Présenté à Interclima, le brûleur fioul modulant développé par SPM vise à améliorer le rendement des chaudières par réduction des cycles « marche-arrêt ».
À l’heure où les équipements techniques, toutes filières confondues, montent en gamme pour gagner en performance énergétique, les technologies dédiées au fioul se mettent au diapason pour ne pas rester seules au fond de la classe. Pour preuve, De Dietrich a présenté sur Interclima sa première chaudière murale fioul (24 kW) à brûleur modulant. Développé par SPM, ce brûleur est disponible en trois versions : 8-16 kW ; 12-24 kW ; 15-30 kW.
Jusqu’ici réservés aux chaudières gaz, les brûleurs modulants répondent aux problèmes récurrents de surdimensionnement des générateurs dans l’existant. « Les installateurs surdimensionnent généralement les chaudières de 25 à 30 % pour pallier le manque d’isolation, explique Philippe Weitz, président de SPM, ancienne filiale de De Dietrich, spécialisée dans la conception et la fabrication de brûleurs (majoritairement fioul). Du coup, les brûleurs ont tendance à se mettre en « sonnette » : deux minutes de fonctionnement suivies de deux minutes d’arrêt. »
1O % de rendement supplémentaire
Ces phases marche-arrêt successives sont très consommatrices d’énergie. Selon SPM, qui cite le Cetiat, elles représentent quelque 7 % de la consommation annuelle d’un générateur. « Ces pertes sont dues aux phases de préventilation du foyer, de 30 à 40 secondes, obligatoires et nécessaires pour prévenir tout risque d’explosion, en éliminant le CO et les imbrûlés », précise Philippe Weitz.
Pour étayer ces dires, le Cetiat a réalisé une étude comparative portant sur deux brûleurs de 12 kW, l’un fabriqué par SPM, l’autre en tout ou rien. Il en ressort que sur une heure de fonctionnement, le brûleur SPM n’enregistre que trois démarrages, contre dix pour le brûleur « une allure ».
Cette différence se traduit, pour un même corps de chauffe, par une amélioration de rendement sur PCS comprise entre 8 et 10 %. Par ailleurs, les émissions de NOx sont limitées à moins de 90 mg/kWh. La combustion au sein d’une chaudière fioul n’obéit pas aux mêmes règles que celles d’une chaudière gaz.
En effet, il est d’abord nécessaire de vaporiser le fioul pour le mélanger à l’air. Dans le cas du brûleur SPM, cette transformation s’obtient à l’aide d’un pulvérisateur, doté d’une pompe à modulation linéaire, intégrant un variateur de vitesse. De la sorte, le mélange combustible/comburant est correctement dosé, grâce à l’électronique de gestion du brûleur, pour une combustion complète, donc sans émanation de CO. De même, le moteur du ventilateur chargé d’amener l’air comburant au sein du corps de chauffe est équipé d’un moteur modulant. La pompe du pulvérisateur ainsi que le moteur du ventilateur sont gérés par une régulation, elle-même asservie à une sonde de température extérieure.
Au-delà du modèle présenté par De Dietrich sur Interclima et de la gamme actuellement disponible, SPM travaille sur un brûleur modulant entre 25 et 50 kW, qui devrait être disponible en fin d’année.
Idir Zebboudj
D’AUTRES TECHNOLOGIES MODULANTES
- Outre SPM, qui a développé son brûleur en partenariat avec l’Insa – avec le concours financier de Chauffage Fioul –, Baxi a travaillé sur un brûleur équipé d’un gicleur rotatif (atomiseur), intégré à sa chaudière Faréa, sortie il y a deux ans (modulation de 12 à 25 kW). Une autre technologie de brûleur, dit « à flamme froide » développée notamment par Weishaupt et Thermixx, recourant à du fioul à basse teneur en soufre, repose sur la gazéification du fioul dans une chambre de vaporisation, à l’aide des fumées de combustion. La plage de modulation s’étend de 20 à 100 %, et permettrait de réduire la puissance des générateurs autour de 3 kW.