le 04 Décembre 2017
Par Cyrille GRIMAUD - Société IMI Hydronic Engineering - Novembre 2017
LA PROBLEMATIQUE
1.1 - L’équilibrage au coeur de la nouvelle réglementation
Les découvertes scientifiques des 10 dernières années sur la contamination bactérienne des réseaux ECS, ainsi que les retours d’expérience, ont conduit à un remodelage en profondeur des textes légaux, arrêtés, DTU, guides techniques et recommandations (CSTB, organisation professionnelle…).
1.2 - Le risque sanitaire
C’est par son écosystème, biofilm, amibes, que l’on va atteindre la bactérie : la lutte contre le biofilm et
l’accumulation des dépôts est au centre de cette stratégie.
5 % de légionelles libres
(pélagiques ou planctoniques)
95 % de légionelles emprisonnées dans le biofilm (sessiles)
Bien plus nombreuses, ces dernières sont doublement protégées, par le biofilm et par les amibes, cellules
hôtes, à l’intérieur desquelles elles trouvent refuge et se multiplient.
L’enkhystement : l’arme secrète des légionelles,
à l’abri dans des cellules hôtes, elles ne sont pas repérables dans l’eau du circuit.
Sans dispersion
Le biofilm est imperméable
Avec dispersion
Élimination progressive du biofilm
Pas d’action instantanée
La bonne vitesse, le bon régime : l’équilibrage hydraulique est le garant du régime turbulent permanent
car il a un rôle répartiteur de l’efficacité mécanique hydraulique en tout point de l’installation.
1.3 - La turbulente notion de vitesse
Au-delà de la notion de vitesse mentionnée dans les textes, c’est la notion de turbulence par le régime
hydraulique qui est primordiale.
Seul le régime turbulent, par son action mécanique, permet de lutter contre l’installation du biofilm ; la pression
et la vitesse de l’eau permettent de résorber, déliter, contenir sa formation dans les retours de boucle.
Le biofilm peut entraîner des problèmes de contamination microbienne
de l’eau, véhiculée dans le réseau. En effet, le biofilm joue alors un rôle protecteur vis-à-vis des légionelles en raison de sa structure
et de la présence de protozoaires (par exemple les amibes).
Guide CTSB – Page 13 – Présentation de la bactérie Legionella
Seul le régime turbulant PERMANENT possède une action correctrice durable.
Contrairement à l’action thermique (= 75 °C) ou chimique
(chloration), l’action mécanique des fluides n’est pas destructrice
mais correctrice et durable. La seule limite sera imposée
par les phénomènes de bruit et d’érosion que peut provoquer
le régime hydraulique, sur certains matériaux, à grande vitesse.
- Intervalle de 0,2 m/s à 0,5 m/s pour les antennes retour
- Intervalle de 0,7 m/s à 1 m/s pour les collecteurs communs
Règles générales de dimensionnement
Pour limiter les risques de développement du biofilm
et l’accumulation de dépôts dans les retours de boucle
Vitesse minimale de fluide : 0,2 m/s
Vitesse maximale de fluide : 0,5 m/s
L'ANALYSE ET LE SAVOIR FAIRE DE L'INDUSTRIEL
Stratégie de conception du réseau
Neuf ou rénovation ? Logement ou collectif hospitalier ? Dans un immeuble de logement, on veut pouvoir compter la consommation par appartement ; dans un hôpital, on aura une production mais 4 échangeurs (primaires et secondaires), plus faciles à gérer et un seul propriétaire.
Se poser les bonnes questions pour concevoir correctement son réseau et son bouclage :
- 2 types de situation se présentent :
conception neuve ou rénovation.
- 2 types de contexte se présentent :
logement ou collectif hospitalier.
Dans tous les cas, on doit s’obliger à limiter le nombre d’antennes. L’architecture
doit être conçu autour de la performance de l’équilibrage.
Certaines vannes sont rendues obligatoires.
On ne cherche pas à équilibrer un réseau quelle que soit son architecture ; c’est l’architecture qui détermine
la performance de l’équilibrage.
Et certaines vannes ne peuvent être oubliées !
Examinons plus particulièrement les outils et les méthodes pour concevoir un bouclage :
2.1 - Règle n° 1 : Le multibouclage est à bannir
Il faut proscrire une boucle propre pour chaque point de puisage ou le
cas échéant pour un faible nombre de points de puisage.
