Aujourd’hui encore, trop de clapets coupe-feu sont installés sans respecter l’ensemble des exigences décrites dans les notices et documents officiels. Au-delà du risque de refus du contrôleur technique et / ou bureau d’études, une mauvaise installation d’un clapet coupe-feu peut laisser propager l’incendie au lieu de le stopper. Marcel Frering de Rf-Technologies explique comment éviter des problèmes en chantier et met les points sur les i.
La problématique
Rappelons que le clapet coupe-feu (CCF) est un accessoire du réseau aéraulique. Muni d’une lame pilotée par un fusible ou une déclencheur électromagnétique, le clapet coupe-feu se ferme et stoppe le feu à l’intérieur du conduit mais que se passe-t-il autour du clapet ? Les essais qualifiants valident toujours la nature du support coupe-feu sur lequel le CCF a le droit d’être installé et le type de rebouchage (ou calfeutrement) à réaliser entre ce support coupe-feu et le clapet.
La réduction de place en faux-plafond et l’augmentation de systèmes à ventilation double-flux incitent la pose de clapets coupe-feu très proches d’un mur, d’une dalle ou d’un autre clapet. Pourtant, la règle générale impose une distance minimale de : 75 mm par rapport à un mur ou la dalle, ou 200 mm par rapport à un autre clapet.
Une installation correcte d’un clapet impose une distance minimale de 75 mm par rapport à un mur ou la dalle, ou 200 mm par rapport à un autre clapet
Toutes ces exigences se cumulent, mais sont faciles à maîtriser si elles sont prises en compte avant l’installation. Des solutions simples et économiques existent et sont explicitées ci-après.
Nos conseils en 4 étapes
1. Le classement d’un CCF dépend du support CF sur lequel il est installé
Cela fait maintenant plusieurs années qu’on ne peut plus se contenter du raisonnement « un clapet coupe-feu 2h = sécurité ». En effet, le degré coupe-feu d’un clapet est également fonction de sa mise en œuvre, un clapet est généralement qualifié sur une multitude de supports :
Attention aux faux raisonnements et points d’attention
En effet, une cloison légère 1h supportera-t-elle l’insertion d’un clapet dans les mêmes conditions que la cloison 2h beaucoup plus performante ? Seul l’essai qualifiant en laboratoire le confirmera.
Même attention concernant le rebouchage, s’il n’est pas conforme, le clapet ne sera plus du tout coupe-feu mais EI « zéro » : car l’incendie pourrait se propager très rapidement par le pourtour du clapet.
Concernant les clapets installés en gaine technique (appelée aussi trémie), il faudra porter une attention particulière au système en plaque de plâtre type contre-cloison (à ne pas confondre avec une cloison).
2. Le classement d’un CCF dépend du rebouchage entre le CCF et le support sur lequel il est installé
Il est primordial d’apporter une importance réelle sur le rebouchage périphérique du clapet. N’oublions pas que le feu essaiera de passer par l’intérieur du clapet mais aussi par l’extérieur : un petit interstice lui suffira pour se faufiler de l’autre côté du compartiment.
A chaque support CF correspond un essai de résistance au feu réalisé avec un rebouchage spécifique :
- Mortier et/ou plâtre sur mur béton
- Laine de roche et/ou plâtre sur cloison légère ou gaine technique
- Colle à carreaux de plâtre sur paroi en carreaux de plâtre
A noter : aucun clapet coupe-feu n’est validé avec un rebouchage à la mousse expansive.
Rf-Technologies teste un maximum de combinaisons pour proposer le plus grand choix de rebouchages et ainsi simplifier l’installation des CCF.
Retrouvez la synthèse des qualifications ci-dessous dans ce panorama de 4 pages (à télécharger à la fin de cet article) des clapets coupe-feu encastrés et applique.
3. Comment réaliser le rebouchage entre 2 CCF côte à côte ou lorsqu’un CCF est trop près d’un mur ou d’une dalle ?
Les espaces disponibles dans les faux-plafond et la généralisation des installations double-flux rendent difficile l’application des distances réglementaires vues au 1er paragraphe. Pour pouvoir réduire ces distances, le fabricant de clapets doit réaliser des essais spécifiques.
Rf-Technologies est arrivé à valider des solutions de mises en œuvre simples pour réduire fortement ces distances :
- 75 mm par rapport à un mur ou la dalle est réduit à 25 ou 30 mm
- 200 mm par rapport à un autre clapet est réduit à 30 ou 50 mm
Un guide de 32 pages (à télécharger à la fin de cet article) expose tous les cas rencontrés dans un bâtiment, sur tous les supports coupe-feu déjà validés, aussi bien sur un réseau vertical que horizontal.
