En génie climatique, seule la rénovation pourrait sauver 2013
En 2013, “compte tenu du ralentissement prévisible sur le marché du neuf et de l’effet de crise qui provoque un attentisme chez les utilisateurs”, les fabricants de matériels de génie climatique “reportent leur espérances” vers la rénovation, et le plan Rénovation initié par le gouvernement “pourrait être de la plus grande importance”. C’est ce qu’a souligné Uniclima, le syndicat professionnel de ces fabricants, lors de sa conférence de presse annuelle la semaine dernière. Pour ces industriels du génie climatique, le dernier trimestre 2012 a été globalement mauvais, et le premier trimestre 2013 n’a pas été meilleur, a indiqué Olivier Dolbeau (France Air) lors de cette conférence de presse.
Parmi les multiples familles de produits que fédère Uniclima, celle qui souffre sans doute le plus actuellement, c’est celle des PAC géothermiques, qui “pourraient être amenées à disparaître purement et simplement du marché français”, craint-on à Uniclima. Pour l’ensemble du marché français des PAC, Uniclima s’attend à une année 2013 difficile, comme l’an passé. Pour autant, ajoute-t-on, les perspectives du marché à moyen terme restent positives. Mais une interrogation demeure : les industriels français du secteur pourront-ils survivre jusqu’à une reprise du marché ? En CESI, en 2013, Uniclima “espère une relative stabilisation”- grâce à la RT 2012 - du marché, en régression l’an passé. Quant aux SSC, “ils risquent fort de continuer à chuter en 2013, sans relais de croissance par la rénovation”, prévoit Uniclima. Au premier trimestre 2013, le marché solaire thermique français a été tiré, comme l’an passé, par le “collectif”, essentiellement en construction neuve, avec un rythme de croissance annuelle qui se maintient aux alentours de 20%. Cependant, une grande incertitude demeure jusqu’en 2015, car les immeubles pourront être réglementaires sans recourir au solaire, rappelle-t-on à Uniclima. Cette situation pourrait freiner fortement ce segment.
En 2012, a indiqué le syndicat, le marché français des chaudières gaz et fioul à condensation a progressé de 9,4%, à quelque 292 000 unités, alors que celui des chaudières “classiques” reculait de 5,5%, à environ 303000. Les ventes totales de chaudières individuelles fioul ont diminué de 7% l’an passé, à environ 60 000, mais la baisse est plus forte encore pour les seules fioul condensation : - 13,7%. Ce recul est lié à l’effet de la crise économique, qui incite les utilisateurs à opter pour des solutions moins coûteuses, estime-t-on à Uniclima. Inversement, les ventes de chaudières gaz à condensation ont augmenté de 11,9% en 2012.
Au total, le taux de pénétration de la “condensation” a été de 49% en chaudières de moins de 70 kW l’an passé, contre 63% en chaudières de plus de 70 kW. Les ventes de l’ensemble des chaudières de moins de 70 kW ont progressé de 1,8% en 2012, alors que celles de plus de 70 kW augmentaient de “6 à 7%”, à 12 431 unités, a indiqué Pierre-Louis François (Atlantic), président d’Uniclima, qui a signalé une montée des ventes de chaudières collectives en habitat collectif, au détriment du chauffage individuel. Mais ce n’est peut-être pas une tendance définitive, a-t-il nuancé. Alors qu’une certaine stagnation du marché du remplacement de chaudières était observée en 2012, le marché des brûleurs “en caisse”, quant à lui, a logiquement tiré son épingle du jeu, avec une progression de 1,5% en fioul (à environ 54 000 unités) et de 7,8% en gaz (à quelque 8 300 pièces). Quant au marché des chaudières biomasse, il s’est accru de 3,6% l’année dernière, à 17 100 unités. A Uniclima, on se félicite de cette progression qui “marque un arrêt de la baisse constatée en 2010 et 2011”. Ce sont les chaudières à chargement automatique, et tout particulièrement celles à granulés de bois, qui ont tiré le marché l’an passé, avec une croissance de 20%, à un tiers du volume total de chaudières biomasse vendus, alors que les chaudières à chargement manuel ne progressaient que de 1%. Les chaudières à chargement automatique viennent souvent en remplacement de chaudières fioul, observe-t-on à Uniclima. Pour sa part, le marché français des radiateurs de chauffage central à eau chaude a enregistré une croissance de 11,7% en 2012, avant tout grâce à la construction neuve, le marché de la rénovation ne faisant que se maintenir l’année dernière. Au nom d’Uniclima, Elisabeth Bardet (Zehnder) a précisé que le marché 2012 avait été tiré, comme en 2011, par les radiateurs panneaux et surtout par les sèche-serviettes (+ 16%), alors que les ventes de radiateurs décoratifs étaient plutôt stagnantes. M. François a pointé, en maison individuelle, une perte de parts de marché du plancher chauffant en 2012, au bénéfice du radiateur.
EN BREF Le chiffre d’affaires des quelque 34 000 entreprises françaises de travaux de plomberie stagnera en 2013, - 0,5% (après - 1,5% en 2012 et + 0,7% en 2011), prévoit une récente étude de Xerfi. Les carnets de commandes seront impactés négativement par la détérioration de la conjoncture, ajoute l’étude. Le marché de l’entretien-rénovation sera à la peine, excepté dans le domaine de la rénovation énergétique. Outre l’atonie de la demande, la vive concurrence intra-sectorielle et les fortes pressions sur les prix exercées par les clients empêcheront les plombiers de relever leurs tarifs de manière substantielle. Dans cet environnement maussade, les leaders de la profession s’en sortiront mieux.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 30 janvier 2012