Chauffage : les appareils les plus performants sont posés dans 36% des rénovations
998 000 logements privés (hors travaux de copropriété) ont bénéficié de travaux de rénovation de chauffage, menés par des particuliers, sur la période 2012-2014, et ce pour une dépense totale de 5 353 millions d’euros et un coût moyen de 5 361 euros. En ECS, le chiffre correspondant est de 601 000 logements, dont 427 000 avec des travaux d’un « faible » niveau de performance (comme, par exemple, la pose d’un chauffe-eau électrique). C’est ce qui ressort de la dernière enquête de l’Observatoire permanent de l’amélioration énergétique du logement (OPEN) que viennent de présenter le ministère en charge de l’énergie et l’Ademe. En chauffage, les travaux de « faible » performance (par exemple, pose de convecteur électrique ou de chaudière standard ou basse température) ont concerné 419 000 logements sur la période considérée, tandis que des travaux de niveau « moyen » (notamment PAC air/air, raccordement en réseau de chaleur ou chauffage indépendant au bois-bûche) étaient réalisés dans 216 000 logements (avec une dépense moyenne de 3 937 €). Quant aux travaux véritablement « performants » (en particulier, PAC air/eau ou géothermique, SSC, chaudière à condensation ou au bois, poêle granulés ou plaquettes), ils ont été effectués dans 363 000 logements.
Qu’est-ce qui déclenche chez les particuliers la décision d’engager des travaux « performants » ? C’est, en premier lieu, une volonté d’accroître le confort thermique et de réduire la facture énergétique, constate l’enquête. Par contre, pour une rénovation peu performante, c’est le remplacement d’un vieil appareil qui est la raison « la plus répandue », même si l’amélioration du confort et la réduction de la facture sont également des motivations importantes. Quant à l’amélioration de la qualité de l’air intérieur, cela reste un motif assez secondaire de réalisation de travaux. Toujours selon l’enquête OPEN, le recours aux professionnels concerne, en chauffage, 59% des chantiers de rénovation énergétique chez les particuliers, contre seulement 17% pour l’auto-rénovation, tandis que, en ECS, la part des professionnels est de 76% (contre 11% en auto-rénovation), le solde correspondant à des travaux comportant une prise en charge d’une partie des tâches par les particuliers eux-mêmes. On précise à l’Ademe que le recours aux professionnels est « plus fréquent » parmi les ménages ayant mené une rénovation performante.
Que pensent les particuliers des travaux ainsi réalisés chez eux ? 57% estiment que l’entreprise a géré « correctement » les travaux de chauffage, qui, par ailleurs, « se sont bien déroulés » (le pourcentage est de 56% en ECS). Et 51% jugent que l’entreprise a eu « un rôle de conseil efficace », aussi bien en chauffage qu’en ECS. Par contre, les pourcentages sont beaucoup moins satisfaisants quant aux propositions de solutions faites par l’entreprise et auxquelles le particulier n’avait pas pensé : seulement 26% pour le chauffage et 29% pour l’ECS. Les pourcentages sont encore moins bons en ce qui concerne l’aide apportée par l’entreprise pour une meilleure évaluation de la performance énergétique du logement : le pourcentage tombe à seulement 18%, aussi bien en chauffage qu’en ECS. L’enquête OPEN révèle également que le chauffage et le calorifugeage ont représenté 36% du chiffre d’affaires des artisans ayant réalisé des travaux de rénovation chez des particuliers, et 49% de celui des entreprises ayant revendu des produits pour de tels travaux. En ce qui concerne les travaux ECS, les pourcentages correspondants sont 31% pour les artisans et 30% pour les revendeurs.
« Chauffage individuel et chauffage urbain doivent devenir complémentaires »
L’EPEE, association européenne regroupant de nombreux industriels du génie climatique, vient de publier un « livre blanc » dans lequel elle souhaite que les technologies décentralisées de génie climatique et les réseaux de chaleur, plutôt que de se faire concurrence, se complètent mutuellement, particulièrement pour davantage de flexibilité en vue d’une plus grande utilisation des EnR. Elle propose même que les systèmes décentralisés soient « inclus » dans les réseaux urbains de chaleur ou de froid, ce qui permettrait aux consommateurs de contribuer à un partage des puissances installées de climatisation et de chauffage, par exemple pour des groupes de bâtiments. Ce serait une excellente occasion d'accroître l'efficacité et la flexibilité tout en réduisant les investissements dans les grandes centrales de production de chaleur ou de froid, insiste-t-on à l’EPEE.
Concernant la réglementation énergétique européenne, dont l’EPEE souhaite le « renforcement », l’association juge qu’il serait «préjudiciable» de continuer à mettre l'accent sur la seule « écoconception » des équipements de génie climatique, et elle souhaite que la Commission européenne mette davantage l’accent sur une approche système, avec une prise en compte de l'efficacité énergétique de l'ensemble du bâtiment, considéré comme un système en soi, et ce au moyen d’une gestion centrale automatisée de l’énergie. Elle souhaite également « de meilleures synergies » entre les directives européennes sur l’énergie dans les bâtiments. À plus long terme, elle recommande une approche dans laquelle les bâtiments seraient considérés comme des parties intégrantes du système global d'énergie et contribueraient à l'équilibre entre l’offre et la demande d’énergie.
- EN BREF - L’association AFPAC de la PAC et l’association Alliance Solutions Fioul viennent de signer un accord de partenariat au sujet des systèmes domestiques hybrides associant PAC et chaudière fioul. Elles vont travailler ensemble sur le dimensionnement des composants de ces systèmes, sur leur régulation, sur « les choix technico-économiques dans l’évolution des matériels et les rapports de puissance », sur la formation et la qualification de la filière professionnelle, et sur la connexion des produits dans une perspective «smart grid». Elles veulent aussi élaborer un référentiel unique de certification des performances, ainsi qu’une étiquette énergétique «facilement compréhensible pour l’utilisateur». Elles vont également définir les règles d’installation et d'exploitation/maintenance de ces systèmes. Les deux associations présenteront, en septembre prochain, les premiers résultats de leurs travaux.
- EN BREF - 60% des Français envisagent de réaliser des travaux de rénovation énergétique au cours des douze prochains mois. C’est ce qui ressort d’une récente enquête de Quelle Energie, selon laquelle, par ailleurs, 67% des Français pensent à diminuer de quelques degrés le chauffage en hiver.
Pour s'abonner à l'édition complète de ThermPresse - 630 € TTC/an : Cliquez ici
Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 25 Janvier 2016