Données de performance : une tierce partie indispensable pour redonner confiance

Par les experts d'Eurovent Certita

La chose est connue : difficile d’être juge et partie. Dans le cadre de l’évolution des solutions de chauffage et de rafraîchissement, cela se vérifie en particulier avec l’adoption de technologies utilisant des fluides frigorigènes vertueux, comme les échangeurs de chaleur au CO2. Bien que cette technologie soit reconnue pour ses avantages environnementaux, son évaluation reste complexe sans cadre réglementaire adapté.

Un livre blanc publié récemment par Eurovent Certification, intitulé Confiance Brisée, explore ces enjeux et met en lumière les défis liés à la fiabilité des données de performance dans l’industrie de la réfrigération. Sans obligation légale de vérification indépendante, les fabricants réalisent eux-mêmes les tests, souvent sans norme uniforme. Ce n’est pas la technologie qui est en cause, mais bien l’absence de standards rigoureux, qui peut compromettre la confiance dans les bénéfices annoncés.

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L’indépendance des certificateurs : un pilier de la fiabilité des performances

Dans le secteur de la réfrigération et au-delà, garantir la fiabilité des équipements ne se limite pas au respect des normes volontaires définies pour leur conception ou leur utilisation... Cela implique également une vérification indépendante des données de performance, comme le souligne le livre blanc Confiance Brisée publié par Eurovent Certification. Ce document met en lumière les enjeux liés à des déclarations de performance parfois biaisées, en particulier pour les équipements utilisant le CO2, et l’importance d’une certification rigoureuse pour protéger les utilisateurs.

Contrairement à une simple validation de la conformité aux normes, la certification réalisée par Eurovent Certification repose sur un processus d’évaluation approfondi et impartial. Le certificateur, tiers indépendant, sélectionne des produits directement dans les stocks des fabricants pour les tester selon des critères définis dans des règles techniques de certification. Ce travail va au-delà des exigences normatives en offrant une garantie supplémentaire sur la fiabilité des performances déclarées par les fabricants, contribuant ainsi à un marché plus transparent et équitable pour tous les acteurs.

CO2 : une technologie innovante qui nécessite des protocoles adaptés

Certains certificateurs focalisent leur mission sur la vérification et la validation des données techniques et de performance des composants des installations. Comme le souligne le livre blanc Confiance Brisée publié par Eurovent Certification, l’absence de vérification indépendante ouvre la porte à des écarts de performance significatifs, au détriment des clients et de l’efficacité énergétique des installations.
Fournies par les industriels dans les documents techniques et bases de données qui accompagnent notamment les composants techniques (générateurs de chauffage et de réfrigération, matériels thermodynamiques...), ces informations sont capitales. Elles constituent des critères de choix et guident les prescripteurs en fonction des besoins d’équipement des chantiers ; les bureaux d’études les utilisent pour dimensionner les réseaux et simuler le fonctionnement des systèmes ; les exploitants et occupants en tiennent compte pour gérer les bâtiments et anticiper le plus précisément possible les consommations d’énergie.

Pourtant, ce système présente « des trous dans la raquette ». C’est le cas pour une famille de produits utilisés en réfrigération : les échangeurs de chaleur au CO2. Ces substituts récents sont réputés environnementalement plus vertueux que les précédents matériels aux fluides HFC. Ces derniers sont en particulier concernés par la nouvelle réglementation européenne sur les gaz de synthèse utilisés dans les installations thermodynamiques (FGas).

Eurovent Certification souligne cependant que cette analyse ne remet pas en question les avantages environnementaux du CO2, qui est reconnu pour son faible potentiel de réchauffement climatique et ses bénéfices en termes de durabilité. Nous sommes pleinement conscients des atouts du CO2 comme fluide frigorigène, mais en raison de son caractère innovant, il requiert des méthodes de test spécifiques et sophistiquées pour évaluer précisément ses performances.

En raison d’une lacune réglementaire, les fabricants ne sont pas obligés de faire vérifier les données de performance par un organisme tiers indépendant. De fait, ils réalisent ces mesures eux-mêmes, et les références disponibles sur le marché présentent des relevés sans norme uniforme. Ce qui, pour les prescripteurs, rend pour le moins délicat l’étude des différentes options.

Sortir de ce défaut revêt un caractère prioritaire pour deux raisons. D’une part, les échanges thermiques des équipements au CO2 sont influencés par des variables complexes qui nécessitent une méthodologie d’évaluation précise pour éviter des écarts de performance. D’autre part, des protocoles spécifiques, incluant notamment l’application de facteurs de correction, sont indispensables pour garantir des résultats fiables.

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Par les experts d'Eurovent Certita