Chaleur renouvelable : le Syndicat des EnR propose d’ambitieux objectifs de croissance
En vue de la prochaine PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie), le Syndicat des EnR (SER) vient de proposer, respectivement pour les années 2023, 2028 et 2030, les objectifs de production de chaleur suivants (en ktep) :
Bois-énergie : 13 000 (dont 7 700 en bois domestique), 15 550 (dont 8 300) et 16 000 (dont 8 600).
Géothermie : 650, 1 100 et 1 280 (dont 750 grâce aux PAC géothermiques).
Solaire thermique industriel ; 5, 15 et 20, avec « 200 000 à 400 000 m² de capteurs en service en 2028 ».
Solaire thermique résidentiel : 430, 720 et 780.
Biogaz : 1 420 en 2030.
En faveur du bois-énergie à usage collectif, le SER demande une aide du Fonds Chaleur majorée « d’au moins 20% ». En bois-énergie à usage domestique, il vise 10 millions de ménages équipés en 2023, 11,5 millions en 2028 et 12,3 millions en 2030, contre 7,8 millions aujourd’hui. Il réclame une « prime à la casse » pour le remplacement des vieux appareils de chauffage domestique au bois, ainsi qu’une TVA à 5,5% sur le bois de chauffage. En géothermie, le syndicat demande une campagne nationale d’exploration des aquifères profonds peu connus, ainsi qu’un réseau d’animateurs régionaux. Il souhaite aussi que les réseaux de froid géothermiques soient soutenus par le Fonds Chaleur et qu’ils soient intégrés au Code Minier. Le SER souhaite également un «chèque énergie» en faveur des PAC géothermiques. Il propose par ailleurs que le Fonds Chaleur puisse subventionner les technologies solaires thermiques à concentration, pour lesquelles le syndicat réclame aussi des appels d’offres « afin de garantir des volumes ».
Evolution contrastée en 2017 pour les prix des combustibles bois
Alors que, en moyenne annuelle, les prix de l’énergie augmentaient de 3,3% entre 2006 et 2017, la hausse n’a été que de 1,8% pour les combustibles bois, constate une étude récente de Coda Stratégies pour l’Ademe. L’étude ajoute toutefois que, sur le marché domestique, un redressement des prix des combustibles bois a été observé en 2017, avec une augmentation de l’ordre de 3 à 6% selon les combustibles. Cependant, ce redressement n’a pas concerné le marché du granulé, dont les prix ont baissé, poursuit l’étude. Ce combustible n’est plus aussi compétitif en raison des fortes baisses qu’ont connues les énergies fossiles au cours des dernières années. En ce qui concerne le bois bûche, l’étude observe que son coût est « plus de deux fois inférieur à celui du fioul ou du gaz naturel », mais que le redressement des prix observés en 2017 «n’est pas suffisant pour permettre un développement viable de cette filière».
En chauffage d’appoint, le bois est « l’énergie la plus compétitive », qu’il s’agisse de bûches ou de granulés, estime l’étude, qui relève que le prix du propane en bouteille reste « nettement » plus élevé que celui du combustible bois. En chauffage principal du logement, « les particuliers utilisent désormais plus souvent le bois », remarque l’étude, qui ajoute que, sur ce segment, la compétitivité des solutions bois est « avérée », mais que « le différentiel de prix est moins important que dans le cas de chauffage d’appoint ». Autre constatation de l’étude : le coût du granulé en sac livré en palette a augmenté l’an passé, ce qui l’a rendu « légèrement » supérieur au prix du gaz naturel, alors que le fioul domestique, quant à lui, apparaissait « désormais moins compétitif ». En ce qui concerne les consommations collectives et industrielles de combustibles bois, l’étude indique que les prix des plaquettes forestières, des broyats, des écorces et des sciures « apparaissent compétitifs par rapport au gaz naturel et au fioul », mais que, pour les gros consommateurs, les prix sont actuellement à parité entre le gaz naturel et les plaquettes forestières. Au total, le taux de croissance annuel moyen des prix de l’ensemble des combustibles bois pour chaufferies a été de 5% entre 2005 et 2017, mais avec une stabilisation entre 2014 et 2017.
- EN BREF - L’Ademe vient d’estimer que la production annuelle d’énergie pourrait être, pour le bois énergie, de 142,1 TWh en 2035 et de 149,2 TWh en 2050 et, pour les PAC, de 45 TWh en 2035 et de 50,6 TWh en 2050. L’agence ajoute que, « dans les meilleures conditions, la chaleur bois et la géothermie profonde coûtent respectivement 48 et 74 €/MWh » à l’heure actuelle. L’Ademe estime, par ailleurs, que, dans le domaine de la chaleur, les réseaux de chaleur sont ceux permettant d’atteindre les plus forts taux de «renouvelables» en 2050.
- EN BREF - Tous les voyants sont au vert pour le marché des salles propres et des environnements contrôlés, dont le chiffre d’affaires aura progressé de 8% en 2017 (contre +6% en 2016), indique une récente étude de Xerfi, qui prévoit une hausse de 6% par an en moyenne d’ici 2020. Ce sont les fournisseurs d’équipements pour salles propres qui tirent leur épingle du jeu avec une progression de 10% en 2017, précise l’étude. Elle observe par ailleurs que notamment des groupes de génie climatique (comme Engie Axima, Bouygues Energie & Services ou France Air) « affluent sur le marché ».
- EN BREF - Selon une récente étude de l’Agence internationale de l’énergie, la part des EnR dans la consommation mondiale de chaleur s’élèvera à près de 11% en 2022 (contre 9% en 2015), et c’est le secteur du bâtiment, ainsi que la biomasse-énergie (devant l’utilisation de l'électricité renouvelable pour produire de la chaleur), qui tireront la croissance de la consommation de chaleur renouvelable dans les prochaines années. La consommation mondiale d'énergie thermique solaire devrait augmenter de plus d'un tiers, même si la croissance devrait être plus lente que les années précédentes, ajoute l’étude. La Chine représentera à elle seule plus d'un tiers de la croissance mondiale de la chaleur renouvelable d’ici 2022, juste devant l'Union européenne.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 19 Juin 2017