Chauffage : un marché européen de plus de 800 000 piles à combustible en 2040 ?
Le marché européen des piles à combustible fixes a un « fort » potentiel de croissance, estime une récente étude cofinancée par la Commission européenne et coordonnée par Roland Berger Strategy Consultants. Cette étude juge «possible» l’installation annuelle de 64 000 pièces en 2030, 891 000 en 2040 et 893 000 en 2050. Les piles à combustible pourraient détenir, en 2050, 40% du marché des équipements de chauffage au gaz, c’est-à-dire à peu près 20% du marché total du chauffage, pronostique l’étude, qui souligne toutefois que le « principal obstacle » à franchir pour y parvenir sera la réduction des coûts de fabrication pour arriver à des prix compétitifs et ainsi « réussir à capitaliser les performances supérieures des piles à combustibles en termes d’efficacité énergétique, d’émissions de gaz à effet de serre et de rentabilité économique ». L’étude ajoute que, à l’heure actuelle, les piles à combustible fixes ne sont pas du tout compétitives en termes de coût global tout au long de leur cycle de vie, et ce en raison du coût élevé en capital qu’elles représentent pour l’acquéreur. Mais, grâce à une croissance des volumes et à une baisse des coûts, cette compétitivité pourrait être atteinte, dans une première phase de commercialisation, sur quelques segments de haut de gamme, au cours des prochaines années, à condition toutefois que, d’une part, soit mis en place par la puissance publique un cadre politique qui soit favorable à ces piles à combustible, et que, d’autre part, les fabricants améliorent la qualité de leurs produits.
L’étude estime que le segment de marché le plus « mature » actuellement est celui des systèmes de 0,3 à 1,5 kWel, destinés à l’habitat. Ce segment pourrait commencer à se développer en 2017. Grâce à des aides publiques, 5000 à 10000 de ces piles à combustible pourraient être installés dans une première étape, au cours de laquelle ce type d’équipement pourrait devenir économiquement compétitif en termes de coût global, face à la concurrence d’autres technologies de haut de gamme comme, par exemple, les pompes à chaleur. En piles à combustible de 5 à 400 kWel, l’Europe est, pour l’essentiel, encore en phase de R&D, mais ces segments de marché possèdent un « fort » potentiel de croissance, juge l’étude, qui souligne, cependant, qu’« un soutien public considérable » est encore nécessaire, en la matière, à la fois en R&D et pour la réalisation d’opérations de démonstration. Et le déploiement commercial de ces systèmes de moyennes et grandes puissances ne pourra intervenir qu’après celui des systèmes résidentiels, et ce en commençant par les piles à combustible de 5 kWel, qui, d’ailleurs, sont déjà en phase de démonstration, alors que le segment des piles à combustible de 50 kWel, autre segment du marché possédant un certain potentiel, ne devrait pas, quant à lui, commencer à se développer avant 2030. Grâce à des aides publiques, poursuit l’étude, quelques centaines de piles à combustible de 5 kWel pourraient être installées dans un premier temps, en ciblant plus particulièrement les immeubles d’habitation équipés de chauffage collectif. Dans un second temps, de nouvelles aides publiques devraient permettre de finaliser l’industrialisation de ces piles à combustible de 5 kWel, avec l’installation de quelques milliers d’unités supplémentaires. Par la suite, si des aides publiques continuaient d’être disponibles jusqu’en 2020, ce sont 10 000 à 20 000 piles à combustible de 5 kWel qui pourraient être mises en service chaque année, pronostique l’étude. Elle ajoute que c’est vers 2025 que pourrait être obtenue la parité en termes de coût global avec les autres systèmes de cogénération. À terme, les piles à combustible de 5 kWel pourraient même devenir moins chères que ces systèmes concurrents. L’étude ajoute que les parts de marché croissantes des piles à combustible de 5 kWel, ainsi que la croissance générale du chauffage au gaz, pourraient permettre, à terme, la pose annuelle de quelque 780 000 unités de 5 kWel.
- EN BREF - Avec une conjoncture dans le bâtiment qui restera encore « difficile » en 2015, les négociants chauffage / sanitaire seront « sous pression » cette année, et la demande qui leur sera adressée « sera insuffisante pour tirer l’activité vers le haut » : ainsi, en chauffage, le chiffre d’affaires reculera de 0,5%. C’est ce qui ressort d’une récente étude de Xerfi, qui observe toutefois que, sur la période 2008-2013, le taux de marge commerciale d’un panel de négociants a progressé, pour s’établir à 29,5% du chiffre d’affaires (+0,6 point). Malgré de fortes tensions sur la demande, les négociants ont davantage axé leurs offres sur des produits plus design et plus chers sur lesquels leurs marges sont plus importantes, constate l’étude, qui, par ailleurs, souligne que, « si la profession connaît des difficultés conjoncturelles, cette situation crée aussi des opportunités de croissance externe pour les leaders ».
Génie climatique : comment évolue le marché français ?
En matériels de génie climatique, voici quelle a été l'évolution récente du marché français selon les toutes dernières statistiques de l'INSEE, encore provisoires :
INDICES DE PRIX DE PRODUCTION POUR LE MARCHÉ FRANÇAIS :
- Radiateurs et chaudières pour le chauffage central : 96,3 en avril 2015 (97,1 en avril 2014).
- Equipements aérauliques et frigorifiques : 110 en avril 2015 (111,2 en avril 2014).
- Matériel aéraulique : 98,4 en avril 2015 (99,5 en avril 2014).
INDICES DE PRIX D’IMPORTATION :
- Radiateurs et chaudières pour le chauffage central : 105 en avril 2015 (105,5 en avril 2014).
- Equipements aérauliques et frigorifiques : 103,4 en avril 2015 (103,5 en avril 2014).
INDICES DE CHIFFRE D’AFFAIRES CVS-CJO :
- Commerce de gros de fournitures pour plomberie et chauffage : 108,5 en mars 2015 (109,6 en mars 2014).
- Production et distribution de vapeur et d’air conditionné : 109,7 en mars 2015 (109,8 en mars 2014).
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 16 Mars 2015