Extraire et injecter : des projets énormes, risqués

La course à l'énergie oriente vers des choix qui laissent parfois dubitatif à l'heure de la maîtrise des rejets de gaz à effet de serre.

Au Japon, le Miti, Ministère de l'économie, du commerce et de l'industrie, a annoncé la découverte récente dans la fosse océanique de Nankai dans le Pacifique, d'un réservoir d'hydrure de méthane de 1000 km3. Soit environ 14 ans de consommation du pays.
Si ce gisement constitue un substitut aux importations de pétrole, son extraction pose problème.

Outre que sa combustion produit du CO2, son extraction encoure le risque de voir ce gaz prisonnier des profondeurs marines remonter à la surface et amplifie l'emballement climatique en raison de son potentiel d'effet de serre plus important que celui du CO2. les essais d'exploitation devraient commencer en 2009 pour une exploitation en 2017.

A contrario, aux USA, le milliardaire britannique Richard Brandson, P-DG de Virgin, a lancé en février une initiative médiatique de grande ampleur : le Virgin Earth Challenge. Il s'agit d'une compétition internationale qui récompensera de 25 millions de dollars le concepteur d'une méthode d'extraction des gaz à effet de serre présents dans l'atmosphère.

Conditions pour être retenu : démontrer que le projet est efficace à long terme, sans effet indésirable pendant au moins dix ans et commercialement viable. La compétition est ouverte jusqu'en 2012 et Richard Brandson s'est entouré de cinq juges, connaisseurs du problème du réchauffement climatique, parmi lesquels Al Gore, ancien vice-président des Eta's-Unis et James Hansen, climatologue et directeur du Goddard Institut for Space Studies (NASA). L'initiative s'est attirée les foudres des associations environnementales qui préfèrent les options de réduction de consommation d'énergie.

À noter qu'il existe déjà un procédé de ce type. En 2006, les scientifiques Klaus Lackner, Allen Wright et Eddy Peters ont déposé un brevet d'équipement de retrait du CO2 contenu dans l'air.

Avec Global Research Technologies, implantée à Tucson, Arizona, ils installent actuellement dans le désert d'Arizona un pilote de purification d'air : une tour large de 50m et haute de 60m où l'air est mis au contact de solvants alcalins pour éliminer 90.000 tonnes de CO2 par an, soit l'équivalent des émissions de 15.000 voitures… américaines.Le procédé serait cependant gourmand en énergie et le bilan carbone serait à revoir.

Renseignements : voir le site américain de recherche de brevets http://appft1.uspto.gov/netahtml/PTO/srchnum.html, n° de brevets 20060289003 et 20060186562.

Voir aussi le site "Virgin Earth Challenge" : http://www.virginearth.com

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