Chauffage : quelle est la compétitivité du bois-énergie ?
Les prix des combustibles bois ont baissé l’an passé, à l’exception des bûches et bûchettes reconstituées, dont les prix ont augmenté de 3%. C’est ce qui ressort d’une récente enquête de Coda Stratégies pour l’Ademe. Le prix des bûches les plus vendues, au format 50 cm, a diminué de 7,7%. L’étude affirme que « le bois reste l’énergie la moins chère » en tant que chauffage d’appoint. Le propane en bouteille et le gaz naturel ont connu une légère baisse en 2015, mais leurs prix restent néanmoins nettement plus élevés, ajoute l’étude, qui précise que la compétitivité des solutions bois pour le chauffage principal du logement « est moins avérée que dans le cas du chauffage d’appoint ». Le granulé en vrac, dont le prix a reculé d’environ 1% en 2015, reste compétitif par rapport aux autres énergies, avec un coût en léger retrait, poursuit l’étude. Le coût du granulé en sac livré en palette est compétitif par rapport au gaz naturel et au fioul. Le bois bûche maintient le prix le plus compétitif en tant qu’énergie de chauffage principal, avec un prix plus de deux fois inférieur aux énergies fossiles. Quant au bois-énergie pour usages professionnels, l’étude indique que, par rapport à l’ensemble des énergies concurrentes, « l’énergie bois et biomasse apparaît comme la plus compétitive ». Le taux de croissance annuel moyen de l’ensemble des combustibles bois pour chaufferies professionnelles ressort à 5,9% sur la période 2005-2015, ajoute l’étude. Après une période de croissance soutenue entre 2009 et 2013, les prix connaissent une certaine stabilisation au cours des trois dernières années.
Quel marché européen du génie climatique d’ici 2050 ?
Comment va évoluer le marché européen des équipements de génie climatique d’ici 2050 ? C’est à cette question que s’efforcent de répondre de récents travaux de prospective, dont vient de rendre compte une étude de la Commission européenne. Trois scénarios d’évolution d’ici 2030 et 2050 ont été élaborés : dans un scénario n°1, plutôt volontariste, l'Union européenne parviendrait à réduire de 40,2% ses émissions de GES (gaz à effet de serre) d'ici 2030 par rapport à 1990 et de 78,8% en 2050, tandis que, dans un scénario n°2 plus ambitieux encore, les émissions seraient réduites de 40,6% en 2030 et de 81,8% en 2050. Dans un scénario n°3, caractérisé quant à lui par une simple prolongation des évolutions actuelles, avec la seule mise en œuvre des politiques d’ores et déjà décidées, la consommation européenne d’énergie pour le chauffage et le refroidissement s’élèverait à 535 Mtep en 2020 et à 512 Mtep en 2030, contre 555 Mtep en 2010, puis elle continuerait à diminuer légèrement jusqu’en 2050. De ces trois scénarios, on retient à la Commission européenne la « nécessité » pour l'Union européenne à la fois de renoncer aux combustibles fossiles pour aller vers des sources d’énergie bas carbone (dont les EnR), et de transformer profondément le système énergétique vers beaucoup plus d’efficacité.
Entre 2010 et 2050, la consommation totale d'énergie de l'Union européenne diminuerait de 22% dans le scénario n°1 et de 33% dans le scénario n°2, et « le secteur du chauffage et du refroidissement contribuerait de façon significative à la réalisation de ces objectifs », commente-t-on à la Commission. La demande de chauffage et de refroidissement serait réduite, en 2050, de 42% dans le scénario n°1 et de 56% dans le scénario n°2, « soit une baisse beaucoup plus importante que celle prévue, par exemple, pour le secteur des transports », ajoute-t-on.
Passer du scénario n°1 au scénario n°2, le plus ambitieux, « imposerait près de 15% d'économies d'énergie supplémentaires au niveau de la demande de chauffage et de refroidissement ». Dans le seul secteur résidentiel, la consommation d'énergie finale, dans le scénario n°3, passerait de 312 millions de tep en 2015 à 299 Mtep en 2020, 297 Mtep en 2030 et 304 Mtep 2050, avec des parts d’EnR de seulement 7% en 2020 (comme en 2015), de 9% en 2030 et de 13% en 2050. Dans ce scénario n°3, ajoute l’étude, « le niveau d'électrification du chauffage et du refroidissement n’irait pas au-delà de 20% sur la période 2020-2050, contre 19% en 2015 ». Précisons que cette « électrification » signifie, pour l’essentiel, un recours croissant à la pompe à chaleur.
L’étude de la Commission européenne indique, à propos des technologies utilisées pour le chauffage résidentiel, que « les projections montrent une évolution vers plus d'appareils électriques » Environ un quart de l'ensemble de la demande de chauffage et de refroidissement serait fourni par l'électricité en 2050, précise l’étude. Le nombre d'appareils de chauffage central et d’appareils à gaz de chauffage direct plafonnerait dans les années 2030, puis commencerait à diminuer dans les années 2040. Dans le scénario n°2, il est même prévu, à terme, une multiplication par cinq du parc européen d’appareils électriques de chauffage.
Par ailleurs, l’étude observe que, dans le scénario n°1, la production du chauffage urbain augmenterait de façon continue dans les décennies qui viennent, tandis que, dans le scénario n°2, elle s’accroitrait moins vite jusqu'en 2030, avant de diminuer de façon importante par la suite. Des gains d'efficacité initiales pourraient être plus que compensés par le nombre limité de solutions pour décarboniser totalement ce secteur du chauffage urbain, par exemple en raison des limites de disponibilité de biomasse, explique l’étude. En outre, la tendance à l'électrification (NDLR : c’est-à-dire l’utilisation croissante des PAC), ainsi qu’une meilleure efficacité énergétique, limiteraient la demande de chaleur dans le tertiaire et le résidentiel.
L’étude ajoute que, au total, la demande de chauffage en Europe diminuerait dans les trois scénarios, alors que celle de froid augmenterait. Elle précise que, en refroidissement, il y aurait une croissance « exponentielle » dans le scénario n°3, mais une croissance beaucoup plus limitée dans les deux autres scénarios.
- EN BREF - En janvier 2016, vient d'indiquer le ministère en charge de l'énergie, la consommation corrigée de fioul domestique et de gazole non routier a reculé de 9,9% sur un an, tandis que, pour les seuls secteurs résidentiel, tertiaire et petite industrie, celle de gaz naturel reculait de 1,9%.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 25 Janvier 2016