MICROCOGÉNÉRATION : des tests sur une quarantaine de sites

Gaz de France mène actuellement une campagne de mesures sur une quarantaine de sites pour éprouver la mise en oeuvre des chaudières électrogènes.

micro cogénération stirling

En tant que filière d’avenir, la microcogénération doit faire ses preuves dans des conditions réelles d’utilisation. En eff et, bien que prometteuse, la microcogénération soulève un certain nombre de questions propres à tout type de technologie émergente, en termes de coût, de rendements, de mise en oeuvre, ou de maintenance. Plusieurs fabricants développent des prototypes de chaudières électrogènes destinées à l’habitat.
Un opérateur énergétique tel que Gaz de France y voit son intérêt, dans le sens où la microcogénération gaz lui donne la possibilité de pérenniser sa position sur le marché de l’énergie. C’est la raison pour laquelle la Direction de la recherche de Gaz de France mène actuellement une campagne de mesures initiée au cours de l’hiver dernier. Avec le concours de sa filiale Savelys, spécialiste des services de maintenance, GDF a procédé à l’installation de 40 chaudières électrogènes affi chant chacune une puissance d’1 kW, pour des puissances thermiques allant de 7 à 14 kW.
« Au vu des puissances thermiques utiles mises en jeu, ces chaudières électrogènes n’assurent pas la production d’ECS instantanée », complète Charles-Émile Hubert, ingénieur de recherche chez GDF.
Ces 40 chaudières au sol à moteur Stirling de marque néozélandaise WhisperGen ont été installées dans des logements représentatifs du parc existant au plan thermique.
« C’est Savelys qui s’est chargé de sélectionner les sites d’implantation parmi ses clients de la région Rhône-Alpes. Les seules restrictions techniques concernaient la surface au sol et l’état des installations électriques. » L’installation des chaudières a également été prise en charge par Savelys.

Double raccordement

Le mode de raccordement a été le même que pour une chaudière classique, à ceci près que la pose d’un second compteur a été nécessaire pour quantifier les surplus de production électrique. « L’énergie électrique cogénérée a été en partie consommée sur site, indique Charles-Émile Hubert, le surplus étant injecté sur le réseau.
Pour le gestionnaire ERDF, ce double raccordement était d’un type nouveau ; bien que plus simple qu’un raccordement en photovoltaïque, sa réalisation a donc demandé un peu plus de temps. » La mesure des différents paramètres se fait à l’aide d’un coff ret d’instrumentation spécialement conçu par la Direction recherche. Ce coffret comprend quatre compteurs pour la mesure de la consommation de la chaudière en gaz, de la production électrique de la chaudière, du sous-tirage électrique du logement et de la quantité d’électricité injectée au réseau. Ce coffret assure également la relève des températures d’ambiance, du circuit de chauffage en départ et retour chaudière et du ballon d’ECS.
L’ensemble des données est télérelevé quotidiennement via un réseau GSM.

La relève des chaudières à condensation

Avec cette campagne de mesures, GDF poursuit un objectif simple : montrer concrètement que la microcogénération constitue une technologie mature.
Dans un premier temps, les retours chantiers apportent leur lot d’enseignements quant à sa faisabilité technique chez le particulier. Après une, voire plusieurs saisons de chauffe, les mesures eff ectuées donneront aux chercheurs une idée plus précise des rendements que peuvent atteindre des chaudières in situ.
GDF compte bien capitaliser sur ces données : « C’est par des campagnes de ce type que nous montrerons aux pouvoirs publics, aux installateurs et aux consommateurs, que la microcogénération peut constituer une suite logique à la chaudière gaz à condensation, confirme Charles-Émile Hubert.
Pour l’heure, les premiers retours clients semblent positifs. L’idée de production décentralisée d’électricité, vue comme un moyen de réduire sa facture énergétique, connaît un certain succès. » Á l’image d’autres technologies émergentes, l’obtention d’un crédit d’impôt pour les chaudières électrogènes inciterait les particuliers à sauter le pas. Un tel scénario est envisageable, pour peu que l’Ademe se saisisse de la question. Parallèlement, les fabricants devront veiller à la disponibilité de leurs produits sur le marché.
Tous s’accordent à dire que la commercialisation en masse des chaudières électrogènes surviendra l’an prochain. Reste à savoir s’ils seront ponctuels à ce rendez-vous.

Idir Zebboudj

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