Par Bastien Chambéry, Directeur Urbanera Grand Genève et Agnès Roux, Directrice projet aménagement, Agence Genevois-Leman, Urbanera
Avoir un objectif bas carbone du bâtiment c’est bien mais à l’échelle du quartier c’est encore mieux, car l’impact touche la mobilité et les usages avec des résultats édifiants.
C’est dans le cadre de la journée EnerJ-meeting Lyon le 24 Novembre que Bastien Chambéry et Agnès Roux vous livrent une présentation d’une démarche bas carbone, santé et biodiversité à l’échelle du quartier Saint-Julien-en-Genevois représentant un exemple urbain en Haute-Savoie de collaboration collective entre la France et la Suisse. Voici la vidéo complète ainsi que quelques extraits ci-dessous, en exclusivité pour les lecteurs d’XPAIR.
Premier bas carbone de Haute-Savoie, 7 tonnes CO2e/an
Et Bastien Chambéry, Directeur Urbanera Grand Genève de présenter …
Le bâtiment représente 1/3 des émissions de GES (énergie + matériaux) - Une responsabilité de l’aménageur
Si ce slide est effectivement assez connu, c’est le poids carbone des 12 tonnes de CO2 par français moyen qui est réparti comme vous le voyez avec de la mobilité, de la consommation énergétique dans l’opérationnel, et ensuite il y a du transport, des déchets d’énergie publique et différents éléments.
Il y a des sujets sur lesquels nous avons des leviers forts, ce que nous appelons des leviers « aménageurs » et des leviers un peu moins forts les leviers des « usagers », cela ne veut pas dire que nous n’avons pas d’action, nous avons moins de force pour pouvoir aller sur ces leviers-là.
Nous voyons que sur les leviers « aménageurs », c’est très lié à certains déplacements usagers dits de quartiers. Bien évidemment tout le pavé vert de la consommation énergétique et exploitation du bâtiment lui-même avec des ACV et nous avons une possibilité d’aller chercher sur des espaces publics et également les déchets.
Sur les autres, nous avons quand même un levier que nous appelons « usager » qui est un peu plus faible mais qui existe, et qui nous permet au niveau de l’enjeu N°2 d’aller chercher une évaluation de toutes les activités pour essayer d’inciter les usagers des différents quartiers à améliorer quelque part leur action de vie pour pouvoir tendre vers ce quartier-là.
Et Agnès Roux, Directrice projet aménagement, Agence Genevois-Leman, Urbanera de compléter …
Mixité d’un quartier entre la France et la Suisse de 60 000 m² sur une durée de 12 ans
Une programmation comme beaucoup maintenant dans les quartiers qui sont créés mixtes, à dominante logements certes, mais avec une volonté des autorités concédantes, communautés de communes de Genevois et Ville de Saint-Julien-en-Genevois d’accueillir sur leurs territoires des équipements nouveaux, notamment la création d’un hôtel, la création d’un pôle bureau et la création aussi en centre-ville, nous ne sommes pas au cœur de ville mais nous sommes quand même dans ce centre-ville élargi de Saint-Julien, un pôle médical, de quelques équipements types crèches et équipements publics avec la création d’une école. Nous sommes à l’heure à près de 60 500 m² SDP. Nous allons dire sur une durée d’environ 12 ans puisque nous avons reçu notification de ce traité concession d’aménagement après consultation en Janvier 2020.
- Surface de plancher totale 60 500 m²
- Logements – secteur Gare 36 000 m²
- Logements – secteur Perly 16 000 m²
- Hôtel 3 200 m²
- Bureaux 2 000 m²
- Commerces 1 400 m²
- Crèche 350 m²
- Pôle médical 350 m²
- Equipement public 1 200 m²
De la voiture aux transports en communs et transports doux
De gros enjeux en termes de mobilité, le moteur de cette requalification urbaine et de la passation de ce traité de concession d’aménagement, c’est la création de ce pôle d’échange multimodale. Aujourd’hui les transports sont assez éparpillés autour de la gare ferroviaire, actuellement il y a une gare en service à Saint-Julien-en Genevois et l’idée est de créer un pôle organisé avec des transports en communs et des modes doux, tout cela en site propre pour se donner les moyens de faire basculer un maximum de personnes de la voiture aux transports en communs et encore une fois aux modes doux.
