L’enquête menée par le groupe Batiactu auprès d’une cible de prescripteurs maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre en avant-première de la Journée EnerJ-meeting Paris 2019 nous apporte des enseignements intéressants que nous pouvons résumer ainsi.
1°) Enquête sur la construction neuve et la prochaine RE 2020
Les prescripteurs MOA et MOE sont de mieux en mieux informés sur le label Energie-Carbone, soit l’expérimentation E+C-
Avec un taux important de 70% contre 64% en 2018. La queue de peloton est tout de même de 30% ce qui qui peut paraître préoccupant eu égard à une réglementation qui sortira en 2020. Le pourcentage important de 70% de ceux qui connaissent « les grandes lignes » ne préfigure pas que ces prescripteurs sont utilisateurs des composantes E+C- (Energie positive, Carbone réduction).
En ce qui concerne le passage aux labels (actuellement au-dessus de la RT 2012), l’enquête montre que seuls 13% des professionnels ont pratiqués le label E+C-. Le tableau ci-dessous montre que c’est le label Effinergie qui a été le plus utilisé en conception en 2018.
Label Effinergie |
32,20 % |
Label HQE |
28,23 % |
Labels étrangers : BREEM, LEED, PASSIVHAUS, … |
23,33 % |
Label E+C- |
13,22 % |
Label BBCA |
11,11 % |
La prochaine réglementation et le confort global
La prochaine réglementation environnementale RE 2020 qui est en préparation, au-delà des composante Energie et Carbone devrait ne pas oublier les autres composantes du confort et des usages que sont : la qualité d’air, l’acoustique ainsi que l’intégration des transport et de la dimension ilote/quartier. Cela démontre une volonté de pousser la réglementation environnementale vers des axes de confort global comme d’usages globaux.
Plus compliqué veut encore dire plus coûteux pour les concepteurs
Les difficultés que redoutent les prescripteurs sont classées ci-dessous et il apparaît prioritairement que le surcoût de construction pourrait être un frein à hauteur de 65% des sondés. Une minorité de prescripteurs de 12% pensent au contraire qu’aucune difficulté supplémentaire sera à venir avec la prochaine RE. Les professionnels ne sont donc pas tout à fait rassurés sur l’impact économique neutre de la prochaine RE 2020. Cela reste du domaine du pressenti car peu de prescripteurs ont réellement expérimentés le label E+C- (13%), ce qui démontre à la fois une continuité de pédagogie à apporter par les pouvoirs publics et sans doute de retenir des seuils réglementaire E+C- disons admissibles » sur le plan économique.
2°) Enquête sur la rénovation énergétique pour les bâtiments 2020
La rénovation est d’un enjeu majeur sur le plan économique pour les prescripteurs
Les prescripteurs n’isolent pas la rénovation comme le parent pauvre bu bâtiment car malgré une réglementation encore limitée à l’aspect énergétique, ils appliquent pour 51% d’entre-eux une RT existant améliorée, qui va plus loin ou optent pour des labels rénovation.
Un bâtiment rénové sans qu’il n’y ait que la partie thermique prise en compte
La réglementation sur l’existant est amenée à évoluer également eu égard aux enjeux de massification, de précarité énergétique et économique tant le parc est d’une dimension importante. Aussi, ce qui émerge au-delà de la partie efficacité énergétique et EnR, c’est la qualité d’air intérieure avec une attention à hauteur de 49%. Cet aspect nous parait évident tant sont problématique les aspects de ventilation et de santé dans les immeubles anciens.
Une rénovation aidée pour booster les travaux et pour les plus démunis.
Enfin, l’aide de l’Etat est utile et appréciée au travers des différents dispositifs tels que CITE, CEE, prêt à taux zéro, … Ce qui ne l’est pas c’est l’instabilité des ces aides qui sont sujettes à changement chaque année via les loi de finances. Cette instabilité étant également redoutés par toute la chaîne du bâtiment y compris des industriels.
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