Rénovation énergétique des maisons individuelles : la méthode et le réseau DORéMI

Par Bernard Reinteau, journaliste spécialisé

Avec une méthode globale dédiée à la rénovation énergétique des maisons individuelles, incluant actions et formations, le réseau DORéMI vise les 400 à 500 groupements en 2024.

Lancé au début des années 2010, le réseau DORéMI, pour Dispositif Opérationnel de Rénovation Energétique des Maisons Individuelles, qui reprend les principes développés par l’énergéticien Olivier Sidler, se redéploie depuis 2018-2019. La structure vise 125 groupements d’entreprises artisanales à la fin de cette année 2021.

La méthode DORéMI de rénovation énergétique des maisons individuelles est apparue il y a une dizaine d’années. Mise au point par Olivier Sidler, expert en économie d’énergie dans les bâtiments, elle est basée sur des approches techniques et organisationnelles et a pour but d’effectuer une rénovation en une seule grosse intervention pour porter la construction à un niveau BBC. Soit 80 kWhep/m².an. À la différence de la « rénovation par étapes », qui très souvent ne va pas à son terme, la rénovation globale est réputée donner des résultats de réduction de consommation d’énergie de meilleure qualité.

1- Techniquement, l’approche de la rénovation est globale

Cette approche globale touche l’enveloppe du bâti (sol, murs, combles, menuiseries), les équipements techniques (chauffage, ventilation) et traite aussi l’étanchéité à l’air, la migration de la vapeur d’eau à travers les parois comme le confort d’été. L’idée est de réduire le nombre d’étapes de la rénovation pour atteindre plus facilement la performance basse consommation, ce en un délai court.

DORéMI est donc un dispositif de formation-action opérationnel pour la rénovation énergétique des maisons Individuelles.

Pour effectuer ces rénovations radicales, l’entreprise DORéMI, s’est donnée pour mission de créer en France des groupements d’entreprises des différents corps d’état nécessaires sur les chantiers – surtout des artisans – et de les déployer sur le territoire.

Pour y parvenir, DORéMI travaille avec quelque 40 formateurs chevronnés en matière de rénovation performante pour informer les professionnels et les convaincre d’entrer dans sa démarche.
Les groupements ainsi créés – composés d’entreprises de gros œuvre, de menuisiers, de spécialistes des équipements techniques (électricité, chauffage, régulation, ventilation) – reçoivent une formation classique – deux jours de cours en salle – avec un suivi mixte sur les chantiers (théorique et pratique), puis un accompagnement.

DORéMI s’emploie aussi à aller vers les propriétaires, à les convaincre de sa méthode et à les orienter vers les groupements locaux existants. Cette structure exploite par ailleurs les relais d’informations que sont les réseaux Faire et de l’Anah. L’enjeu est de produire des rénovations énergétiques qui puissent être financées par les ménages. DORéMI dit travailler à la fois sur « l’effondrement de la facture d’énergie », sur le coût  des travaux et sur l’accès aux diverses aides disponibles.

Rénovation performante de maison individuelle - Source DORéMI -

2 - Réseau DORéMI : objectif 125 groupements fin 2021

En 2018-2019, DORéMI est pratiquement reparti de zéro. Reprise en main par l’institut négaWatt, cette société ne compte actuellement qu’une dizaine de groupements d’artisans, et les quatre agences existantes liées à quelque 50 collectivités locales couvrent seulement 5 régions.

Constatant une demande des artisans pour l’organisation en groupement, DORéMI a ajouté à son éventail de prestations des services tels que le transfert de savoir-faire – essentiellement des outils de dimensionnement – et un accompagnement commercial. Les outils de dimensionnement sont en particulier jugés fondamentaux compte tenu des réductions de consommation d’énergie et de l’intérêt d’éviter le surdimensionnement des équipements afin de maîtriser le budget.

Le succès obtenu depuis quelques mois fait dire aux administrateurs qu’ils visent l’objectif de 125 groupements d’artisans à travers la France d’ici la fin de cette année. À cette échéance, les données relatives aux chantiers réalisés seront par ailleurs mises librement à disposition des pouvoirs publics et des professionnels afin de diffuser les bonnes pratiques.

Bien que DORéMI constate, à son simple niveau, le défaut d’artisans pour répondre aux demandes des propriétaires particuliers, l’entreprise met en avant les arguments de ceux qui rejoignent ce mode de fonctionnement collectif. Les phases de diagnostics et d’échanges avant travaux permettent d’acquérir de nouvelles compétences et de rompre avec l’isolement que les professionnels peuvent rencontrer sur ces opérations lourdes.

En phase chantier, l’importance des budgets engagés – de 50 000 € à 80 000 € – oblige à respecter une discipline de groupe.

Les moyens mis en œuvre par DORéMI et le potentiel de cette activité actuellement en phase de croissance laissent ses administrateurs espérer un développement important pour les mois à venir. Ils parlent de 400 à 500 groupements d’entreprises à travers la France en 2024.

Fait par Bernard Reinteau, journaliste spécialisé dans le bâtiment et les solutions de construction, de rénovation à valeur ajoutées environnementales

Source & Lien

Rénovation performante, les chiffres « qualitatifs de DORéMI »