Pour les CCF circulaires, certains rebouchages restent standard alors que pour les rectangulaires, une laine de roche est utilisée pour assurer le calfeutrement.
4. Quelles informations trouver dans quels documents ?
Le rapport de classement RC rédigé en français par Efectis ou un autre organisme notifié remplace le ‘PV feu’ historique et reste le document majeur qui présente l’ensemble des classements de résistance au feu avec les conditions d’installations à réaliser.
Par exemple le §7 Classement de résistance au feu énonce le classement du clapet pour chaque support coupe-feu avec le type de rebouchage, ici, par exemple en italique l’extrait du rapport de classement pour une cloison 1h :
Pour les clapets CR120 montés dans des cloisons en plaques de plâtre type A acc. EN520 (avec ou sans talons) de min. 100 mm :
- calfeutrement laine de roche avec ou sans talons
- calfeutrement plâtre ou mortier sans talons
Les dimensions des clapets sont comprises entre ⌀ 100 mm et ⌀ 315 mm.
Le § 8 domaine d’application des résultats indique les distances minimales entre les clapets coupe-feu :
8.3 Séparation entre clapets résistant au feu et entre clapets résistants au feu et éléments de construction
Conformément au paragraphe 13.5 de la norme NF EN 1366-2, les classements au feu indiqués au paragraphe 7.2 du présent rapport de classement sont applicables, dans la pratique, à un espacement minimal :
Avant :
a) de 200 mm entre des clapets résistants au feu montés sur des conduits séparés
b) de 75 mm entre le clapet résistant au feu et un élément de construction (mur ou plancher)
Aujourd'hui :
a) de 30 à 200 mm entre des clapets résistants au feu sur des conduits séparés
b) de 30 à 75 mm entre le clapet résistant au feu et un élément de construction (mur ou plancher)
Ce qu’il faut retenir
Il est maintenant clair qu’un clapet remplira son rôle coupe-feu à condition d’être correctement installé. Les équipes de Rf-Technologies connaissent les difficultés rencontrées par les installateurs et notamment les soucis de place dans les faux-plafond.
Depuis plusieurs années, Rf-Technologies propose les plus petits CCF du marché, diamètre 100 mm en circulaire mais aussi hauteur 100 mm pour les rectangulaires. Légers, étanches (classés C selon EN 1751), et équipés de mécanismes interchangeables, les petits clapets coupe-feu Rf-Technologies sauront se positionner dans les configurations de place les plus sévères.
A l’autre extrême de la gamme, les plus grands clapets CU2 sont maintenant disponibles pour une dimension unitaire maximale de 1,5 m de large par 1 m de haut, validée en dalle, en mur et cloison légère. Au-delà de 1500 x 1000 mm, la solution montage en batterie CU2/B permettra de se connecter à un conduit de dimensions maximales 2450 mm x 1650 mm.
Enfin, les modèles circulaires et applique CR60-1S et CR120-1S peuvent également dépanner les situations où le chevêtre autour du clapet a été oublié. En effet, ces 2 clapets coupe-feu ont réussi les essais sur cloison légère, sans être obligé de réaliser un chevêtre autour du clapet. 4 morceaux de rails indépendants suffisent à fixer le clapet.
Rf-Technologies présente aujourd’hui la plus vaste gamme de clapets coupe-feu validés sur la plus grande majorité des supports coupe-feu, avec des facilités de mise en œuvre et de rebouchage.
Connaître et comprendre les boîtiers mécanismes des clapets coupe-feu conformes à la norme NF-S-61937 et certifiés NF
Un clapet coupe-feu est toujours équipé d’un « boîtier mécanisme » extérieur au corps du clapet. Ce mécanisme assurera le fonctionnement de la lame (ouverture / fermeture) et sera l’interface avec le CMSI.
Au minimum équipé d’un dispositif manuel de déclenchement et de réarmement, le « boîtier mécanisme » peut également, dans sa version la plus complète, intégrer un déclencheur électrique, 4 contacts de signalisation, un moteur de réarmement électrique.
A noter que tous les clapets coupe-feu sont obligatoirement équipés d’un fusible thermique qui, en cas de fusion suite à une élévation de température dans la gaine, déclenchera la fermeture de la lame afin de passer le clapet en position de sécurité.
Dans le SSI français, encadré par les normes NF-S-61930 à 940, un clapet coupe-feu est un D.A.S (dispositif actionné de sécurité) qui participe à la fonction compartimentage.