Nous le devinons ici, ce pôle d’échange va être bien sûr juste en face de la gare ferroviaire avec l’arrivée de ce tramway transfrontalier qui est principalement en Suisse, et qui aura quelques arrêts côté français. Nous voyons cette grande ligne rouge que cela passe justement devant le futur secteur de Perly que nous avons vu tout à l’heure, et le terminus sera au niveau de la gare ferroviaire sur ce secteur gare avec un B+R d’environ 540 places, une consigne vélos, et bien sûr cette gare routière complètement en site propre organisé autour de ces différentes intermodalités pour favoriser le passage de l’un à l’autre mode de transport, donc horizon 2024 pour l’arrivée du tramway. Donc nous, en tant qu’aménageur et maître d’ouvrage des espaces publics ainsi que du B+R, même objectif pour livrer ce pôle d’échange complet à cet horizon 2024.
Les grandes lignes programmatiques du quartier bas carbone
Dans les grandes lignes programmatiques du secteur, nous l’avons dit, nous le voyons sur la partie ouest du plan, ce pôle d’échange organisé avec le B+R, la gare routière, hôtel, bureau, gare SNCF, tramway, et de l’autre côté un marqueur très fort aussi de notre projet avec trois piliers : les enjeux de mobilité, les enjeux de mixité nous l’avons vu tant programmatique que social avec la création de logement social, logements abordables, BRS et autres, et aussi un vrai enjeu autour de l’environnement, car le sujet carbone passe bien sûr par cet impact environnemental et cette valorisation comme le disait aussi M. MAUGARD, la biodiversité dans les quartiers, chose que nous défendons depuis plusieurs années dans nos projets, mais ici cela va se travailler autour d’un parc. Aujourd’hui, vous avez une rivière qui passe sur le site qui n’est pas du tout valorisée, c’est un site en friche, …, et quelques maisons éparses au bout. L’idée c’est de vraiment de créer un poumon vert, un cœur de quartier, un parc habité avec ses logements et ses équipements autour en renaturant la rivière, et dans ce cadre-là on travaille beaucoup avec les services de l’état.
Premier bas carbone de Haute-Savoie, 7 tonnes CO2e/an
Un quartier au niveau standard produit environ 11.5 tonnes de CO2/an, l’objectif c’est de ramener cela à l’usager et de le baisser d’environ 40%, soit un impact carbone qui sera de l’ordre de 7 tonnes. Les piliers, ou en tout cas les leviers identifiés pour Saint-Julien assez logiquement nous allons dire bien sûr les modalités constructives avec une forte dominante bois du projet, une volonté vraiment poussée la construction bois grâce notamment avec un partenariat avec le Pôle Excellence Bois et différents partenaires locaux que nous avons déjà identifiés.
Nous l’avons dit les mobilités, les usages, ce n’est pas forcément là que nous avons plus de mains puisque ce sont des comportements individuels qu’il faut faire évoluer, mais il faut donner les chances de donner envie à chacun de changer ses comportements individuels pour diminuer son impact carbone, et une solution énergétique décarbonée. Là également, en tant qu’aménageur à l’échelle d’un quartier en travaillant avec les collectivités, nous pouvons en effet retenir des solutions qui ont un impact carbone le plus faible possible.
Pour le secteur parc, par exemple cela va être la création de chaufferie biomasse avec un fort taux d’EnR, comme nous l’avons d’ailleurs sur un autre projet sur ces sujets-là.
La suite et toute la conférence de 20 minutes
Par Bastien Chambéry, Directeur Urbanera Grand Genève et Agnès Roux, Directrice projet aménagement, Agence Genevois-Leman, Urbanera
Sources & Liens