MONTREUIL: une pile thermique urbaine

La reconversion d’un ancien château d’eau à Montreuil en « cumulus » urbain de stockage d’énergie solaire permettra d’économiser 75 tonnes de CO2 par an.

Faute de rentabilité, le château d’eau du Bel Air, situé sur la commune de Montreuil en Seine-Saint-Denis, a été mis hors service depuis cinq ans par son ancien exploitant, le syndicat des eaux d’Ile-de-France.
Cédé pour un euro symbolique à la commune de Montreuil, l’édifice datant de 1936 avait été promis à la démolition dans le cadre du plan de rénovation urbaine de la municipalité. Un appel à idées lancé par la ville a néanmoins abouti fin 2008, grâce au projet présenté par le bureau d’études Elioth. L’idée originale de cette filiale du groupe Iosis est de reconvertir cet ancien réservoir d’eau potable en « cumulus » urbain de stockage d’énergie thermique d’origine solaire. Dès lors, le dispositif pourrait assurer les besoins de chauffage du quartier pendant les périodes hivernales.

Selon ses propres concepteurs, le principe « flirte avec l’évidence », puisqu’il s’agit de conserver la vocation de la structure initiale : le volume et la compacité du réservoir assurent une bonne inertie thermique ; mais d’y associer une large surface de capteurs thermiques solaires, la hauteur conséquente de l’édifice (40 mètres) permettant une bonne rentabilité de l’installation (pas de vis-à-vis des constructions voisines beaucoup plus basses).
Une boucle de circulation d’eau chaude qui alimente la chaufferie située à 100 m du château d’eau, et déjà en fonctionnement, complèterait le système.
Des sondes de températures permettent, enfin, une régulation automatique en fonction des besoins.

chateau d'eau solaire

Pour simple qu’il soit, ce projet sera pourtant une première.

Le stockage thermique dans le réservoir permettrait de satisfaire la demande de chauffage des deux tiers des 65 futurs logements à construire (logements basse consommation en l’occurrence) ainsi que la moitié des besoins en eau chaude sanitaire de plus de 200 autres logements à réhabiliter.
L’inertie initiale de l’édifice sera renforcée par des méthodes d’isolation classiques utilisées dans la construction neuve et permettra de maintenir l’eau à haute température, soit 70 °C jusqu’à la période de chauffe hivernale. La montée en température progressive jusqu’en été est mise à profit pour les besoins d’eau chaude sanitaire (voir simulations thermiques). Le dispositif permet de réduire de 75 tonnes de CO2 les émissions de gaz à effet de serre, soit l’équivalent annuel du cinquième de ce que rejettent les voitures circulant dans le quartier.
Le château d’eau solaire permet également d’alléger le poids de la facture énergétique des ménages du voisinage, dont les revenus sont modestes.

Cette réhabilitation d’une structure existante propose ainsi une solution thermique peu coûteuse qui s’inscrit pleinement dans le cadre de la recherche d’une meilleure efficacité énergétique des bâtiments pour une optimisation des ressources existantes.

Hélène Boussel

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