Lot CVC et vecteur air : un axe majeur pour réduire la consommation énergétique dans le tertiaire

le 27 Novembre 2023

Par Johnny Garattoni, Responsable applications tertiaires chez Atlantic

Comment réduire les consommations énergétiques des bâtiments tertiaires à travers une action sur le poids du lot CVC via, notamment, le vecteur air ?

Voici la réponse de Johnny Garattoni, Responsable applications tertiaires chez Atlantic.

1. Le contexte, décret tertiaire mais pas que …

Applicable depuis octobre 2019, le décret dit « tertiaire » ou Dispositif éco-efficacité tertiaire (DEET) impose une baisse progressive des consommations d’énergie aux bâtiments existants du secteur jusqu’en 2050. De l’avis de nombreux observateurs, l’enjeu de réduction d’économie d’énergie annoncé par ce décret est considérable. Il représente un véritable challenge pour les professionnels du lot CVC et beaucoup d’opportunités pour les spécialistes de la rénovation énergétique.

En effet, le parc total du tertiaire français est estimé à 2 milliards de mètres carrés, dont 1 milliard de mètres carrés utiles, soit un marché estimé à 1,3 milliard d’euros pour le lot CVC. On note en outre que ce décret, issu de la loi Elan (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) promulguée en 2018, s’inscrit dans un cadre réglementaire, économique, sociétal et environnemental très large : augmentation exponentielle du coût de l’énergie, dérèglement climatique de plus en plus prégnant, besoin de confort en toutes saisons et d’une bonne qualité de l’air intérieur (QAI), amélioration des conditions de travail après la période de crise sanitaire…

tertiaire air

Exemples de bâtiments tertiaires à Paris

2. Les objectifs réglementaires du Dispositif Eco-Efficacité Tertiaire (DEET)

Concrètement, le décret impose à tout propriétaire ou locataire (selon le bail) d’un établissement public ou privé du secteur, doté d’une surface de plancher supérieure à 1 000 m2, une baisse des consommations d’énergie en plusieurs étapes. Deux options sont proposées :

  1. Diminution de 40 % en 2030, 50 % en 2040 et 60 % en 2050 de la consommation énergétique finale du bâtiment, par rapport à une année de référence qui ne peut être antérieure à l’année 2010,
  2. Ou atteinte d’un niveau de consommation énergétique fixé en valeur absolue pour chaque type d’activité.

Un défi d’autant plus grand qu’après une première étape, qui consiste à choisir une année de référence entre 2010 et 2019 pour fixer le niveau des consommations énergétiques Cref (CVC et usages), les exploitants doivent, dans un second temps, définir un plan d’actions avant fin 2023. Plan d’action avec des objectifs chiffrés !

Pour les atteindre, différentes actions peuvent être mises en place par les exploitants et propriétaires : amélioration de la performance thermique des bâtiments en travaillant sur l’enveloppe ; installation d’équipements techniques performants couplés à des dispositifs de contrôle et gestion active ; ou encore informations pour faire évoluer le comportement des occupants…

3. La réponse pertinente du « vecteur air »

Dans cette perspective, le « vecteur air » apporte une réponse pertinente car les marges de progrès sur ce lot sont considérables. Jusqu’à 30% de baisse des consommations sont envisageables, sans travail sur l’enveloppe du bâtiment (néanmoins indispensable) grâce aux lots CVC et vecteur air.  Ces derniers permettent tout à la fois l’amélioration du confort et des conditions sanitaires (QAI), le respect de la réglementation, la réduction des coûts d’exploitation et la valorisation du patrimoine.

Afin de bien travailler ce lot, il est important d’agir sur trois leviers qui sont :

  1. La mise en place d’équipements performants ;
  2. Le recours à des solutions de pilotages performants et intelligents ;
  3. Une diffusion optimisée de l’énergie dans les volumes à traiter.

Le vecteur air apporte une réponse à ces trois conditions et permet sur certaines applications, comme les commerces non alimentaires, de générer jusqu’à 30% de gain énergétique sur un projet de rénovation globale.

4. La mise en place d’équipements performants est capitale

Pour les besoins de chauffage et climatisation

Les dernières générations de pompes à chaleur Air/Air de type DRV assurent un pilotage intelligent des installations. La technologie IRC (Intelligent Refrigerant Control) par exemple, adapte en permanence la température de réfrigérant aux variations du climat et de la charge interne du bâtiment.

