« Encore trop de systèmes de génie climatique peu performants dans le parc européen »
Le niveau d'efficacité du parc européen d’équipements de chauffage installés dans les bâtiments est faible, autour de 60%, très en dessous de l’efficacité nominale de ces équipements, comprise entre 78% et 85%. C’est ce que regrette une récente étude de la Commission européenne. La modernisation des systèmes de chauffage, ne fût-ce qu’en atteignant le niveau de la chaudière à condensation, pourrait apporter des gains importants d'efficacité énergétique, ajoute l’étude. Il a ainsi été calculé que le remplacement des chaudières à gaz sans condensation par des modèles à condensation pourrait augmenter l'efficacité du chauffage au gaz d'environ 20% dans le parc européen de chaudières sans condensation, chaudières qui constituent encore une large majorité du parc total de chaudières à gaz. Ces économies seraient encore accrues d'environ 10% si des thermostats de radiateur programmables étaient également installés, ajoute l’étude, qui indique, d’autre part, que les EnR pourraient représenter, selon certaines prévisions, 21,5% de la consommation finale de l’Europe en chauffage et refroidissement en 2020, 24% en 2030 et 27% en 2050, contre 14% en 2010. Mais, selon d’autres prévisions, plus optimistes, il serait possible d’atteindre 31% en 2030 et 54% en 2050.
L’étude souligne, par ailleurs, que les refroidisseurs à absorption à haute efficacité pourraient remplacer les refroidisseurs électriques traditionnels dans les bâtiments à forts besoins de froid et/ou de chaleur. A propos des réseaux urbains de froid, surtout présents en France (parc de 669 MW), Suède (650 MW) et Espagne (317 MW), l’étude constate qu’ils ne représentent, en Europe, qu’une puissance installée de 2,4 GW, contre 301,5 GW pour le chauffage urbain. Elle ajoute que l’intégration de ces réseaux de froid, ainsi que l'utilisation de la trigénération et du stockage saisonnier, dans les systèmes de climatisation des bâtiments constitue aujourd’hui «un important défi technologique». L’étude observe, d’autre part, que, dans les bâtiments tertiaires, les systèmes intégrés de chauffage, de ventilation et de climatisation sont « souvent la norme », mais qu’ils sont « fréquemment surdimensionnés et utilisés d’une façon qui n’est pas optimale ».
En 2015, croissance des chaudières à condensation, recul des chaudières bois
En 2015, le marché français des chaudières classiques à eau chaude, gaz et fioul, a reculé de 17% (à 198 000 unités), tandis que celui des appareils à condensation progressait de 16%, à 396 000. Avec +17,4% en chaudières individuelles à condensation, +2,7% en chaudières murales et -16,7 en chaudières à basse température. 66% des chaudières individuelles mises sur le marché étaient à condensation (et même 73% sur les deux derniers mois de l’an passé), contre 78% en chaudières de moyennes et grandes puissances. Le marché des chaudières collectives a régressé de 3,2% l’an passé. En générateurs hybrides (chaudière + PAC), le marché s’est élevé à 2 500 unités. En chaudières biomasse, le marché a baissé de 23%, à 11 200 pièces, avec -16% en chaudières à chargement manuel, qui ont représenté à peu près la moitié du marché. En chaudières biomasse à chargement automatique, le marché a baissé de 27%. Les gens hésitent à passer au bois et le marché souffre, constate François Frisquet (de Frisquet), président du syndicat Uniclima. 2015 est le seconde année consécutive de baisse importante, ce qui ramène le niveau du marché des chaudières biomasse à un niveau antérieur à 2005, précise-t-on à Uniclima. L’absence d’hiver ces deux dernières années et la baisse du prix du fioul domestique depuis 2014 sont les principaux éléments qui expliquent ce recul.
Au total, toutefois, le marché des chaudières, tous types confondus, aura été « relativement satisfaisant » l’an passé, estime M. Frisquet, qui souligne également la demande croissante de chaudières individuelles en habitat collectif. Il considère, d’autre part, que la relative récession actuelle du segment des chaudières de moyennes et grandes puissances n’est que conjoncturelle et qu’une reprise devrait se faire sentir dès cette année et dans les années qui viennent. Par ailleurs, on observe à Uniclima que c’est « grâce au marché de la rénovation » que le marché des chaudières individuelles est resté positif en 2015. En ce qui concerne les chaudières individuelles au sol, on relève à Uniclima que la croissance du marché des chaudières gaz à condensation « n’a pas permis de compenser » la baisse des chaudières gaz à basse température. Par ailleurs, le syndicat se félicite de la progression des ventes de chaudières murales de plus de 70 kW en 2015.
En brûleurs à air soufflé, gaz / fioul, livrés en caisse, le marché a progressé de 7,4% en fioul (à 47 000 unités), tandis qu’il régressait de 0,9% en gaz (à 6 600). En radiateurs de chauffage central à eau chaude, le marché a baissé de 2,2% l’an passé, mais avec une stabilité en sèches-serviettes à eau chaude et mixtes. La rénovation, qui s’est mieux comportée que le neuf, a joué un rôle d’amortisseur, notamment sur le segment des radiateurs décoratifs qui n’accuse qu’un léger recul, commente-t-on à Uniclima. En sèche-serviettes à eau chaude ou mixtes, « l’augmentation du taux d’équipement des ménages et du nombre de pièces d’eau dans les logements neufs et anciens parvient à compenser la baisse des ventes dans le neuf », ajoute-t-on. Uniclima prévoit un redressement du marché des radiateurs dans les mois qui viennent.
- EN BREF - Pour la labellisation Effinergie Rénovation en maison individuelle ou accolée, le Collectif Effinergie vient de publier un avis favorable à la prise en compte de l’installation d’un générateur hybride, réversible ou non, associé à des radiateurs à eau et/ou à des planchers chauffants/rafraîchissants sur vecteur eau et/ou à des ventilo-convecteurs.
- EN BREF - Les ministres en charge de l’Energie et de l’Habitat durable viennent, dans un communiqué commun, de « souhaiter accélérer » la rénovation énergétique des logements, avec pour l’ANAH un objectif 2016 de 70 000 logements rénovés dans le cadre du programme « Habiter mieux » (contre près de 50 000 en 2014 et 2015), notamment en matière de changement d’appareils de chauffage.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 25 Janvier 2016