Les artisans du bâtiment déchantent quant aux éventuelles opportunités des mesures issues du Grenelle de l'Environnement. CER FRANCE, 1er réseau associatif de conseil et d'expertise comptable, dévoile les nouveaux résultats de son enquête sur « Les artisans du bâtiment et l'éco-construction ».
Celle-ci révèle que, si les mesures prises dans le cadre du Grenelle de l'Environnement sont plutôt bien accueillies, elles suscitent nettement moins d'enthousiasme que l'an dernier (35% des artisans du bâtiment interrogés estiment qu'elles représentent plutôt une opportunité contre 42% en 2010).
Pour la nouvelle édition de ce sondage, CER FRANCE a souhaité aller plus loin et a demandé à l'institut de sondage IPSOS d'interroger les artisans du bâtiment sur leurs sentiments face à la potentielle hausse de TVA dans le secteur de la construction et de la rénovation : 85% des artisans du bâtiment considèrent qu'une hausse de TVA aurait un impact négatif sur leur activité. Et pour 49% d'entre eux, cela se concrétiserait par des suppressions d'emploi.
Les artisans du bâtiment moins enthousiastes face aux mesures du Grenelle de l'Environnement
Cette nouvelle enquête met en lumière le recul de l'engouement des artisans du bâtiment quant aux mesures issues du Grenelle de l'environnement. En effet, si la majorité d'entre eux accueillent toujours favorablement ces mesures, ils ne sont plus que 35% à penser qu'il s'agit d'une opportunité contre 42% en 2010.
Une baisse de 10% des intentions de recrutement
Ce sondage révèle également une frilosité des artisans du bâtiment en matière de recrutement, seuls
12% envisagent d'embaucher au cours des deux prochaines années (contre 22% en 2010) : 14% dans le
Nord-Ouest, 13% dans le Sud-Est, 9% dans le Sud-Ouest et 7% dans le Nord-Est.
Quant aux coûts d'investissement engendrés par les mesures issues du Grenelle de l'Environnement,
ils semblent toujours convenir aux artisans du bâtiment : 60% d'entre eux estiment que ces dépenses
seront faibles alors que seuls 25% craignent qu'elles ne soient élevés (contre respectivement 58% et 33% en
2010).
Les chantiers "éco-construction" peinent toujours à se généraliser
39% entreprises déclarent réaliser des chantiers "éco-construction", un chiffre stable par rapport à 2010. 21% pensent en effectuer d'ici un ou deux ans et 30% comptent attendre le plus longtemps possible avant d'accomplir ce type de chantier.
Une situation qui varie quelque peu selon les régions d'implantation. Ainsi, 44% des artisans implantés dans le Nord-Ouest effectuent des chantiers de construction ou de rénovation respectant l'environnement, 40% dans le Sud-Ouest, 36% dans le Nord-Est et 36% dans le Sud-Est.
Si les chantiers "éco-construction" peinent encore à se généraliser, les artisans y voient une raison majeure : la faible demande de la part des acheteurs (57% idem qu'en 2010). Viennent ensuite le manque de formation et d'accompagnement (24% contre 33% en 2010), la difficulté à obtenir des aides financières (23% contre 35% en 2010), la nécessité d'investir dans de nouveaux équipements (21% contre 26% en 2010) et l'insuffisance des effectifs de l'entreprise (14% contre 19% en 2010).
Une prise en compte du développement durable en recul de 10%
Alors qu'en 2010, ils étaient près de sept artisans sur dix à considérer que le développement durable comme une préoccupation importante, voire primordiale, dans leur pratique professionnelle quotidienne, ils ne sont plus que 60% en 2011. Cela concerne tout de même la majorité des artisans du bâtiment qui traduit cette attention aux questions environnementales par :
- Le tri sélectif (83%)
- L'amélioration des conditions de travail et le bien-être des salariés (54%)
- L'utilisation de produits de construction bénéficiant d'un label écologique (50%)
- L'utilisation de fournitures de bureau issues du recyclage (49%)
- Des mesures visant à économiser la consommation d'électricité (48%)
- Des mesures visant à économiser la consommation d'eau (42%)
- L'utilisation de modes de transport "propres" ou en commun lors des déplacements professionnels (18%)
Les labellisations ou certifications qualité environnementale restent faibles
Malgré une sensibilité au développement durable assez importante, les artisans du bâtiment n'ont
toujours pas la volonté d'obtenir des labels ou des certifications qualité environnementale : seuls 5%
des artisans déclarent que leur entreprise en bénéficie, 16% envisagent d'en obtenir dans les deux prochaines
années et 76% n'envisagent pas à l'heure actuelle d'en obtenir.
Toutefois, Qualisol reste le label le plus répandu parmi les entreprises qui bénéficient d'une labellisation
(38%) suivi de Qualigaz (14%), Qualit'EnR (14%), QualiPV (12%), QualiPAC, (12%), Qualibat (11%),
Qualibois (10%)…
Une activité qui semble se stabiliser mais une possible hausse de TVA qui inquiète
Alors que les artisans du bâtiment interrogés ont vu leur activité stagner depuis l'an dernier (45%) et estiment qu'il en sera de même pour l'année prochaine (56%), ils s'inquiètent sur l'éventuelle hausse de TVA en 2012.
En effet, si le projet de loi de finances 2012
du Ministère du Développement Durable
maintient la TVA à taux réduit pour les
travaux de rénovation, il n'est pas impossible
que ce dernier évolue après 2012.
Ainsi, 85% des artisans du bâtiment considèrent qu'une hausse de la TVA aurait un impact négatif sur leur activité et qu'elle pourrait même entraîner des suppressions d'emplois pour 49% d'entre eux.
Enquête IPSOS