Sur des applications en multi-volumes comme des bureaux, c’est la garantie d’une performance en toutes saisons. Les court-cycles compresseurs sont ainsi évités et la longévité du matériel est assurée. A ces PAC Air/Air, il est possible d’associer des systèmes de contrôle de zoning pièce par pièce (type Osmoz ) qui permettent de délivrer la juste puissance dans le volume à traiter et qui sont certifiés Eu.Bac au niveau de la régulation.

Pour les besoins de ventilation, récupérons l’énergie

Pour réduire la facture associée au chauffage, il est nécessaire de travailler sur un apport de chaleur par le vecteur air en valorisant la récupération de l’énergie sur le flux d’air vicié. L’objectif : apporter 20, 30, voire 40 % des besoins – si l’isolation du bâtiment a été retravaillée, ce qui est généralement le cas.

L’avènement de la technologie des moteurs EC (commutateur électronique) à permis de rendre les ventilateurs moins énergivores. Par rapport à un moto ventilateur à moteur AC (courant alternatif), la réduction de consommation peut dépasser 50%.

De leur côté, les échangeurs de chaleur ont subi une montée en puissance très importante depuis le début des années 2000. Géométrie améliorée, taille augmentée, intégration de dispositif de régulation tel que le by pass à commande proportionnelle sont autant d’éléments qui permettent d’offrir au marché des équipements capables de capter entre 80 et 95% de l’énergie contenue dans l’air repris à l’intérieur des bâtiments.

Zoom sur Serencio : ces centrales de récupération d’énergie intègrent des fonctions de récupération optimale qui permettent de renouveler l’air hygiénique, avec une régulation adaptée pour prendre en compte le taux d’occupation réelle des bâtiments. Le tout en répondant aux critères d’intégration spatiale dans ledit bâtiment.

Liens recommandés : centrales de récupération d’énergie

Serencio P 

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Exemple de centrale de récupération d'énergie Serencio R avec échangeur rotatif - De 700 à 7500 m3/h pour tertiaire

Pilotage intelligent pour un confort global et des économies optimales

Les systèmes et équipements Atlantic sont ouverts aux principaux protocoles GTB GTC et donc en capacité d’intégrer l’ensemble du lot CVC dans une gestion centralisée reprenant la totalité des équipements consommateurs d’énergie.

Les pompes à chaleur Air/Air de type DRV proposent également des télécommandes centralisées qui permettent de programmer des plages horaires et des températures de consignes adaptées aux usages. Un point clé pour compenser les dérives liées aux comportements des utilisateurs.

Une autre façon d’optimiser l’installation de ventilation consiste à proposer un renouvellement de l’air adapté au nombre d’occupants. Par exemple, en installant des capteurs (sondes CO2, présence…).

principe ventilation

Lectures recommandées :

Système à détection de CO2 - Varivent

Système de ventilation modulée


Diffusion optimisée de l’énergie avec le « vecteur air »

Sur un projet utilisant le vecteur Air, il est important d’apporter une grande attention à la diffusion de l’énergie. Il est donc primordial de choisir le bon diffuseur qui s’adapte au changement de mode et aux variations de débit.

En effet, si la température de consigne n’est pas celle ressentie dans la zone de confort, l’utilisateur aura tendance à déroger à la température inscrite sur sa sonde d’ambiance. De nombreuses communications récentes indiquent que 1°C de consigne en plus en mode chauffage correspond à 7% de consommation en plus.

Zoom sur la technologie diffuseur DFH TWIN : ces diffuseurs disposent de la technologie TWIN brevetée, permettant de garantir l'effet Coanda, même avec de faibles débits. Le balayage se fait dans tout l'espace, en favorisant une répartition homogène de l'air.


Lien recommandé :

Diffuseur à plénum variable garanti l’effet Coanda même à faible débit

DHF

5. Valorisation du patrimoine et plus encore

L’effet des solutions du vecteur air sur les économies d’énergie est donc considérable. Il est important de relever que d’autres bénéfices sont apportés par ces solutions.

Citons tout d’abord l’amélioration de la qualité de l’air intérieur (QAI), dont nous savons aujourd’hui qu’elle constitue un enjeu de santé publique majeur. Les solutions mises en œuvre permettent aussi d’offrir une grande réactivité pour répondre au besoin de confort des occupants, en particulier en inter-saison.

Enfin, le design de plus en plus soigné des appareils et leur capacité d’intégration dans tous les types d’architectures sont également à souligner.

Ces bénéfices, à différents niveaux, sont autant d’atouts pour valoriser le patrimoine tertiaire.