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Multiplicité des critères de choix d'un nouveau chauffage par les particuliers !
Il est essentiel de bien prendre en compte l'hétérogénéité des pratiques énergétiques des ménages, et ce notamment selon les groupes sociaux et à l'intérieur de ceux-ci, souligne Isabelle Moussaoui, socio-anthropologue à EDF. "Le statut - selon que l'on est locataire ou propriétaire - explique la capacité d'action en termes de changement du système de chauffage", poursuit Mme Moussaoui.Par ailleurs, les ressources culturelles et sociales liées au diplôme et aux revenus expliquent l'accès différencié à l'information sur les politiques publiques, ainsi qu'au montage de dossiers pour les incitations financières. Cela explique aussi l'acceptation ou non de ces dossiers par la banque, même quand il n'y a pas de condition de ressources.
"Bien souvent aussi, on ne choisit pas son système de chauffage", rappelle Mme Moussaoui : "par exemple, lors d'un emménagement, les locataires, mais également les propriétaires ont généralement peu de choix, et le chauffage n'est pas, de toute façon, le premier critère de sélection d'un logement." "Cependant, ajoute-t-elle, ce critère peut « monter » dans les décisions, en lien avec la hausse du prix des énergies. "
"En cas de changement du système de chauffage en dehors des urgences, explique-t-elle, le processus de décision peut être long et complexe, surtout si ce sont des systèmes "nouveaux", risqués socialement et techniquement. La performance énergétique est, bien sûr, un critère de choix, mais ce n'est pas le seul. D'autres critères peuvent intervenir, comme le coût, l'esthétique (le problème des tuyaux apparents, par exemple), le bruit, l'encombrement, la durée des travaux, la capacité d'appropriation des informations techniques, le temps disponible pour les chercher, les informations données par les artisans ou encore la confiance en ces derniers. Mais tout cela peut aussi être court-circuité quand le système tombe en panne et qu'il faut décider dans l'urgence, ce qui conduit souvent à reprendre le même type de système de chauffage."
Mme Moussaoui ajoute que "l'âge, le statut d'occupation, le type de logement, le lieu de résidence, la régularité du revenu, etc. viennent, en s'agrégeant, former des groupes sociaux plus ou moins enclins à l'efficacité énergétique et/ou à l'attention énergétique concernant le chauffage".
Recherche croissante de confort climatique chez soi
A leur domicile, les Français rechercheront de plus en plus le confort climatique, explique une étude de la chercheuse en anthropologie Hélène Subrémon que vient de publier le Puca. Mme Subrémon constate un "désinvestissement de l'espace public au profit de son chez-soi", qui, ajoute-t-elle, "ne saurait être habité (et habitable) que s'il garantit un environnement climatique confortable". Elle parle de "processus de repli sur les espaces privés à travers la constitution d'un climat intérieur confortable et valorisé". Des familles modestes, par exemple, ont tendance - "en réaction à la vulnérabilité de leurs conditions sociales" - à privilégier leur confort intérieur. "On peut faire l'hypothèse que le modèle du chauffage électrique correspond en tout point à un modèle d'individualisation des pratiques, poursuit Mme Subrémon. Cette adaptabilité que propose l'électricité : un chauffage individualisé, dans chacune des pièces, disponible à tout moment, comble les valeurs d'une société qui aspire à exercer sa volonté à tout moment." Mme Subrémon explique par ailleurs que "connaître sa maison, les variations thermiques qui dépendent de ses qualités propres, mais aussi de sa situation géographique et climatique, donne lieu à des pratiques qui révèlent la constitution d'une culture mésologique et météorologique". Et l'auteur souligne "les compétences à habiter chez soi avec l'énergie", notamment en matière de confort thermique. Mme Subrémon souligne également que le maintien du confort chez soi est "une pratique pas uniquement fondée sur des comportements rationnels, mais dépendant aussi de traditions, de la gestion intérieure de la maison, de la relation entre les sexes, des rapports de pouvoir au sein de la famille qui influent différemment selon le milieu".
Géothermie : fort potentiel en Haute-Normandie
En Haute-Normandie, qui possède notamment "une grande zone aquifère" favorable à la géothermie, il y a un important potentiel - "largement sous-exploité" - pour la géothermie dite de très basse énergie. C'est ce qui ressort d'une récente étude de l'Ademe. Grâce à de "multiples couches géologiques exploitables" en raison d'un niveau d'eau très proche de la surface sur quasiment toute la région, ainsi que d'une bonne conductivité thermique des sols, "la région est très propice au développement d'opérations sur champs de sondes géothermiques verticales", et ce pour des projets jusqu'à 500 kW, indique l'étude. La Haute Normandie dispose également d'un "bon potentiel" en géothermie sur nappe, en particulier pour des projets sur nappe des alluvions, jusqu'à une centaine de kW. Il y a aussi un "fort potentiel" d'exploitation de la chaleur de l'eau de mer dans les ports, et ce pour ces puissances de l'ordre du MW. Autre potentiel "important » : la récupération de chaleur sur les réseaux d'eaux usées.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 30 janvier 2012