Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
Quelle est la solution définie par ces organismes ?
C'est très difficile de résumer en quelques mots. De toutes façons, c'est une procédure qui ne peut être décidée que par le maître d'ouvrage, quel que soit le responsable du commissionnement finalement désigné. Car la caractéristique essentielle c'est qu'il doit exister un "commissionnaire", qui peut être soit un salarié du maître d'ouvrage, soit un consultant indépendant, soit une entreprise participante.
Quelle est l'objectif essentiel ?
En principe l'objectif principal (et unique dans certains cas) est de garantir la qualité de l'opération en assurant son adéquation aussi parfaite que possible aux souhaits et aux besoins des utilisateurs finaux. Et ce de la préconception à la mise en service. Ce qui inclut, bien entendu, le contrôle et la vérification des performances, la mise au point et la fourniture de la documentation de conduite et de maintenance. C'est là, du moins, la définition première : il faut bien constater que chacun l'arrange plus ou moins à sa manière, même dans les milieux officiels. On peut, bien entendu, en élargir les objectifs, mais cela devient dangereux sur le plan des obligations. Cette extension n'est d'ailleurs pas forcément négative ainsi que l'atteste l'introduction du rétro-commissionnement (retrocommissioning) qui s'attaque au bâtiment existant, alors qu'implicitement le commissionnement classique ne s'adressait qu'au neuf.
Il est difficile de critiquer les objectifs. Pourquoi, dans ces conditions, s'y opposer ?
Il n'y a pas d'opposition aux objectifs, il y a seulement controverse sur le mode opératoire, même aux USA, où les difficultés se retrouvent. C'est surtout le problème des coûts, qui apparaît clairement lorsque le commissionnement fait l'objet d'un ou plusieurs marchés séparés. On peut longuement discuter s'il faut mettre ces coûts en balance avec les avantages financiers du commissionnement qui débouche presque toujours sur une réduction des délais et une quasi-suppression des retouches tardives.
Peut-on chiffrer les coûts du commissionnement ?
Ils dépendent, bien évidemment, du type et de la taille de l'opération. D'une manière générale, si la procédure concerne l'ensemble du bâtiment, et s'il s'agit d'immeuble du type "bureau", la procédure coûte entre 0,3 à 0,6 % du prix de la construction. Mais ceci ne concerne que le global.
Le commissionnement, tel que vous l'avez défini, ne concerne que le neuf et la globalité de la construction d'un bâtiment ou d'un ensemble ?
Si tout était comme nous venons de le décrire, bien sûr.
Mais il y a de multiples arrangements, même aux USA où il n'est
pas rare que le commissionnement soit de type "entreprise", au moins
pour une partie des prestations. Les chiffres guides sont alors les suivants
:
- pour l'électricité (vérifications de sécurité
comprises) : 1 à 2% du coût des installations.
- pour le génie climatique (ajustement des régulations compris)
: 2 à 3% du coût des installations.
Ce n'est évidemment pas négligeable dans une atmosphère
de forte concurrence. J'espère démontrer par la suite que cette
action peut être finalement organisée de façon plus productive
et relativement moins coûteuse.
Dans ma prochaine lettre, je poursuivrai cette remise en cause, vous verrez alors pourquoi.
Roger CADIERGUES