Les Français peu tentés par le solaire thermique
C’est dans leurs logements que les Français estiment le plus pouvoir s’investir pour diminuer leur niveau d’émissions de CO2. C’est ce qui ressort d’une récente enquête Ipsos/Logica Business Consulting pour Green Inside. Les personnes interrogées citent en priorité les efforts permettant de réduire l’impact environnemental des équipements, comme acheter des produits en fonction de leur étiquette énergie (38%), alors que la réduction de la température du logement tout comme la diminution du nombre de bains et de la durée des douches sont les actions les moins plébiscitées : seule une personne sur cinq serait prête à réduire systématiquement ou presque la température de chauffage à 19°C le jour et à 16°C la nuit dans les pièces de vie (mais 33% affirment le faire déjà) et à diminuer le nombre de bains et la durée des douches. L’installation de capteurs solaires thermiques ne semble pas non plus susciter un fort engouement (18% l’envisagent, mais le plus souvent à moyen terme). Autre enseignement de l’étude : “Le niveau du bilan carbone des foyers français a peu d’impact sur le souhait d’investissement dans des équipements plus respectueux de l’environnement ou sur les gestes concernant la réduction de la consommation d’énergie ou d’eau”.
Dans l'individuel, qui achète les systèmes de chaleur renouvelable ?
Pour promouvoir auprès des particuliers les ventes de systèmes de production décentralisée d’énergie, tels que les PAC, le solaire thermique, la microcogénération ou encore le bois-énergie, “les effets de distinction sociale peuvent être mobilisés”. Telle est l’une des recommandations d’une récente étude réalisée auprès d’une cinquantaine de ménages utilisateurs de ces systèmes, enquête réalisée pour l’Ademe, GrDF et GDF Suez. L’étude insiste sur le “renforcement de la valorisation de soi” que procure “le sentiment d’une contribution citoyenne à la préservation de l’environnement et à la gestion de l’énergie”. Elle recommande également le développement d’outils simples de suivi et de pilotage des consommations d’énergie intégrés dans ces systèmes.
Pour les technologies “désormais matures” comme la PAC et le solaire thermique, poursuit l’étude, les ménages récemment équipés apparaissent plutôt “en retrait par rapport aux questions d’environnement et de maîtrise de l’énergie”, leur attitude est “très centrée sur leurs propres avantages”. Ils ont tendance à profiter de l’énergie moins chère obtenue pour accroître leur confort, par exemple en prenant des bains et non plus des douches ou en augmentant la température intérieure. Par ailleurs, ils “acceptent difficilement les risques techniques et économiques” de ces systèmes, ils recherchent la fiabilité, des matériels éprouvés. Pour les technologies n’ayant pas encore atteint leur maturité, comme par exemple la microcogénération, l’étude a détecté une population de clients “prêts à prendre des risques techniques (pannes) et économiques (non-rentabilité)”. Ces “pionniers” ont une bonne culture technique et adorent “tester” des techniques innovantes.
Solaire thermique : - 10% en 2010 en Europe, mais croissance attendue en 2011
Dans l’Union européenne, la reprise de la croissance du marché solaire thermique interviendra en 2011, après un recul 2010 de l’ordre de 10% (à 3,7 millions de m2 de capteurs). C’est ce que prévoit une récente étude d’EurObserv’ER. Cette étude estime le parc européen à 35,9 millions de m2 à fin 2010 (contre 32,6 millions un an plus tôt). < La crise économique a finalement eu raison de la croissance euphorique du marché européen du solaire thermique, commente-t-on à EurObserv’ER. Elle a poussé de nombreux particuliers à différer leurs décisions d’investissement. >
Toujours selon EurObserv’ER, il y avait, en 2009, 49 000 emplois directs ou indirects dans le secteur du solaire thermique en Europe (contre 53 000 emplois un an plus tôt), et ce pour un chiffre d’affaires qui est passé de 4,5 milliards d’euros en 2008 à 4,2 milliards en 2009. < La France reste le deuxième plus grand terrain d’application pour le solaire thermique en Europe >, souligne EurObserv’ER. Les effectifs français du solaire thermique sont passés de 7 300 emplois en 2008 à 6 250 en 2009 (dont 65% en fabrication, 25% en distribution et installation et 10% en exploitation et maintenance), avec un chiffre d’affaires 2009 de 615 millions d’euros (contre 710 millions), dont 60% en fabrication, 35% en distribution et installation et 5% en exploitation et maintenance.
EN BREF
En chauffage domestique au bois, en 2010, le marché français a été de 18 000 chaudières (contre 20 900 en 2009), de 267 500 poêles (254 670) et de 174 780 inserts et foyers fermés (194 200), vient d’indiquer le Syndicat des EnR.
- EN BREF
En génie climatique, au quatrième trimestre 2010, l’indice officiel (corrigé des variations saisonnières) des prix des travaux d'entretien-amélioration de logements s’est établi à 102 (contre 99,4 au même trimestre de l’année précédente), a-t-il été annoncé la semaine dernière.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 29 novembre 2010