Production de chaleur : comment évolue le parc résidentiel ?

Thermpresse
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Production de chaleur : comment évolue le parc résidentiel ?

Alors que le fuel chauffe plus du quart des logements construits avant 1975, et l’électricité près de 11%, c’est le gaz qui arrive en tête (à 48%) dans ceux construits à partir de 1999, devant l’électricité (38%), le fuel étant désormais « quasiment absent ». C’est ce qui ressort de statistiques sur le résidentiel que le Ceren vient toute juste de publier. Ces statistiques, qui portent sur 2013, révèlent aussi que le gaz détient une part du parc résidentiel total dépassant 35% quelle que soit la période de construction du bâtiment, ce qui n’est le cas ni du fioul, ni de l’électricité. Le gaz est particulièrement présent dans le parc d’avant 1975 et, dans une moindre mesure, dans le parc le plus récent. Au sujet des consommations unitaires des logements pour le seul usage chauffage, on observe au Ceren que, «quel que soit le type de logement, les économies sont importantes dans les logements les plus récents» et que «cette économie est entièrement portée par l’usage chauffage, pour lequel les logements les plus récents présentent des taux d’économie allant de 30% (en maison individuelle) à 40% (en appartement) par rapport aux logements de même type construits avant 1975». Dans les logements les plus récents, ajoute-t-on, le chauffage ne représente plus que 57% de la consommation énergétique totale des ménages, alors que cette part est de 72% dans ceux d’avant 1975. En moyenne, pour l’ensemble du parc, « l’usage chauffage explique, en 2013, 67% des besoins énergétiques des ménages, précise-t-on.

En chauffage et en production d’ECS, les consommations d’énergie des résidences principales ont reculé en 2013 pour le fioul et, plus légèrement, pour le gaz naturel et les GPL, tandis qu’elles augmentaient pour le bois-énergie et l’électricité, et ce alors que, toutes énergies confondues, c’est une baisse générale qui a été enregistrée en 2013, à 333,8 TWh (contre 337,8 TWh en 2012), dont 25 TWh pour l’ECS fournie par un chauffage central (contre 25,2 TWh), et 23 TWh pour l’ECS fournie par un appareil indépendant (contre 22,8 TWh). Les statistiques du Ceren mettent en évidence également, en ce qui concerne l’évolution du nombre de résidences principales équipées d’un chauffage central individuel, que le fioul a été pratiquement inexistant dans le neuf en 2013 et qu’il a reculé assez sensiblement dans l’ancien entre 2012 et 2013, et ce aussi bien en maison individuelle qu’en habitat collectif, tandis que, toujours en 2013, le gaz naturel progressait très fortement en habitat individuel, tant en neuf que dans l’ancien, alors que, en collectif, il reculait dans l’ancien, mais faisait une percée dans le neuf.


gaz


Promodul : priorité à la récupération de chaleur dans la future RT

La future Réglementation thermique et environnementale des bâtiments devra encourager les systèmes utilisant l’énergie contenue dans les eaux grises, ainsi que la « ventilation géothermique », la récupération de calories sur air extrait des systèmes de ventilation, celle sur retour de plancher chauffant, ou encore dans les lames d’air sous couverture et sur ventilation de panneaux photovoltaïques. Telles sont quelques-unes des recommandations d’un récent rapport du Cercle Promodul - association regroupant quelque 70 industriels, dont beaucoup sont spécialisés en génie climatique - consacré à cette future réglementation. Le rapport souhaite une harmonisation des méthodes de calcul des besoins de chauffage entre la méthode Th-BCE et la norme NF EN 12831, et ce pour éviter les surdimensionnements. A propos du confort d’été, Promodul souhaite une « priorité » aux conceptions passives et au pilotage «intelligent» des flux énergétiques. Dans le cas où aucune conception passive ne pourrait permettre de maintenir un faible degré d’inconfort estival, en particulier en période de canicule, il faudrait pouvoir envisager l’intégration de système de « rafraîchissement » au stade de la conception en maison individuelle, ajoute le rapport.

En QAI (qualité de l’air intérieur), le rapport souhaite une révision de la réglementation de la ventilation aussi bien en neuf qu’en existant, notamment au niveau des débits d’air minimaux. Le débit d’air neuf devrait être défini en fonction du taux d’occupation et des émissions de polluant total (ameublement, équipement, etc.), précise le rapport. On ne pourra pas parler de QAI aussi longtemps que les mesures des débits d’air effectif ne seront pas une condition obligatoire de réception des ouvrages, insiste-t-on à Promodul, où on préconise un contrôle des débits aux bouches. Le rapport demande aussi « un contrôle périodique » des installations de ventilation. Il serait pertinent - estime par ailleurs le rapport - de prendre en compte, dans le calcul du Bbio, le système de ventilation qui sera réellement installé plutôt que de travailler avec le système conventionnel de la méthode.

En matière d’émissions de CO2, le rapport demande que soit défini un mode de calcul « le plus fiable et robuste possible » d’un indicateur par usage en phase d’exploitation et sur l’ensemble du cycle de vie. Il ajoute qu’il faudra « valoriser » cet indicateur dans la future réglementation, mais « tout en veillant à conserver une excellente efficacité de l’enveloppe et des équipements, y compris dans le cas d’utilisation d’énergie peu carbonées comme, par exemple, l’énergie bois ». Le rapport souhaite que la production de gaz à effet de serre soit intégrée dès les phases de conception. Et que les produits vertueux en la matière soient mieux valorisés au plan réglementaire. Entre autres recommandations du rapport, on citera : un calcul en coût global du bâtiment dès sa phase de conception ; une exigence globale sur la quantité d’énergie renouvelable et récupérable valorisée par le bâtiment en référence à sa propre consommation ; une obligation réglementaire de maintenance des bâtiments ; un calcul thermique réglementaire prenant en compte «les liens entre bâtiment, îlot, quartier et réseau». Le rapport recommande également une révision de la RT Existant, avec harmonisation avec la RT Neuf. D’une façon générale, Promodul demande que les évolutions majeures de la future réglementation soient connues au moins « quatre à cinq ans à l’avance ». L’association recommande de « connecter au mieux les développements des industriels aux travaux sur les méthodes de calcul et les méthodes d’évaluation des produits et systèmes ». Et Promodul rêve d’une règlementation qui serait « bâtie par un consortium de tous les acteurs économiques et sociaux ».


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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 16 Mars 2015

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