La réglementation BEPOS privilégiera la chaleur renouvelable
Les ministres en charge de l’énergie et du logement viennent d’indiquer lors d’une conférence de presse commune que le crédit d’impôt transition énergétique serait reconduit l’an prochain. Par ailleurs, elles ont lancé à la fois un programme d’action afin d’accélérer les travaux de rénovation énergétique des copropriétés, et un label « énergie-carbone » des bâtiments à énergie positive et bas carbone, et ce afin de préparer la future réglementation de la construction neuve. Les deux ministres ont expliqué que, dans cette nouvelle réglementation, le BEPOS, « généralisé en 2020 », devrait associer à une bonne performance de l’enveloppe le déploiement des EnR (par exemple, l’installation de chauffe-eau solaires ou encore l’utilisation du bois énergie et de la géothermie). Les deux ministres ont également souligné que la généralisation des BEPOS devrait s’appuyer, en particulier, sur le « verdissement progressif » des réseaux de chaleur.
Pour cette future réglementation, est envisagée une performance graduée en quatre niveaux croissants d’exigence, pour tenir compte des conditions climatiques et de l’implantation des bâtiments. Les niveaux 1 et 2, les moins exigeants, privilégieront les EnR (bois, solaire thermique, photovoltaïque), tandis que les niveaux 3 et 4 feront appel à la mutualisation énergétique entre bâtiments, ainsi qu’au pilotage énergétique à l’échelle, par exemple, d’un quartier. L’initiative sera laissée aux collectivités pour expérimenter ces niveaux les plus exigeants « en fonction des potentiels locaux (réseaux de chaleur, boucles locales énergétiques, etc ...) », a-t-il été précisé. Par ailleurs, la future réglementation imposera une prise en compte de l’ensemble des consommations énergétiques (y compris produits blancs et bruns). Mais le coefficient d’énergie primaire à 50 kWh/m2/an sera conservé. En matière de réglementation des bâtiments neufs dans les territoires d’Outre-Mer, les deux ministres entendent privilégier la ventilation naturelle et « modérer le recours à la climatisation ».
Excellent début d’année en PAC air/air, mais très mauvais en PAC géothermiques
Voici, selon PAC & Clim’Info, comment a évolué le marché de la climatisation et des PAC entre janvier et avril 2016, en nombre d’appareils vendus sur le marché français (hors export et Dom Tom) par les fabricants et les distributeurs aux installateurs et au négoce professionnel :
Centrales de traitement de l’air : +9%.
Unités terminales à eau glacée (y c. cassettes) : -3%
Groupes d’eau glacée : -2%.
PAC air/eau : +5%.
PAC géothermiques : -24%.
PAC pour ECS : +10%.
Système split extérieurs (> 17,5 KW) : -2%.
Systèmes DRV : +17%.
PAC air/air (<17,5 kW) : +35% en split system mono, +43% en split system multi, +41% en unités intérieures.
« Développer la PAC en collectif/tertiaire, le chauffage urbain et le chauffage biomasse »
Le ministère en charge de l’énergie vient de présenter des documents de travail en vue de la future programmation pluriannuelle de l'énergie d’où il ressort une volonté d’augmenter de 50% le rythme de développement de la production de chaleur renouvelable, et ce en s’appuyant notamment sur la méthanisation, sur les PAC (avec notamment des mesures en faveur de leur intégration en collectif et tertiaire) et sur la poursuite du développement des chaufferies biomasse, développement qui «nécessitera un renforcement des actions de mobilisation de la biomasse», reconnaît-on au ministère. Egalement en biomasse, il est envisagé de remplacer, « à un rythme rapide », les foyers ouverts en habitat individuel par des équipements plus performants, ainsi que d’élargir l’offre française en poêles à granulés et en chaudières acceptant des intrants diversifiés.
Concernant le Fonds Chaleur, il est envisagé de s’appuyer sur son doublement d’ici 2017 pour « accélérer le développement des projets ». Il est question aussi d’adapter ce fonds à « la problématique des réseaux de chaleur » avec des avances remboursables et un élargissement à la valorisation de la chaleur fatale industrielle. Ces réseaux ont un rôle essentiel à jouer dans le cadre des objectifs de développement des EnR et de valorisation des énergies de récupération, souligne-t-on au ministère, où on souhaite favoriser leur «densification massive» et la création de nouveaux réseaux de chaleur ou de froid, et ce afin de « multiplier par 5 » la quantité d’énergie renouvelable et de récupération ainsi livrée d’ici 2030. Ou « par 2 d’ici 2023 ».
Toujours dans la perspective de la future programmation pluriannuelle de l'énergie, on souligne au ministère que « le principal risque pesant sur la sécurité d’approvisionnement en électricité est constitué par la pointe de consommation hivernale » et que « la consommation électrique française est fortement thermosensible en raison de la part importante du chauffage électrique ». Et on envisage au ministère d’introduire « un signal prix à pointe mobile » dans les tarifs d’électricité dans le but de renforcer l’incitation à la maîtrise de cette consommation à la pointe. On songe aussi à « donner la priorité aux effacements électriques ».
- EN BREF - Les titres professionnels de technicien de maintenance en chauffage, ventilation et climatisation et d'agent de maintenance en chauffage, ventilation et climatisation viennent d’être enregistrés au répertoire national des certifications professionnelles.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 25 Janvier 2016