Le petit éolien en rodage

Solution envisageable pour une production décentralisée d’énergie, l’aérogénérateur de petite puissance fait l’objet de tests in situ visant à mieux cerner ses réelles potentialités.

Si l’éolienne de grande puissance (de l’ordre du mégawatt) est désormais bien connue du grand public, sa « petite sœur » ne jouit pas encore de la même notoriété. Bien qu’elle puisse constituer une solution de production d’énergie pour sites isolés en l’associant à des batteries électriques, l’éolienne de petite puissance peine à prendre son essor. Pour les particuliers désireux de s’équiper, les écueils sont autant d’ordre technique (décalage entre production théorique et production in situ, niveau sonore, vibrations) qu’administratif (nécessité d’un permis de construire pour des éoliennes de plus de 12 m de haut, tarif d’achat de l’électricité peu attractif…). Toutefois, plusieurs opérations sont menées, en milieu urbain comme en site isolé, pour éprouver la viabilité de ce matériel :

  • à Bobigny, en région parisienne, où trois éoliennes de 6 kW ont été implantées en 2004 ;
  • à Equihen-Plage dans le Pas-de-Calais en 2005 avec l’installation sur un toit d’immeuble résidentiel d’une éolienne horizontale de 6 kW, ou encore
  • sur l’île de Kemenez (Bretagne), théâtre d’une opération menée par Edf et l’Ademe sur une habitation autonome énergétiquement, associant un aérogénérateur de 2,5 kW à des panneaux solaires photovoltaïques (cf. JDC n° 145, p. 26).

Courbes de production réelle

Parallèlement, certaines collectivités locales dotées d’un important gisement éolien développent des sites expérimentaux voués à l’étude du comportement des petites éoliennes en fonctionnement. Ainsi de la Région Languedoc-Roussillon, qui a crée le Sepen (pour Site expérimental du petit éolien de Narbonne). Y sont menées depuis 2004 des campagnes de mesures relatives à la quantité et la qualité du courant produit (injecté au réseau ou affecté au chargement de batteries), ainsi qu’aux niveaux sonores atteints par les aérogénérateurs.

Á l’heure actuelle, une quinzaine d’éoliennes, toutes à axe horizontal et de puissance comprise entre 0,2 et 10 kW, font l’objet de ces tests. « L’intérêt est double, explique Philippe Brûlé, du bureau d’études Entec – Enr 11 qui a participé à la création du site. Les données collectées permettront à la fois au maître d’ouvrage de voir comment tel ou tel modèle d’éolienne s’est comporté et au fabricant d’améliorer son produit en rapportant les courbes de production réelles aux courbes théoriques ».

L’idée d’un centre de certification des éoliennes, petites et grandes, fait son chemin dans l’Aude, où un deuxième site de tests, exposé à des vents moins turbulents, pourrait voir le jour prochainement. Le Département est par ailleurs à l’instigation d’un appel d’offres adressé aux fabricants et distributeurs de petites éoliennes comprises entre 10 et 36 kW, pour des tests sur site au cours des prochains mois diligentés par des bureaux d’études spécialisés.

IZ

Photo : Les petites éoliennes verticales WindSide proposées en France par CapEnr, à Paris. Des équipements finlandais de petites puissances, très robustes, et surtout dédiés à la consommation de l’énergie sur site.

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