PAC : « marché français bien orienté d’ici 2020 »
Par rapport à 2014, année marquée par une hausse des ventes de PAC air/eau et géothermiques de 24% (à 73 293 unités), le marché français ne devrait connaître qu’une progression annuelle moyenne de 8% d’ici 2020, tirée un petit peu par la PAC hybride et en grande partie par la PAC air/eau, mais surtout par le chauffe-eau thermodynamique, avec des progressions des ventes en rénovation et en neuf qui devraient être plutôt parallèles. C’est ce qu’a déclaré Thierry Nille, président de l’AFPAC, l’association française pour la PAC, lors de l’assemblée générale de cette association la semaine dernière. Il a estimé que, l’an passé, en maison individuelle neuve, en diffus, la part de marché de la PAC avait été d’environ 50%, « voire plus ». Il a dit aussi espérer un redémarrage des ventes en rénovation grâce aux efforts d’amélioration de la qualité. L’AFPAC prépare, notamment, un contrat-type de garantie de bon fonctionnement des PAC pendant cinq ans. Parmi les autres projets 2015 de l’AFPAC, on signalera la préparation d’un guide d’installation et de maintenance des chauffe-eau thermodynamiques. L’association va, par ailleurs, essayer d’obtenir une amélioration de la fiscalité des PAC air/air. Autre espoir pour 2015 : la naissance d’une certification européenne unique des PAC, que l’AFPAC souhaite « fortement », a dit M. Nille. A propos des futures étiquettes énergétiques des PAC, il a souligné qu’elles devraient constituer « un levier extraordinaire » pour la croissance du marché des systèmes thermodynamiques, tous très bien classés en la matière, et tout particulièrement les PAC géothermiques.
Pour sa part, Jean Pradère, vice-président de l’AFPAC, a estimé que le marché des PAC géothermiques pourrait connaître, en 2015, un début de redressement. L’an passé, les eau/eau et les eau glycolée/eau ont détenu une part de ce marché de 78%, tandis que les PAC « haute température », en recul de 16%, s’adjugeaient 67% du marché. Selon l’AFPAC, le neuf a représenté 65% des ventes, les 5-10 kW 42%, les 11-20 kW 45%. En air extérieur/eau, les PAC « haute température » de plus de 65°C ont constitué 9% du marché, contre 15% pour celles de 55 à 65°C, les ventes des premières reculant de 11% en 2014, les secondes de 1%. Le bibloc a largement dominé ce marché air/eau, à 89% (avec une croissance des ventes de 34%), alors que le monobloc ne croissait que de 1%. En termes de puissances, ce sont les ventes de PAC air/eau de 2 à 6 kW qui, l’an passé, ont progressé le plus, +150%, grâce au neuf, avec une part de marché de 29%, contre 37,3% pour les 11-20 kW (avec un recul des ventes de 14%) et 32% pour les 7-10 kW (+3%). Au-delà de 20 kW, le nombre de PAC vendues chute brutalement, avec des PDM de 1,3% pour les 21-30 kW et de seulement 0,4% pour les 31-50 kW. Toutefois, en moyennes et grandes puissances pour le collectif et le tertiaire, il y a « un avenir fantastique », a pronostiqué M. Pradère.
Au sujet des chauffe-eau thermodynamiques domestiques, il a indiqué que, l’année dernière, les appareils sur air extérieur avaient représenté 30% des 72 539 unités vendues (avec +58% sur 2013), ceux sur air ambiant 40%, ceux sur air extrait « 15 à 16% » et les « splits » une quinzaine de %. Par ailleurs, M. Pradère a déclaré que, à fin 2014, étaient certifiés NF PAC précisément 81 marques, 341 gammes et 2 010 modèles, tandis que, l’année dernière, ont été formés 3 851 stagiaires pour la qualification QualiPAC. Thierry Autric, délégué général de l’association Qualit’EnR, a estimé que la courbe du nombre de stagiaires QualiPAC formés annuellement pourrait « s’inverser » dans les années qui viennent. Il a dit aussi qu’il y avait aujourd’hui quelque 3 600 entreprises QualiPAC (contre précisément 3 284 à fin 2014) et que le flux de demandes de qualification restait important. Il a annoncé, par ailleurs, que c’est en Avril prochain que démarreraient les formations QualiPAC relatives au chauffe-eau thermodynamique, soit dans le cadre de la formation QualiPAC de cinq jours, soit dans le cadre d’un stage spécifique de deux jours. Concernant les audits d’installations QualiPAC, M. Autric a expliqué que les principaux « défauts » constatés étaient, en particulier, les absences de disconnecteur, d’étude thermique, de dispositif différentiel, de PV de réception et de rapport de mise en service.
Génie climatique : embellie passagère ?
L'écart entre les proportions d’entreprises franciliennes de génie climatique et d'isolation estimant leur activité en hausse ou en baisse au quatrième trimestre 2014 aboutit à un solde d’opinion positif de 1% (contre -14% au trimestre précédent), alors que tous les autres corps d’état du bâtiment sont en repli. C’est ce qui ressort de la dernière enquête trimestrielle de conjoncture de la Fédération française du bâtiment du Grand Paris. Les opinions exprimées par les entreprises franciliennes de génie climatique et d’isolation font apparaître une tendance plutôt bien orientée, au quatrième trimestre 2014 (par rapport à la même période de l’an passé), en matière de trésorerie et de logement neuf. Par contre, la tendance est plutôt mal orientée en locaux non résidentiels neufs, en entretien-amélioration, en carnet de commandes, en prévision de prix, en effectifs et pour l’ensemble de l’activité. Pour le premier trimestre 2015, le solde d’opinion (prévisionnel), pour l’activité du génie climatique et de l’isolation en Ile-de-France, est un -15% (contre -10% lors de la précédente enquête). 60% des entreprises franciliennes de génie climatique et d’isolation s'attendent à une stabilité de l'activité de l'ensemble de l'industrie du bâtiment en Ile-de-France au premier trimestre 2015, 37% pronostiquent une tendance plutôt en baisse et 3% une tendance plutôt en hausse. Soit un solde d’opinion très négatif (-34% contre -35% lors de la précédente enquête).
EN BREF - Le marché français des radiateurs de chauffage central à eau chaude a baissé de 3% l’an passé, et la baisse a tout particulièrement impacté, en neuf, le segment du panneau acier. Le faible taux de remplacement des radiateurs en rénovation ne parvient pas à compenser les pertes liées au marché neuf, regrette-t-on au syndicat de fabricants Uniclima. Seul le redémarrage du bâtiment permettrait de relever le marché. Elisabeth Bardet (Zehnder), une des dirigeantes d’Uniclima, prévoit un marché 2015 plutôt stable. Elle a dit que « le seul point positif » en 2014 avait été enregistré en sèches-serviettes à eau chaude et mixtes, dont le marché a progressé de 3,5%.
Téléchargez la lettre hebdomadaire complète
Pour s'abonner à l'édition complète de ThermPresse - 630 € TTC/an : cliquez ici
Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 16 Mars 2015