Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
24 Novembre 2008
M'intéressant - comme vous le verrez dans une prochaine lettre - aux ouvrages pouvant nous aider dans nos activités de plus en plus souvent orientées vers le développement durable, j'ai accueilli avec espoir une nouvelle publication dont je vais parler. Hélas c'est presque une catastrophe, mon conseil étant finalement : " surtout ne mettez pas cet aide-mémoire dans les mains de débutants ".
De quelle publication s'agit-il ?
J'ai parlé, dans une lettre précédente, de la nouvelle traduction du " Recknagel " : ce n'est pas de cet ouvrage dont il s'agit aujourd'hui. D'ailleurs je suis aimablement, et ironiquement réputé être le seul à avoir acquis ce Recknagel malgré son prix. Celui dont je veux parler, paru récemment chez le même éditeur, m'avait à priori semblé corriger les défauts du précédent : il s'agissait de l' " Aide-Mémoire Génie Climatique " de Jean Desmons. Ma première surprise, pour ne pas dire ma première indignation (face au titre de l'ouvrage), a été de constater qu'il ne s'agissait guère que de climatisation. Par exemple, dans l'aide-mémoire en cause, vous ne trouverez pratiquement rien sur le calcul des déperditions ou sur les panneaux enrobés (mêmes froids). Comme pour beaucoup de frigoristes " génie climatique " y est le synonyme de climatisation, alors que la définition est claire : génie climatique = chauffage, ventilation et conditionnement d'air (plus éventuellement éclairage). Mais ce n'était là qu'une première impression … car je devais ensuite aller de surprise en surprise.
Lesquelles ?
Outre la confusion des termes dont je viens de parler, des erreurs souvent grossières. En commençant par la plus bénigne et placée au début, une table des coefficients superficiels qui est fausse au regard de la norme actuelle (non citée, comme si elle n'existait pas), des coefficients d'ailleurs dits " de convection " alors qu'ils sont aussi bien de rayonnement. Ces erreurs sont d'autant plus fâcheuses que l'auteur est un enseignant. Mais ce n'est rien : je suis tombé des nues c'est lorsque j'ai lu, page 48 (je cite) : " 1 Kilocalorie/heure = 1 W/h ". Si vous n'aviez jamais entendu parler des watts par heure lisez cet aide-mémoire étrange. Si vous y ajoutez le très grand nombre d'unités (abréviations surtout) mal écrites vous comprendrez facilement que je ne conseille pas cet ouvrage, surtout aux débutants. D'ailleurs il est peu probable que vous puissiez vous en servir, ne serait-ce dû qu'au fait que les pratiques françaises semblent y appartenir à un autre monde.
Qu'entendez-vous par là ?
Par exemple, outre le fait qu'il n'a pratiquement pas parlé des déperditions, le recours pur et simple (transposition des documents Carier) aux données climatiques d'été ASHRAE dont j'ai parlé la semaine dernière. Avec, uniquement, le calcul simplifié des charges de climatisation, une méthode qui n'est guère tolérable que pour les climatiseurs. C'est dommage car les aspects technologiques sont souvent bien traités. Peut-être l'auteur aurait-il mieux fait de se limiter à cela … et de donner un titre plus correct à l'ouvrage, le titre actuel pouvant frôler l'escroquerie car ne correspondant vraiment pas au contenu.
Votre critique du Recknagel et de l'aide-mémoire dont vous venez de parler, nous laissent finalement sur notre faim : si l'on vous suit nous n'avons plus d'ouvrages sérieux pour travailler ?
Vous avez en grande partie raison. C'est d'ailleurs une difficulté que
j'ai rencontrée lors de certaines mises au point dont je vous parlerai
ultérieurement. Je vous proposerai alors, et sans frais, une solution
- très fortement personnalisable - qui devrait permettre de répondre
à votre souci, toutes techniques et toutes technologies comprises, sans
oublier celles actuellement à la mode. Mais, entre temps vous pouvez
adopter la stratégie qui consiste à utiliser d'abord (du moins
pour les techniques les plus classiques) les manuels plus anciens, et à
recourir pour les techniques " nouvelles " à des ouvrages spécialisés,
par exemple (chez Dunod) :
- L'énergie solaire photovoltaïque, par Anne Labouret et
Michel Villoz,
- La biomasse énergie, par Alain Damien,
- La pile à combustible, par Méziane Boudellal.
Ce sont trois ouvrages très complets, mais peut-être parfois beaucoup
trop riches pour nos besoins.
Ceci dit nous allons maintenant engager une nouvelle série de lettres
préparatoires aux propositions que je vous ferai au début de l'année
2009.
A la semaine prochaine donc, au Lundi 1er Décembre, pour engager la présentation des actions en cause.
Roger CADIERGUES