Premier Baromètre Qualitel-Ipsos 2017 sur la qualité de vie à la maison : les Français loin d’être égaux face à la qualité du logement.
L’Association QUALITEL publie ce matin les résultats du premier Baromètre Qualitel-Ipsos sur la qualité de vie à la maison. Créée en 1974, QUALITEL est une association indépendante
à but non-lucratif chargée de promouvoir la qualité de l’habitat pour tous, notamment par la
certification et l’information. Le baromètre Qualitel-Ipsos, qui a vocation à être reconduit
chaque année, permet de mesurer le niveau et les motifs de satisfaction / insatisfaction des
Français et leurs principales attentes vis-à-vis de leur logement.
Cette enquête d’opinion se distingue par son envergure – 2 700 personnes interrogées,
80 questions posées – et par une innovation méthodologique : le Qualiscore, un outil de
scoring qui permet de noter, sur 10, la qualité perçue d’un logement sur la base de 15 critères (confort thermique, confort acoustique, luminosité… liste complète à retrouver ci-dessous).
PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS DU BAROMETRE QUALITEL-IPSOS 2017
1/ Les Français loin d’être égaux face à la qualité de leur logement
Si le Qualiscore moyen en France est de 6,7/10, ce chiffre masque des disparités importantes
selon les profils sociodémographiques et le type de logement occupé.
Ainsi, pour être satisfait de la qualité de son logement, mieux vaut être propriétaire (7,2/10 vs
5,9 pour les locataires), habiter en maison (7/10 vs 6,2 en appartement), et si possible à la
campagne (7,1/10 en zone rurale vs 6,2 à Paris intra-muros). Mieux vaut avoir plus de 60 ans
(7,1/10 contre 6,4 pour les 25-44 ans) et vivre à deux (7/10 vs 6,3 pour les personnes vivant
seules).
La surface joue évidemment un rôle important dans la satisfaction globale de son logement :
le Qualiscore pour les surfaces de plus de 120 m2 est de 7,5/10 – soit un score très supérieur
à la moyenne française.
2/ L’année de construction est le facteur qui pèse le plus sur la qualité perçue du logement.
Davantage encore que la surface, c’est la date de construction du logement qui a la plus
grande incidence sur la qualité perçue : les personnes vivant dans un logement de moins de
10 ans affichent ainsi un Qualiscore moyen de 7,6/10. Ce score progresse encore lorsque
ces logements sont à la fois récents et qu’ils bénéficient d’une certification ou d’une
labellisation, pour atteindre 7,9/10. Les Français habitant un logement récent et certifié ou
labellisé sont donc les « champions toutes catégories » de la satisfaction.
Si la qualité des logements construits avant 1900 est jugée comme acceptable par leurs
occupants, avec une note de 6,7/10, la qualité perçue chute nettement pour les logements
construits entre 1900 et 1980. Un trou d’air qui s’explique par le triple effet du boom
démographique, de l’urbanisation et de la reconstruction accélérée des villes suite à la
Seconde Guerre mondiale, qui a conduit à privilégier une approche quantitative, parfois au
détriment de la qualité de l’habitat.
À partir de 1974, année de création de Qualitel, les pouvoirs publics s’emparent de la
question de la qualité du logement. Les réglementations qui régissent la conception et la
construction commencent alors à se développer.
La qualité perçue des logements bâtis entre 1980 et 2007 s’améliore, et plus encore
celle des logements construits depuis 2007 (7,6/10), qui profitent des dernières normes
comme les réglementations thermiques et acoustiques ou de l’évolution des modes et
matériaux de construction.
Ce mouvement global d’amélioration de la qualité se manifeste plus particulièrement pour les
logements sociaux. Les plus récents enregistrent un score moyen de 7/10, très nettement
supérieur à celui des logements sociaux de plus de 10 ans (5,4/10).
3/ Cinq « plaies » dégradent la qualité de vie quotidienne des Français
Si le Qualiscore global nous donne une indication quant aux catégories de Français les mieux
et les moins bien loties, c’est l’étude détaillée des 15 items testés (voir liste complète plus
bas) qui permet d’identifier les critères qui contribuent le plus à l’insatisfaction.
Il apparaît que 5 « plaies » affectent tout particulièrement la qualité de vie à la maison. On les
retrouve surtout en appartement et en ville : la mauvaise isolation thermique, une
consommation énergétique excessive, l’isolation acoustique déficiente, la mauvaise qualité
des matériaux de construction et la mauvaise aération.
N°1 : l’inconfort thermique – La moitié des Français déclare avoir parfois ou souvent trop
froid en hiver, la même proportion dit avoir trop chaud en été. Ceux qui vivent en appartement
sont particulièrement affectés (41 % d’insatisfaction vs 26 % en maison).
N°2 : la consommation énergétique – 1/3 des Français se disent insatisfaits de la
consommation énergétique de leur logement. Le chauffage individuel électrique, qui est
pourtant le plus utilisé (34 % de la population), est aussi celui qui est considéré comme le
moins satisfaisant par les Français. En cause : les installations anciennes, car le niveau
d’insatisfaction vis-à-vis du chauffage électrique baisse dès lors que le logement est récent.