Si normativement, la NF-S-61937 cite 2 types de clapets coupe-feu, auto-commandé et télécommandé, on peut en réalité distinguer 3 familles de clapets coupe-feu D.A.S :
Le CCF auto-commandé
c’est le clapet le plus basique, il comprend un fusible thermique placé dans la veine d’air, et éventuellement des contacts de signalisation destinés à communiquer la position de la lame au SSI ou à une GTC. Il se ferme uniquement sur ordre manuel ou sur rupture du fusible.
Le CCF télécommandé
c’est un clapet auto-commandé qui, en plus, est équipé d’un déclencheur électrique pour recevoir un ordre électrique de sécurité en provenance du CMSI. Muni obligatoirement de contacts de position, il permet au CMSI de confirmer la bonne fermeture de la lame. Le réarmement est réalisé manuellement.
Le CCF télécommandé motorisé
c’est un clapet télécommandé qui, en plus, est équipé d’un moteur de réarmement électrique afin de facilement réarmer le clapet à distance (et notamment sans démontage du faux-plafond).
ZOOM sur le DAS clapet auto-commandé (NF-S-61937-5)
MFUS
- Définition : clapet coupe-feu équipé d’un mécanisme de déclenchement thermique au sens de la norme NF EN 15650.
- Position de sécurité : fermée
- Position d’attente : ouverte
- Fonctionnement : à énergie mécanique intrinsèque.
- Obligation : réarmable par action directe à l’extérieur du conduit sur l’élément mobile, après un déclenchement manuel ;
- Option de sécurité : contact de position d’attente (début de course)
ZOOM sur le DAS clapet télécommandé (NF-S-61937-5)
- Définition : clapet auto-commandé et équipé d’un mécanisme de commande au sens de la norme NF EN 15650, destiné à recevoir un ordre de télécommande
- Fonctionnement : à compter du début de la réception de l’ordre de télécommande, ou du déclenchement de l’auto-commande, le passage en position de sécurité doit se faire automatiquement et en un temps inférieur à 30 s.
- Le dispositif d'auto-commande d'un clapet télécommandé doit être conçu de telle
- manière que sa défaillance n'entraîne pas la neutralisation du fonctionnement télécommandé et que la défaillance de la télécommande n'entraîne pas la neutralisation du fonctionnement auto-commandé.
- Le réarmement (passage de la position fermée à ouverte) est manuel.
- Obligation : contact de position de sécurité (fin de course) ; La puissance consommée par l’entrée de télécommande doit être inférieure ou égale à 3,5 W sous la tension nominale Un (24 V, 48 V).
- Option de sécurité : contact de position d’attente (début de course)
ZOOM sur le clapet télécommandé motorisé
Définition : clapet télécommandé équipé d’un dispositif de réarmement à distance
Fonctionnement : si le réarmement après déclenchement à froid s’effectue par télécommande, la durée de ce réarmement doit être inférieure ou égale à 30 s. Celle-ci peut être supérieure si le clapet est capable de prendre en compte un ordre de mise en position de sécurité intervenant pendant le réarmement et annulant celui-ci.
Lorsque le passage à la position de sécurité résulte d'une auto-commande, le réarmement à distance éventuel doit être rendu inopérant par le clapet.
Lorsque le réarmement s'effectue par télécommande, l'ordre correspondant ne doit être pris en compte par le clapet que si la fourniture d'énergie nécessaire au réarmement précédent a été interrompue.
Quelles proportions pour chaque famille en France ?
Les clapets auto-commandés et télécommandés représentent chacun la moitié du marché Français. Mais dans l’hexagone, la famille « CCF télécommandés » se divisent en :
- 1/3 télécommandés (avec réarmement manuel)
- 2/3 télécommandés motorisés
Notons que dans les pays au nord de la France, les clapets télécommandés sont 100% motorisés. En effet, pour ces pays, il n’est pas concevable de déclencher le clapet à distance mais de le réarmer manuellement : cela veut dire que lors des essais périodiques de bon fonctionnement, les clapet sont fermés à distance mais réarmés manuellement ! Les inconvénients sont beaucoup trop nombreux : escabeau + démontage du faux plafond (gêne à l’exploitation + poussières) + temps passé x le nombre de clapets. L’investissement d’un moteur de réarmement électrique est très vite rentabilisé. D’ailleurs, il est possible d’ajouter un moteur de réarmement sur les clapets coupe-feu télécommandés Rf-t déjà installés.
Qu’est-ce qu’un clapet coupe-feu évolutif ?
