Noyé dans les fondations, un capteur tubulaire couplé à un plafond à très basse température fournit du rafraîchissement pour 0,26 kWh ep/m2.an.
Comment profiter de la température relativement stable de la terre pour rafraîchir en été une maison de type BBC (isolée pour consommer 50 kWh ep/m2. an) ? Dans les fondations d’une maison neuve de 110 m2, à côté d’Angoulême (Charente), a été noyé un réseau de canalisations en PER formant un capteur. Ce système fonctionne avec le plafond chauffant-rafraîchissant Plafino mis au point par Innovert, à très basse température (2 à 2,5 °C d’écart de température entre l’entrée et la sortie, régulé par la variation de débits élevés, avec des tubes de 32 ou 40 mm de diamètre en PVC). Financée par l’Ademe, une campagne de mesure pilotée par le bureau d’études MD 3E est en cours de réalisation. Elle doit suivre pendant un an les consommations énergétiques et évaluer la performance du système
En circuit fermé, le principe consiste à faire passer l’eau alternativement dans le capteur, appelé « Puits Innovert » ou géofondation, où elle se refroidit naturellement, puis dans le plafond où elle extrait la chaleur de la pièce. Le tout avec une pompe de 8 W.
Les fondations sont à 12 °C en été. L’eau sort du capteur à 18 °C environ, se réchauffe à environ 20 °C dans le plafond, puis retourne dans les fondations où elle est refroidie à nouveau à 18 °C. Et le cycle recommence.
Seule dépense énergétique : l’électricité consommée par la pompe. Le système se veut donc particulièrement performant.
La campagne de mesure relève les consommations électriques et les températures (air extérieur, air ambiant, départ et retour d’eau). L’expérience n’est pas achevée. Mais les premiers résultats sont encourageants. Alors que le mois d’août 2009 a été plutôt chaud en température, l’air extérieur dépassant la barre des 35 °C les 15 et 19 août, la température intérieure de la maison n’a jamais dépassé les 25 °C. La consommation électrique a été 4,76 kWh sur cette période, pour un coût de 42 centimes d’euros.
Pour les trois mois d’été, sur cette base, la consommation d’énergie primaire pour faire fonctionner le système se limiterait à 0,26 kWh ep/m2.an. Le puits est relativement simple à mettre en oeuvre. Son coût comprend les tubes PER et un collecteur. Le système est d’autant plus performant que le plafond a peu d’inertie, contrairement à un plancher. Dès que le soleil entraîne une surchauffe, le plafond absorbe une partie de l’excédent de chaleur, contribuant à rafraîchir l’ambiance.
Un luxe ? Pas sûr. Les spécialistes du Costic ont déjà souligné le risque d’inconfort en été dans les maisons de type BBC. Cette solution de rafraîchissement pourrait donc rendre de fiers services à l’avenir.
HH