Climatique: marché européen, technologies futures, confort d’été

Climatique : quel marché européen en 2009 ?

Vers 2018, en chauffage domestique, en Europe, l’électricité va supplanter le gaz, notamment en raison du développement de l’électricité “verte”. C’est ce que vient d’estimer la société d’études britannique BSRIA. Selon BSRIA, le marché européen a totalisé, en 2009, 12,9 milliards de dollars en matériel de climatisation (dont environ la moitié en “splits”), 20 milliards en matériel de chauffage “traditionnel” (dont à peu près la moitié en chaudières) et 1,7 milliard en pompes à chaleur (hors air/air), dont 0,1 milliard en ballons thermodynamiques, 0,1 milliard en PAC sur air extrait, 0,6 milliard en PAC géothermiques et 0,9 milliard en PAC air/eau. Par ailleurs, BSRIA évalue le marché européen 2008 à 130 000 PAC géothermiques, à 36 000 PAC sur air extrait, à 44 000 ballons thermodynamiques et à 209 600 PAC air/eau (dont 135 000 sur un marché français dominé principalement en 2008 par Daikin, Ciat et Atlantic, ce trio de tête étant suivi à distance par AJ Tech et Technibel, puis plus loin par De Dietrich/Oertli et Hitachi).

Climatique : quelles technologies vont se développer dans le futur ?

Comment va évoluer au plan technologique le marché français du génie climatique dans les années qui viennent ? A cette question, plusieurs colloques la semaine dernière à Paris ont apporté des éléments de réponse. Ainsi, Philippe Papillon (Institut national de l’énergie solaire) a estimé que l’on allait vers des capteurs solaires capables d’assurer plusieurs fonctions, et pas seulement la production de chaleur, et qui seront notamment intégrables en façade. En stockage de chaleur, M. Papillon prévoit, pour le long terme, des solutions “à haute densité” faisant appel à la thermochimie ou encore à des techniques d’absorption ou d’adsorption. Pour sa part, Bernd Hafner (Viessmann) a estimé que l’on irait de plus en plus vers des capteurs solaires conçus comme une partie intégrante de la toiture ou de la façade. Il croit aussi beaucoup aux systèmes “intelligents” combinant des techniques telles que la sonde géothermique, le solaire thermique ou encore la pompe à chaleur. De son côté, Jacques Giordano (Giordano Industries) a dit qu’il croyait “fortement” au développement de systèmes associant pompe à chaleur et solaire thermique. Pour sa part, David Bonnet (Technibel, Afpac) prévoit la croissance d’un marché de “modules techniques”, “packagés, intelligents et homogènes”, associant plusieurs usages. De son côté, Christian Cardonnel (Cardonnel Ingénierie, Enerplan) croit beaucoup dans le développement tout à la fois de capteurs solaires “hybrides”, à la fois thermiques et photovoltaïques, de solutions de climatique “packagées”, “plug & play”, et du “monitoring” des consommations d’énergie, notamment via Internet. Pour sa part, Philippe Lentz (BET Saunier & Ass.) a parlé de “gisement énorme” à propos de la récupération de chaleur sur les réseaux d’assainissement et n’a pas exclu, par ailleurs, l’apparition de projets de transport de chaleur sur une centaine de kilomètres, par exemple pour relier une récupération de chaleur dans une raffinerie de pétrole et un réseau de chauffage urbain. Il croit aussi à l’apparition de “moquettes solaires”, bas coût, pour “recharger” en énergie des sondes géothermiques. De son côté, Marc Altazin (Ciat) annonce l’arrivée prochaine de systèmes automatisés de gestion de l’épuration de l’air intérieur, systèmes reliés à divers capteurs (biologiques, chimiques, particulaires ou encore de CO2) et qui seront intégrés, par exemple, à des centrales de traitement d’air. Pour sa part, Daniel Mugnier (Tecsol) a estimé qu’il y avait en climatisation solaire un “énorme” potentiel de réduction des coûts, notamment en installation.

Confort d’été : “éviter la climatisation autant que possible”

Pour éviter “autant que possible” le recours à la climatisation active, qui a “un impact négatif” notamment sur le phénomène d’îlot de chaleur (rejets d’air réchauffé en milieu urbain à l’extérieur des bâtiments), il faudrait en particulier favoriser les technologies de refroidissement les plus efficaces, notamment collectives. Telle est l’une des recommandations du rapport des “groupes de travail de la concertation nationale” sur le Plan national d’adaptation au changement climatique, rapport présenté la semaine dernière et sur la base duquel une consultation publique aura lieu à la rentrée.
Le rapport estime que la mise en œuvre de solutions alternatives à la climatisation active pourra faire appel à l’architecture bioclimatique, en favorisant notamment la ventilation (traversante, brasseurs d’air, etc.). "L’adaptation au réchauffement climatique signifie de rechercher des progrès pour le confort d’été, progrès qui pourraient se traduire par de nouvelles exigences réglementaires, mais aussi par la levée de certains freins réglementaires ou normatifs", suggère le rapport, qui, par ailleurs, propose d’envisager d’aller plus loin dans le confort d’été des bâtiments à l’occasion de la RT 2020, et dans la conception des bâtiments basse consommation ou à énergie positive.

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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 22 juin 2009

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