Energie : associer les technologies

Biomasse, éolien… Ces secteurs industriels nouveaux sont des domaines d’innovations rapides. En jeu : la course à la performance et la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre.


Photo : La densité d’éoliennes offshore au nord de l’Europe oblige à se pencher sur l’interconnexion des parcs par un réseau haute tension sous marin. (doc : Planète éolienne).

Passer de la biomasse à la polygénération : rêve inatteignable ou opportunité technologique à portée de main ?
Si on connaît aujourd’hui les différentes techniques liées à la biomasse – de la chaudière bois à la méthanisation –, la polygénération est le concept ultime.
Toujours à partir du même gisement, il permet de produire à la fois de l’électricité, de la chaleur et du carburant. Ce qui confère à la source d’énergie une souplesse d’utilisation bien plus large. En Allemagne, le ForschungsVerbund Sonnenenergie (FVS), association de recherche sur le solaire, a récemment dressé les grandes lignes des recherches à mener dans ce domaine.
Ainsi, aux efforts des pétroliers de transformer la biomasse en carburant liquide, ces scientifiques proposent plutôt de travailler sur la production de bio-méthane. Ce qui selon eux permettrait de favoriser la transition vers une économie de l’hydrogène.

Toujours pour le cas allemand, le gisement de biomasse disponible couvrirait 10% des besoins énergétiques globaux: en électricité, chaleur et carburant. Ce, sans perturber les surfaces agricoles dédiées à la production agroalimentaire. Le montant des investissements de recherche estimé par le FVS est évalué 30 M€ par an, trois fois le niveau alloué aujourd’hui.

Eolien en mer : les pays nordiques s’organisent

En éolien, les concepts changent. Ainsi, en mer d’Irlande, les britanniques vont lancer un projet conjoint de site éolien off-shore associé à une production d’électricité par turbine à gaz sur une plate-forme mobile directement alimentée par les gisements de gaz naturel de Ormonde North et Ormonde South. Puissance totale : 200 MW, dont la moitié issue d’un parc de 30 éoliennes de 3,6 MW.
L’intérêt de cette association est de fournir de l’électricité en continu tout en réduisant les émissions polluantes, quelles que soient les conditions météo.
L’investissement 420 M€ prévoit une fin de chantier en 2009 et une durée de vie de 25 ans ( http://www.seapower-generation.co.uk/eis.htm )

Par ailleurs, la densité d’éoliennes offshore dans les pays du nord de l’Europe amène à réfléchir l’interconnexion des parcs par des réseaux de câbles haute tension sous-marins.
À la clé : compenser les fluctuations locales de puissance et réduire les erreurs d'estimation locale du potentiel d'énergie (cf le black-out du 4 novembre dernier).
Pour vaincre la résistance liée à « l’enfouissement », les ingénieurs reprennent les projets de câbles de transmission haute tension à isolation gazeuse, très coûteuse, imaginés il y a une quinzaine d’année : les torons de phase sont séparés et maintenus dans une enveloppe de gaz neutre pour éviter tout échauffement.
L’étude est menée par le centre de recherche éolien Forwind des universités d'Oldenbourg et d'Hannovre.
Le projet est réalisé en coopération avec les entreprises Siemens PTD et Submarine Cable & Pipe. Il pourrait voir se créer un consortium regroupant les pays bordant la mer du Nord ( http://www.forwind.de ).
À terme, ce développement pourra-t-il déboucher sur l’enfouissement câbles haute tension terrestres ?

BR

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