Génie climatique : « interdire les primes à la casse », recommande l’Ademe
Un rapport récent Ademe/AQC sur la réparation des PAC, chaudières, chauffe-eau thermodynamiques, climatiseurs et CTA recommande un accès plus aisé aux pièces susceptibles d’être endommagées en exploitation, et ce particulièrement pour les parties électroniques, avec éventuellement même une standardisation de l’installation de ces dernières dans « des trappes avec fermeture à vis ». D’une façon générale, le rapport préconise des « accès standardisés » d’ouverture et de fermeture des matériels, en évitant notamment tout ce qui pourrait impliquer la destruction du matériel lors d’une ouverture. Le rapport suggère aussi de rendre les pièces d’un équipement « les plus indépendantes possible les unes des autres ». Et il préconise également des vis et fixations normalisées et les moins nombreuses possible.
Allant plus loin, le rapport souhaite une interdiction, d’une part, de la fabrication de pièces « dont la non réparabilité engendrerait le remplacement du système complet », d’autre part, des « primes à la casse » incitant au remplacement d’équipement. Le rapport recommande aussi des certifications à la fois pour les équipements ayant une « réparabilité élevée » et pour les entreprises de réparation. Autres recommandations : un label volontaire d’affichage de la durée de vie des équipements, et une filière de récupération de composants non endommagés sur des pièces irréparables. En ce qui concerne les assurances en cas de dysfonctionnement d’équipement, le rapport propose que l’assuré soit « incité » à la réparation par des bonus et que, par ailleurs, des réparateurs soient « agréés et rétribués directement par les compagnies d'assurances ».
Concernant plus spécifiquement les PAC, le rapport observe que, comme pour les chaudières, la majorité des problèmes rencontrés sont d’ordre électrique, la cause des dommages la plus fréquente étant la surtension, avec une exception : les compresseurs, à propos desquels le rapport signale que le marché français est d’environ 4 500 compresseurs réparés chaque année et que le prix d'un compresseur reconditionné est de « 40 à 50% » moins élevé que celui d'un compresseur neuf. Le rapport observe aussi que, en PAC, comme d’ailleurs en chaudières, la majorité des composants ne sont pas réparables et que, dès lors, la réparabilité se limite à remplacer le composant endommagé par un composant identique. Concernant les chauffe-eau thermodynamiques, le rapport constate que les causes de problèmes ou dysfonctionnements rencontrés sur le ballon tampon sont les surtensions, les micro-coupures répétitives et les baisses de tension. D’une façon générale, il juge « très complexe » la réparation des chauffe-eau thermodynamiques. Enfin, concernant les CTA, le rapport indique que les pannes sont « essentiellement des fuites sur les tuyauteries en cuivre » et que, par ailleurs, les pannes des moteurs sont « souvent » causées par une surcharge électrique.
Climatisation : le marché mondial s’est redressé en 2017
Alors que le marché mondial du matériel de conditionnement d’air avait reculé en 2016 (surtout en raison d’un ralentissement du marché chinois), il s’est redressé en 2017, là encore principalement à cause de ce même marché chinois. En Europe, qui représente seulement 7% du marché mondial en volume et 11% en valeur, le marché ne se redresse toutefois que lentement. C’est ce qui ressort d’une étude récente de BSRIA, qui précise que le marché mondial est resté dominé par le marché chinois, suivi par celui des États-Unis, puis par celui du Japon. L’étude s'attend à des ventes mondiales 2017 de 137 millions de climatiseurs, pour une valeur d'un peu plus de 102 milliards de dollars. Elle observe que le marché devient « très concurrentiel » et que, en particulier, les marques chinoises - qui, à l'extérieur de la Chine, intervenaient traditionnellement en tant que fournisseurs OEM - affirment désormais leur volonté de développer leurs propres marques. L’étude estime par ailleurs que les petits « splits » deviennent de plus en plus un produit de base, ce qui, ajoute-t-elle, signifie des niveaux élevés de concurrence, avec toutefois « des opportunités qui s'ouvrent pour de nouveaux canaux de distribution ». L’étude constate aussi un plus grand intérêt pour les solutions eau glacée et les mini-VRF (Variable Refrigerant Flow). Le marché mondial des climatiseurs VRF a totalisé un peu moins de deux millions d'unités extérieures en 2017, en hausse de plus de 25%. Cette croissance à deux chiffres devrait se poursuivre au cours des prochaines années, sauf en Europe où le marché est désormais plutôt mature, prévoit l’étude. Elle s’attend toutefois à une croissance du marché européen des mini-VRF, ainsi que de celui des VRF à condensation par eau (mais seulement en résidentiel de haut de gamme en raison du prix de ces VRF). L’étude signale que, en termes d'unités extérieures VRF, l'Europe ne représente qu’un peu moins de 10% des ventes mondiales, à 180 000 unités, la Turquie étant le plus gros marché national en Europe, devant la France, l'Italie et le Royaume-Uni. En ce qui concerne le marché mondial des climatiseurs mobiles, l’étude estime qu’il a augmenté de 11% en 2017, tandis que celui des appareils de type «windows» reculait légèrement, à environ 11,8 millions d'unités, mais avec une progression de 3% aux Etats-Unis, à 7,3 millions.
- EN BREF - La taxe française sur les HFC est toujours dans les tuyaux et pourrait sortir en octobre prochain. Et notre association continuera d’être en première ligne contre elle. C’est ce qu’a déclaré, lors d’une conférence de presse la semaine dernière, François Heyndrickx, délégué général de l’association AFCE, qui regroupe une quarantaine de membres, tous acteurs des filières de la climatisation et de la réfrigération. Cette taxe ne ferait que rajouter à la confusion ambiante, estime-t-on à l’AFCE. François Heyndrickx a annoncé qu’une nouvelle étude de son association publiée en 25 septembre 2018 va identifier les meilleurs fluides alternatifs aux fluides à fort PRP (plus spécialement R134a, R4044A et R410A) en matière d’efficacité énergétique des équipements thermodynamiques. L’étude doit dire quels sont les avantages et inconvénients de ces fluides alternatifs, par application. Elle prendra en compte à la fois la réglementation Ecodesign, l’impact des systèmes sur l’environnement, la disponibilité des fluides et la sécurité des biens et des personnes, précise-t-on à l’AFCE, où on prévoit que, sur la trentaine de fluides alternatifs aujourd’hui envisagés dans le monde, il ne devrait plus en rester à terme, sur le marché, qu’une dizaine.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 5 Février 2018