Solaire thermique : espoirs de croissance en habitat collectif et en chauffage urbain
Après plusieurs années de décroissance, le solaire thermique (ST) est engagé dans une « nouvelle dynamique », a estimé Richard Loyen, délégué général du syndicat Enerplan, lors d’une récente conférence de presse organisée en partenariat avec le syndicat Uniclima. La chaleur solaire est à nouveau à l’agenda politique, s’est-il réjoui. Il s’est dit « relativement optimiste » quant à l’avenir du ST pour applications industrielles et de chauffage urbain. Dans ces deux domaines, il voit « un « fort potentiel » pour le ST. Par contre, il insiste sur la nécessité de mesures politiques pour relancer le ST dans l’habitat et, notamment, dans le logement social, où, selon lui, « un point bas » a été atteint ; dans le cas contraire, la croissance future du marché du ST dans le résidentiel serait faible. Enerplan demande un « plan de solarisation national » pour le logement social, avec l’équipement de 50 000 à 60 000 logements d’ici 2023. Par rapport à l’objectif 2018 de la PPE en France métropolitaine en matière de ST (soit un parc qui produirait 180 ktep cette année, contre 94 ktep en 2017), « c’est un peu plus de la moitié de l’objectif qui sera finalement atteint en 2018, soit une centaine de ktep », a estimé Richard Loyen.
S’exprimant au nom d’Uniclima, Laurent Benedit (Chaffoteaux) a expliqué que, en collectif neuf, sur vingt ans, « l’investissement pour le solaire est remboursé grâce aux économies réalisées » et que le ST offre « le meilleur rendement énergétique du marché ». C’est « l’une des solutions les moins chères », a-t-il insisté. De son côté, Olivier Godin (Solisart) a déclaré, en tant que représentant d’Enerplan, que, dans les années qui viennent, le ST se développerait davantage en habitat collectif qu’individuel. Par ailleurs, il a qualifié de « primordial » l’impact de la CCE pour dynamiser le marché du ST dans les prochaines années. Il a déclaré, d’autre part, que, en rénovation d’habitat collectif avec chauffage collectif, l’ECS solaire collective (avec appoint gaz) était dès à présent « moins chère partout en France » qu’une solution 100% gaz, et ce en coût global (installation, exploitation, maintenance) sur vingt ans. Plus la surface est grande, plus le solaire est compétitif, a-t-il ajouté. Et c’est la même chose pour le fioul, a-t-il dit. Avec les SSC (avec appoint fioul), les économies peuvent aller « jusqu’à 70% des consommations », avec « un gain d’une à deux étiquettes énergétiques », par rapport à un système 100% fioul, a ajouté Olivier Godin.
Après un bon exercice 2017, le syndicat Cochebat est optimiste pour 2018
En 2017, le marché français de l’hydrodistribution a totalisé environ 100 000 km, avec une croissance de 12% en tubes multicouches (qui ont représenté à peu près 20% de ces 100 000 km) et +6,6% en tubes PEX/PB (avec des gains de part de marché sur le cuivre). C’est ce qu’a indiqué le syndicat de fabricants Cochebat lors d’une récente conférence de presse. Quant au marché des PCRBT (planchers chauffants/rafraîchissants basse température), soit « plus de 400 000 logements engagés » en 2017, il a retrouvé, l’an passé, « un niveau comparable à l’année remarquable qu’avait été 2011 ». Cela étant, le marché n’en pas moins reculé au premier semestre 2017, particulièrement en raison de la concurrence d’équipements air/air de chauffage au bois (sur le segment des maisons neuves d’entrée de gamme), avant de se reprendre et de progresser de 10% au second semestre. Ce qui a donné, au total, un exercice 2017 plutôt étale. Mais le premier trimestre 2018 a été dans la continuité de ce bon second semestre 2017. Et le syndicat s’attend à un exercice 2018 positif. Florent Kieffer, président du syndicat, a même parlé d’« avenir fort » pour le PCRBT. Il a estimé que, l’an passé, le PCRBT avait équipé « un peu plus » d’une maison neuve sur deux, en majorité au niveau du rez-de-chaussée, car le PCRBT reste « rarement » posé à l’étage. Le PCRBT est de plus en plus présent en maison individuelle, se félicite-t-on à Cochebat. Au total, donc, le marché a été satisfaisant l’an passé, même si ce bon bilan a peu concerné le segment des primo-accédants, sur lequel le PCRBT reste encore assez peu présent.
En habitat collectif, selon le syndicat, la part de marché du PCRBT a progressé l’année dernière pour établir à environ 5%, avec des ventes en croissance. En tertiaire (c’est-à-dire essentiellement en ERP), la part de marché du PCRBT a plutôt stagné l’an passé, mais à un niveau « significatif ». Le PCRBT a tiré son épingle du jeu dans les ERP, sur un marché en recul, insiste-t-on à Cochebat. Toujours à propos du PCRBT, à noter que la certification Certitherm va évoluer à partir de juin prochain, avec, d’une part, un résistance thermique étendue jusqu’à 5,5 (contre 2,4 actuellement), et, d’autre part, l’intégration des données d’empreinte carbone du cycle de vie du PCRBT. En ce qui concerne les systèmes chauffants/rafraîchissants pour murs et plafonds, ainsi que les systèmes minces pour planchers, tous systèmes principalement destinés à la rénovation, les parts de marché restent « marginales », inférieures à 5% des installations de chauffage, mais les ventes n’en ont pas moins progressé « fortement » l’an passé, indique-t-on à Cochebat, où on table sur une croissance importante de ce segment dans les prochaines années. En rénovation, toutes ces solutions continuent à gagner du terrain, ajoute-t-on à Cochebat.
- EN BREF - Au premier trimestre 2018, selon la dernière enquête trimestrielle de conjoncture de la Capeb qui vient de paraître, les entreprises artisanales de chauffage/plomberie/couverture ont enregistré une croissance de chiffre d’affaires de 3% par rapport au même trimestre de l’année précédente. Chez les entreprises artisanales d'électricité, la hausse est de 3,5%.
- EN BREF - Pour les CEE, sont en préparation des fiches d’opérations standardisées sur la récupération de chaleur sur groupe froid dans le tertiaire (notamment en entrepôt frigorifique et dans les bureaux, les commerces et les data centers), ainsi que sur le freecooling dans les data centers.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 5 Février 2018