N°3 : le défaut d’isolation acoustique – La mauvaise isolation acoustique est également une
plaie quotidienne pour 3 Français sur 10. Elle frappe surtout les habitants d’appartements et
de studios. À tel point que 31 % des occupants de studio disent être souvent ou très souvent
réveillés la nuit par des bruits provenant de leur voisinage, contre seulement 12 % pour
l’ensemble des Français. La mauvaise isolation engendre des frictions : ainsi 4 personnes sur
10 vivant en appartement ont déjà vécu des tensions avec leurs voisins à cause du bruit.
N°4 : la mauvaise qualité des matériaux de construction – 25 % des Français se disent
insatisfaits de la qualité des matériaux de construction de leur logement : c’est seulement le
cas pour 15 % des occupants propriétaires contre 41 % des locataires.
N°5 : la mauvaise qualité de l’aération et de la ventilation – Un Français sur cinq se plaint
d’une mauvaise aération / ventilation au sein de son logement. Une plaie qui affecte presque
trois fois plus les locataires (35 %) que les propriétaires (13 %) et qui est très directement liée
à la surface du logement : 20 % des occupants de logements de moins de 75 m2 affirment
même que l’air qu’ils respirent dans leur logement « n’est pas sain ».
Focus - Le paradoxe parisien
Si les prix de l’immobilier de l’agglomération parisienne restent très supérieurs à la moyenne
nationale, la qualité perçue des logements y est plus faible qu’ailleurs (Qualiscore moyen de
6,4/10 en agglomération parisienne, 6,2 à Paris intra-muros). Les habitants de l’agglomération
parisienne sont ainsi les recordmen de l’insatisfaction pour 4 des 5 plaies du logement :
l’isolation acoustique (38 % d’insatisfaction) le confort thermique (37 %), la qualité des
matériaux de construction (30 %), l’aération et ventilation (30 %).
L’ANALYSE DE BERTRAND DELCAMBRE, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION QUALITEL
« Les résultats de ce premier baromètre permettent d’apporter un éclairage utile aux
décideurs publics comme à l’ensemble des acteurs oeuvrant à la qualité de l’habitat. On voit
par exemple que les logements construits entre 1900 et 1980 souffrent d’un déficit
qualitatif qui est clairement ressenti par les Français » juge Bertrand Delcambre, Président
de l’Association QUALITEL.
« Cela engendre des nuisances très concrètes dans leur vie quotidienne et cela pose donc
clairement la question de la rénovation, pas uniquement énergétique, du parc de logements
anciens. Celle-ci devient une priorité nationale. Elle constitue un enjeu fondamental en termes
de qualité de vie des Français bien sûr, mais aussi d’activité économique et de progrès
environnemental. La rénovation des logements anciens sera un chantier prioritaire du
XXIe siècle. »
Par ailleurs, fort de ces enseignements, Bertrand Delcambre souligne l’importance de
continuer à concevoir et appliquer des normes efficientes, en adéquation avec les nouveaux
défis sociétaux et environnementaux :
« alors que la population française vieillit, une majorité de Français jugent que leur logement
n’est pas adapté pour les personnes âgées ou handicapées. De même, le logement de
demain doit mieux prendre en compte les impacts du changement climatique comme les
périodes de canicule ainsi que les préoccupations des Français relatives à leur sécurité, y
compris sanitaire ».
« Les normes portant sur l’habitat, après avoir montré leur efficacité pour améliorer la
qualité du logement au cours des dernières décennies, et au moment où certaines
d’entre elles sont critiquées, devront accompagner une mutation intelligente du
logement pour répondre à ces nouveaux défis ».
ANNEXE : COMMENT LE QUALISCORE EST-IL CALCULÉ ?
Le Qualiscore est un indice composite conçu par les équipes scientifiques d’Ipsos. Il permet
de noter la qualité perçue du logement sur la base de quinze critères. Une note sur 10 est
obtenue en pondérant le poids de chacun de ces critères en fonction de sa contribution à la
satisfaction globale (test de Fisher) et en fonction de l’intensité de la satisfaction exprimée
par les répondants, sur une échelle de 4 allant de « très satisfait » à « très insatisfait ».
Les 15 critères du Qualiscore :
→ L’isolation acoustique
→ La sécurité des immeubles/parcelles/lotissements
→ L’aération ou la ventilation
→ Le niveau d’humidité
→ Le niveau de consommation en énergie(s)
→ La luminosité naturelle
→ La qualité de la vue sur l’extérieur
→ La qualité de la végétation/de la verdure à proximité du logement
→ La qualité des installations sanitaires
→ Le nombre et la taille de vos fenêtres
→ La sécurité électrique
→ Le confort thermique
→ La qualité de la connexion internet
→ L’adaptation du logement aux personnes handicapées et/ou âgées
→ La qualité des matériaux de construction
Retrouvez les résultats de l’étude sur https://www.qualite-logement.org/
À PROPOS DE l’ASSOCIATION QUALITEL
Depuis plus de 40 ans, l’Association QUALITEL fait progresser, aux côtés des professionnels
du logement, la qualité de l’habitat neuf et existant et participe à sa valorisation auprès des
usagers. Indépendante depuis sa création en 1974, l’Association QUALITEL est une structure
unique en France. Son conseil d’administration rassemble autour de l’objectif « Qualité », tous
les acteurs concernés par le logement : associations de consommateurs, organisations
professionnelles impliquées dans l’habitat et pouvoirs publics.