Par Alain MAUGARD, président de QUALIBAT le 04 Juillet 2019
La réflexion menée jusqu’à présent sur le Bepos, nous a amené à définir une construction très performante sur le plan énergétique, avec des coûts de construction compétitifs. La partie « positive » du Bepos implique de produire plus d’énergie que l’on en consomme, dans des conditions rappelons-le de sobriété énergétique.
Intéressons-nous maintenant à savoir comment baisser les coûts de cette « production d’énergie » au sein du Bepos. Si nous voulons qu’un bâtiment Bepos rentre dans l’épure économique, il est nécessaire que, non seulement, son coût de construction soit acceptable mais aussi que son coût de production d’énergie le soit.
Quels sont donc les gains de productivité significatifs sur la production d’énergie ? Il est à noter en préalable que tous les pays développés de l’Europe, mais également la Chine, le Japon, les Etats Unis, … sont de plus en plus sensibilisés à la question de la transition énergétique. Leurs investissements s’orientent de plus en plus vers les énergies renouvelables. Le mix-énergétique se fera avec les EnR ; la chose est acquise, seuls sont en question le délai plus ou moins rapide et la part plus ou moins importante que les EnR vont prendre dans le mix-énergétique de ces pays. Les différences se situent seulement sur ces deux points. Par exemple, ceux qui n’ont pas un parc nucléaire développé, misent sur une part plus importante des EnR dans leur mix-énergétique. Même dans le cas de la France avec un parc nucléaire important, l’arrivée des EnR se fera d’une manière significative. Cette part des EnR se situe au-delà des 20% voire au-delà des 30 %, sans qu’il y ait même de limite vers le haut si ce n’est la question centrale pour certaines d’entre elles de l’intermittence !
En parallèle, l’éventail des solutions EnR ne fait que s’agrandir. Ces EnR sont en grande partie arrivées à maturité avec des évolutions favorables prévisibles dans le temps. Citons la biomasse bois, le biogaz, la géothermie, l’éolien, le solaire thermique et photovoltaïque, les hydroliennes, … D’autres EnR se situent plus dans des perspectives de recherche et de développement, comme la biomasse à base d’algues, … Mais il y a une constante entre toutes les EnR, c’est que nous ne sommes pas en face d’inconnues majeures comme nous pouvons l’être par exemple pour d’autres énergies et en particulier pour la fusion nucléaire. Il n’y a donc pas de limite dans la réflexion sur le développement des EnR !
De plus, le constat encourageant est que les coûts de production de toutes les EnR sont à la baisse sans que nous sentions avoir atteint un plancher bas. Le solaire photovoltaïque est particulièrement prometteur ; soit des coûts à la baisse avec des rendements autour des valeurs actuelles de l’ordre de 20%, soit de nouveaux produits avec des rendements plus importants de l’ordre du double.
Il en est de même pour les onduleurs avec deux orientations, l’une où les prix baissent naturellement et l’autre où le courant continu serait plus généralement utilisé dans le bâtiment, ce qui permettrait de se passer de l’onduleur !
La conséquence est que tout le monde politique et économique est d’accord pour s’orienter vers une transition énergétique avec une part importante et irréversible des énergies renouvelables.
Dès lors, grâce aux énergies renouvelables (et en incorporant le stockage pour certaines d’entre elles), nous pourrions nous inscrire à nouveau dans une perspective de baisse de coût de l’énergie et, ce, malgré les perspectives de hausse à long terme des énergies fossiles et de l’électricité nucléaire.
Alain Maugard