L’ancienne règle qui conduisait à boucler au plus près des points de puisage,
voire à l’intérieur des robinets, était une erreur puisque le danger
ne se situe pas dans les derniers mètres soumis au tirage plusieurs fois
par jour à des vitesses supérieures à 0,5 m/s.
Les risques du multibouclage
- Colmatage des organes de réglage
en raison des dépôts (tartre, corrosion)
et des matières en suspension
présentes dans l’eau.
- Les petits débits attendus rendent
difficile le réglage d’un trop grand
nombre de vannes.
- Maintenance irréalisable dans le cas
d’un grand nombre de boucles, tous
les 6 à 12 mois selon le type d’établissements.
- Débits de bouclage supérieurs au
débit admissible dans la canalisation
aller.
2.2 - Règle n° 2 : La longueur des antennes est de 8 m !
Au-delà de cette zone des 8 m, dans l’implantation de la colonne
montante, il conviendra de créer une boucle.
Nous savons que l’utilisateur est prêt à attendre 10 s pour obtenir
une situation de confort, ramener à un débit de 4 l/mm ou
6 l/mm pour un DN12 ou un DN14, la distance nécessaire est
de 8 m. Cette règle correspond à la règle des 10 s dictée par TA
Hydronics.
Source : DTU 60.11 - Août 2013 - Page 8
2.3 - Règle n° 3 : Sectorisation des productions
Le DTU 60.11 d’août 2013 préconise un nombre de boucles compatible avec l’exploitation du bâtiment,
c’est pourquoi TA Hydronics conseille une sectorisation des réseaux par modules de 20 à 30 boucles
maximum. Au-delà, il sera nécessaire de prévoir plusieurs productions ECS, soit pour logement primaire,
secondaire, soit pour établissements de santé (zone service, hébergement, cuisine, administratif).
2.4 - Règle n° 4 : Architecture par plateau
Il convient de diminuer le nombre de vannes et de privilégier
une colonne verticale de distribution puis une distribution
horizontale par étage, par plateau ou par service.
2.5 - Règle n° 5 :
Choisir les débits théoriques et les diamètres associés
Choisir les débits théoriques et les diamètres associés
Le DTU précise que les réseaux ne seront pas d’un diamètre
inférieur à 12 mm intérieur.
Les débits théoriques hors tirage sont déterminés en fonction
d’une chute maximum de température de 5°C pour une vitesse
de 0,2 à 0,5 m/s. Le fait de compenser les déperditions
est insuffisant : il est nécessaire de maintenir en permanence
des vitesses de circulation élevées.
Pour limiter le risque d’obstruction par entartrage
Diamètre minimum des canalisations selon les matériaux :
Tubes en acier galvanisé |
DN 15 |
16,7/21,3 |
Tubes en cuivre |
14 x 1 |
|
Tubes en PVC-C |
DN 16 |
12,4/16 |
Tubes en PEX ou PB |
DN 16 |
16 x 1,5 |
Autres matériaux | Ø intérieur minimal de 12 mm |
Source : DTU 60.11- Août 2013 - Page 8
2.6 - Règle n° 6 : Installer 1'organe d’équilibrage par boucle
Dans le cas d’un réseau ramifié ou sectorisé,
prévoir un organe de réglage supplémentaire
sur le collecteur retour général du secteur
pour faciliter l’équilibrage et éviter l’excès de bridage des organes de réglage des bouclages.
Un module est une partie d’un réseau comprenant
plusieurs circuits et séparée par une
vanne de compensation.
Source : DTU 60.11 - Août 2013 - P. 7
2.7 - Règle n° 7 : Sélectionner, positionner et dimensionner les vannes
Les organes d’équilibrages seront sélectionnés selon les exigences
liées à la gestion et à la surveillance des réseaux ECS : la mesure
du débit (prises de pression), la plage de réglage, l’autorité et une
ouverture de passage de particules de Ø 1 mm.
Pour éviter des imprécisions de réglage
et des risques de colmatage.
Un organe d’équilibrage sur chaque boucle,
avec une ouverture de passage de particules de
Ø 1 mm
Source : DTU 60.11 - Août 2013 - Page 8
LES SOLUTIONS PRODUITS
3.1 - Les outils et les méthodes d’équilibrage
Un mauvais équilibrage de la boucle d’eau chaude sanitaire est source d’inconfort, de gaspillage d’eau et
augmente les risques de développement des bactéries.