La vie d’un clapet coupe-feu débute par une livraison sur chantier, suivie d’une installation dans un mur ou dans un plancher, d’un rebouchage autour du clapet. Cette dernière opération fige le clapet au bâti alors comment faire si le boitier mécanisme n’est pas le bon modèle ? par exemple le clapet doit être télécommandé motorisé alors qu’il n’est qu’auto-commandé ? Pour éviter ces désagréments importants, certains fabricants proposent la possibilité d’interchanger les mécanismes.
Chez Rf-t, tous les boîtiers mécanismes sont interchangeables rapidement sans démonter le clapet coupe-feu du support dans lequel il est fixé. Les clapets coupe-feu sont dits « évolutifs ».
Quelles sont les dernières innovations des boitiers mécanismes ?
La norme NF-S-61937 encadre strictement les clapets coupe-feu mais on peut tout de même citer des innovations intéressantes pour l’installateur et l’exploitant :
- Mécanisme fonctionnant aussi bien en 24 qu’en 48 V, et même capable de fonctionner en émission ou en rupture de courant – afin d’éviter toute erreur de commande
- Fourniture en standard des 4 contacts de signalisation – 2 débuts + 2 fins de courses – afin d’éviter toute erreur de commande
- Proposition d’une mallette de test, capable de déclencher, réarmer, contrôler les contacts
- Borniers débrochables, facile à raccorder et idéal pour réaliser les tests avec la mallette
- Un espace suffisant pour recevoir les modules de lignes de télécommande / contrôle
- Réduction de la consommation du moteur de réarmement à 4,2 W pour minimiser les puissances d’alimentation
- Mécanisme validé pour 10 000 cycles au lieu des 300 habituels
Quel document de preuve de conformité ?
Dans les ERP et IGH, la conformité à la norme NF-S-61937 est obligatoire pour les DAS donc cela concerne évidemment les 3 familles de clapets coupe-feu évoquées précédemment.
Un clapet coupe-feu certifié NF « 537 » sera accompagné de son certificat délivré par Afnor Certification, il suffira juste de vérifier la date de validité.
Quelle précaution de mise en œuvre ?
Une évidence à rappeler : un clapet coupe-feu est figé au bâti, il a une durée de vie très importante et des contrôles périodiques sont obligatoires. Il faut absolument installer les clapets coupe-feu en gardant un espace suffisant pour accéder au boitier mécanisme et ainsi pouvoir assurer le remplacement du fusible, d’un équipement ou du boîtier entier.
Découvrez en images les différents corps de clapets coupe-feu et les types de mécanismes
CR120 : D100 à 315, ici mécanisme autocommandé MFUS
CR120 : D100 à 315 mm, ici mécanisme télécommandé BOBI
CR2 : D355 à 630 mm, ici mécanisme télécommandé motorisé UNIQ ME-TA
CU-LT : 200x100 mm à 800x600 mm, ici mécanisme autocommandé MFUS
CU-LT-1S : 200x100 mm à 800x600 mm, ici mécanisme télécommandé BOBI
CU2 500L : 800x600 mm à 1500x1000 mm, ici mécanisme télécommandé motorisé UNIQ ME-TA.
Pour faciliter l’intégration des CCF dans les plans, les fichiers BIM sont disponibles ainsi que le logiciel Rf-select pour déterminer les pertes de charges et niveaux acoustiques d’un CCF en fonction du débit.
Résumé
Les incendies tuent des centaines de personnes chaque année. Un clapet coupe-feu doit stopper l’incendie au niveau du conduit de ventilation. Il serait dommage voire dramatique que le feu se propage d’un compartiment à un autre à cause d’une mauvaise connaissance des règles d’installation des clapets coupe-feu. Une installation correcte et conforme est donc primordiale. Ci-dessous nous résumons les points à respecter :
1. Clapet coupe-feu validé
2. support coupe-feu validé
3. rebouchage validé
4. distances minimales respectées
= Installation sécuritaire et conforme
Par Marcel FRERING, Responsable développement France, Rf-Technologies - Octobre 2020
Marcel Frering
Business Development Manager France
Rf-Technologies
Ingénieur thermique de formation, Marcel Frering est très tôt devenu un « référent français clapets coupe-feu », en participant à la mise en place de la certification NF en 2000, puis au marquage CE en 2012. Membre des commissions S61 I en charge du système SSI et du comité de marque NF, il est également très actif au sein du syndicat GIF/FFMI (Fédération Française des métiers de l’incendie). Aujourd’hui, responsable marché France chez Rf-Technologies).
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