Le 19 octobre dernier se tenait le petit-déjeuner débat sur la maintenance des équipements de chauffage organisé par l’association Energies & Avenir.
Partant du constat que près de 3 million de chaudières ne font pas l’objet d’un entretien par le particulier, les intervenants se sont attachés à proposer des solutions qui permettraient de briser le mythe selon lequel « ça marche tout seul », notamment en communiquant massivement auprès du particulier et de la filière.
La maintenance des installations de chauffage : premier acte des économies d’énergie
Malgré l’obligation règlementaire, 3 millions de chaudières ne sont pas entretenues en France
Dans le débat sur la rénovation énergétique des bâtiments, la question de la maintenance des équipements de chauffage est trop souvent oubliée. Or, malgré les gains de performance énergétique associés à la rénovation, le gain sur la facture dépendra toujours du comportement du consommateur.
A partir du constat que 3 millions de chaudières ne sont pas entretenues en France, l’association Energies et Avenir, qui représente l’ensemble des professionnels des systèmes à eau chaude pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire, a organisé le 19 octobre dernier un petit-déjeuner débat intitulé « la maintenance des installations de chauffage : premier acte des économies d'énergie».
Le débat, qui réunissait Philippe MEON, Président d’Energies et Avenir, Jean-François MARTY, vice-président de l’UECF et Roland BOUQUET, membre du bureau exécutif du SYNASAV, a permis de convenir qu’il est nécessaire de briser le mythe selon lequel « ça marche tout seul » en communiquant massivement auprès du particulier et de la filière.
Un constat saisissant : 3 millions de chaudières non entretenues en France
En introduction, Roland BOUQUET a présenté les résultats d’une enquête menée en 2015 par l’institut BVA et commandée par le SYNASAV. Portant sur un panel de plus de 2000 particuliers, les résultats montrent que 3 millions de chaudières ne sont pas entretenues en France alors même que l’arrêté du 15 septembre 2009 prévoit un entretien annuel des systèmes dont la puissance est comprise entre 4 et 400 kilowatts.
Le constat est d’autant plus amer, selon Roland BOUQUET, que l’entretien de ces 3 millions de chaudières représenterait la création de 6000 emplois, qui plus est non délocalisables.
Les intervenants, de concert avec la salle, ont donc cherché à expliquer la cause de cette absence d’entretien, et ce malgré l’existence d’une obligation réglementaire.
Briser le mythe du « ça fonctionne tout seul »…
Un lien de causalité a rapidement été trouvé par les participants au débat entre l’absence d’entretien et le mythe du « ça fonctionne tout seul ».
Messieurs MEON, MARTY et BOUQUET se sont tous accordés sur le fait que, particuliers comme professionnels, avaient tendance à imaginer qu’un système, une fois installé, pouvait marcher seul et ne demandait aucune action de maintenance.
Il s’agit là d’un mythe complètement erroné comme l’a affirmé Roland BOUQUET. Un défaut d’entretien peut rapidement engranger des dégâts importants sur son installation ; allant même parfois jusqu’à son embouage se traduisant par l’apparition de boue dans les conduits, obligeant la chaudière à fonctionner plus intensément et donc à consommer davantage d’énergie.
Pour Jean-François MARTY, un bon moyen de contrer ce syndrome serait de prendre exemple sur ce qui se fait en matière d’automobile : par l’apposition d’étiquettes rappelant la nécessité de l’entretien sur les chaudières, par exemple, ou bien en installant un système « d’alertes » à l’image des témoins lumineux sur le tableau de bord d’une voiture. Philippe MEON a résumé l’idée en expliquant que la connectivité des installations permettrait de faire du préventif et non plus du curatif.
Les intervenants l’ont tous affirmé, le bénéficiaire d’un contrat d’entretien peut profiter de l’entretien annuel de son installation, des conseils avisés d’un professionnel de la maintenance, et du déplacement gratuit d’un technicien en cas de panne. Comme le rappel le livret d’entretien d’Energies et Avenir, nombre de ces opérations ne sont pas couvertes par la garantie de l’appareil.
…En communiquant davantage auprès du grand public
Philippe MEON a ensuite formulé tout l’enjeu du débat : comment toucher les 3 millions de personnes qui n’entretiennent pas leur chaudière ? Roland BOUQUET l’a affirmé, les entreprises ont des outils, comme le contrat d’entretien AFNOR, pourtant, l’attestation d’entretien existe depuis septembre 2009 mais n’est pas très connue, que ce soit au niveau des particuliers et des syndicats.
Selon les trois intervenants, la voie royale pour permettre de relancer les opérations de maintenance est de « positiver le message en communiquant largement sur les bénéfices de l’entretien ». C’est ce que s’efforce de faire Energies et Avenir en diffusant son nouveau « Livret de votre installation de chauffage et d’eau chaude sanitaire » qui permettra au particulier de mieux appréhender son équipement et d’apprendre quelques conseils simples pour mieux en prendre soin.
Le SYNASAV, de son côté, a récemment lancé le site je-fais-entretenir-ma-chaudiere.com afin de promouvoir les opérations de maintenance.
Du côté des pouvoirs publics, le message semble avoir été entendu puisqu’une employée de la Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC), présente dans la salle, a affirmé qu’un travail en collaboration avec l’ADEME allait être lancé pour mettre en place des actions de communication sur l’entretien des chaudières.
A l’approche d’un hiver qui s’annonce froid, ce message est donc de bon augure pour permettre à tous de profiter du confort de son logement tout en réduisant sa facture énergétique.
En savoir plus :
Etude BVA pour SYNASAV - Comment développer l'entretien des chaudières
Téléchargez le livret d'entretien des installations de chauffage