Le DTU 60.1 de décembre 2013 oblige, page 35, à l’ Équilibrage des réseaux bouclés d’eau chaude sanitaire.
Les organes d’équilibrage doivent être réglés de façon à obtenir dans chaque boucle les débits calculés
selon la NF DTU 60.11 P1-2.
Note : la norme NF EN 14336 décrit les méthodes d’équilibrage pour les installations de chauffage à eau
chaude. Elles sont transposables aux installations de distribution d’eau chaude sanitaire.
Un rapport d’équilibrage doit être établi et comporter les données suivantes :
- date de l’équilibrage,
- référence de la vanne,
- type de vanne,
- position de réglage (si vanne manuelle),
- ΔP obtenu, débit calculé, débit mesuré (si vanne manuelle).
Les vannes d’équilibrage
Véritables outils de réglages et de diagnostic, les vannes d’équilibrage hydraulique sont placées sur le retour
de chaque boucle.
Elles permettent la mesure du débit, de
la pression et de la température. Une
mémoire mécanique de la poignée évite
les déréglages. Un accessoire de vidange
peut être monté à la demande, même si
la vanne est déjà installée et sous pression,
garantissant une répartition homogène
des débits.
Elles permettent également l’obtention
des bonnes vitesses et des bonnes ouvertures
(1 mm), telle que la vanne TBV-C de
TA Hydronics.
3.2 - Le réglage de l’équilibrage : des calculs et des méthodes
Calculer les pertes de charge en ligne
Cumuler les débits et vaincre avec le circulateur les pertes de charge crées par le
circuit de bouclage le plus défavorisé uniquement.
Le calcul des pertes de charges en tout point du réseau de bouclage, associé aux
objectifs de débits et de vitesses, permettra de déterminer les positions de préréglages
des vannes d’équilibrage.
En fonction des caractéristiques et des besoins hydrauliques du réseau de bouclage
ECS, nous allons pouvoir déterminer le point de fonctionnement de pompe le plus
optimisé (Qnom et Hmt).
La méthode TA-Wireless
L’utilisation systématique d’une méthode d’équilibrage permet d’optimiser la hauteur manométrique de la pompe.
Cette méthode systématique d’équilibrage révèle le point d’indice optimal.
La lutte contre les phénomènes bactériens dans l’ECS en passe d’être gagnée !
La méthode d’équilibrage TA-Wireless est basée sur des mesures simultanées de débit à l’aide de deux capteurs de pression différentielle.
TA Hydronics a développé cette méthode simple, rapide, effi cace pour équilibrer et pour dépanner les systèmes hydrauliques actuels.
1 Connecter le capteur 2
sur la vanne de référence.
2. Prérégler la vanne comme
indiqué par le TA-Scope :
- Régler selon les calculs
de TA-Select 4.
- Prérégler à 3kPa pour le débit
de calcul.
1. Connecter le capteur 1
sur la vanne n-1.
2. Mesurer le débit.
3. Régler la vanne n-1 pour
faire coïncider son débit en %
avec la vanne de référence.
1. Connecter le capteur 1
sur la vanne n-2.
2. Mesurer le débit.
3. Régler la vanne n-2 pour
faire coïncider son débit
en % avec la vanne de référence.
Ainsi de suite...
La méthode TA-Diagnostic
La méthode TA-Diagnostic est une méthode informatisée d’équilibrage incorporée dans l’appareil de mesure TA-Scope.
Deux mesures sont réalisées sur chaque vanne d’équilibrage d’un module. Grâce à ces mesures, l’appareil TA-Scope calcule le réglage
optimal de toutes les vannes du module, permettant d’obtenir précisément le débit souhaité sur chaque circuit, tout en minimisant
les pertes de charge. Entre autres avantages, cette méthode est réalisable par un seul technicien utilisant un seul appareil de mesure.
- Vanne principale ouverte en grand.
- Vannes d’équilibrage préréglées
ou ouvertes à 50 %.
- Les pompes à plusieurs vitesses ou à vitesse variable seront consignées au maximum au début de la procédure d’équilibrage.
Elles seront réglées à la fin de l’équilibrage.
- Les vannes de régulation sont ouvertes en grand.
Suivre les indications de l’appareil de mesure TA-Scope.
1. Mesure du débit
2. Fermer la vanne
3. Mesure de la Δp
4. Réouverture
de la vanne à 50 %
5. Indiquer le débit souhaité
1. Fermer la vanne
2. Mesurer la Δp
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