Par Sophie Bapt - Chargée de projets environnement bâtiment, société Aldes
Publié le 22 juin 2013, le DTU 68.3 remplace les DTU 68.1 « Installations de ventilation mécanique contrôlée – Règles  de conception et de dimensionnement » datant de 1995 et 68.2 « Exécution des installations de ventilation  mécanique » datant de 1993, pour  former une seule nouvelle norme. 
          Les DTU 68.1 et  68.2, étaient des textes permettant de donner « les bonnes  pratiques » aux professionnels tandis que le DTU 68.3, amélioré pour  répondre aux besoins des professionnels de la ventilation, rend celles-ci obligatoires (sans pour autant remettre  en cause les principes généraux du dimensionnement et de l’installation). 
          Pour les marchés  privés, la norme s’applique depuis le 1er septembre 2013 et pour les  marchés publics, depuis le 1er octobre 2013.
          Le DTU 68.3 concerne  actuellement les systèmes autoréglables  simple flux et les systèmes de  VMC-gaz pour les bâtiments  d’habitation (individuel et collectif). Cette norme impacte aussi les systèmes VMC simple flux hygroréglable, qui fait  l’objet d’un des Cahiers des Prescriptions Techniques rédigé par le CSTB.
        Pour les systèmes VMC double-flux, il faudra encore  être un peu patient puisque le cahier est actuellement en cours d’écriture.
Structuration du DTU 68.3
Partie 1-1-1  | 
            Partie 1-2  | 
            Partie 2  | 
          ||
Partie 1-1-2  | 
            Partie    1-1-3  | 
            Partie    1-1-4  | 
          ||
  Depuis quelques  années, le contexte a évolué, notamment avec la prise en compte des systèmes de  ventilation par la RT 2012. La ventilation simple flux est toujours d’actualité  mais pour la première fois, la  ventilation double flux a un bilan plus favorable dans les calculs de la RT  2012. Les systèmes à double flux vont  donc prendre une part plus importante dans nos offres, avec entre autre la  motorisation à basse consommation dans tous les systèmes de ventilation, imposé  par la RT 2012 et qui va devenir le standard  de demain dans le neuf.
  Dans cet article, nous vous  présenterons les principales règles déterminées par la DTU 68.3 (partie 1-1-1) et les règles spécifiques pour les systèmes VMC simple flux autoréglable (partie 1-1-2).
4 principaux changements :
- 1/ Le Domaine d’application : dans les bâtiments à usage d’habitation
 
Les anciennes DTU  s’appliquaient complètement au collectif et partiellement à l’individuel.  Aujourd’hui le DTU 68.3 traite  entièrement des deux cas.
  Cette norme  recouvre les installations  neuves  de   ventilation  dans  les   bâtiments  neufs  et   existants, y compris lors de l’utilisation de tout ou partie :
- d’un réseau  aéraulique existant (conduits circulaires, de type « shunt »…) ; 
 - d’un système  existant d’évacuation des produits de combustion non utilisé en tant que tel.
En respectant bien sûr, les prescriptions particulières au système de ventilation mis en œuvre.
- 2/ L’intégration du foisonnement : en présence de dispositifs locaux de variation automatique de débit
 
C’est la reconnaissance que tous les débits maximaux n’interviennent pas en même temps, afin d’optimiser le calcul des pertes de charge par rapport aux conditions réelles de fonctionnement :
- Dimensionnement réduit (réseau et ventilateur) de 0 à 50% en fonction du nombre de dispositifs automatiques.- Foisonnement à la colonne.
- En cas de foisonnement, pour les 3 niveaux les plus défavorisés du bâtiment, l’emploi d’une colonne à diamètre variable est proscrit.
- 3/ Mise en œuvre Réseau : valoriser l’étanchéité des réseaux
 
Ceci n’est pas  obligatoire, mais fortement recommandé. Les emboîtements doivent être complets  et maintenus par une liaison mécanique. Il est préférable de privilégier l’utilisation d’accessoires à joints, intégrant  des dispositifs d’étanchéité. Dans tous les cas, la jonction entre le  dispositif d’extraction et le conduit doit être étanche à l’air. Il est  recommandé d’utiliser une manchette de raccordement scellée ou d’un système  d’étanchéité équivalente afin d’assurer une jonction correcte entre le  dispositif d’extraction et le conduit. 
  La réduction des fuites dans les réseaux est un enjeu primordial  aujourd’hui. Demain, on mesurera de plus en plus  les fuites et les réseaux étanches seront valorisés avec l’utilisation  d’accessoires à joints. Un réseau étanche permet d’être sûr que le ventilateur  a été bien dimensionné pour la bonne installation et qu’il assure le bon débit  et la bonne consommation.
  La mise en œuvre et les habitudes de pose vont donc avoir un poids  important. Pour être conformes au calcul, il  faut faire en sorte que les réseaux soient bien calculés, et bien montés. C’est  dans ce cadre que nous améliorons la  facilité de mise en œuvre de nos produits et que nous accompagnons nos clients  et installateurs, en montrant l’impact d’une fuite réseau et en leur  donnant les moyens de progresser dans leur pratique. 
  Par exemple, lors de chantiers-test, des installateurs ont mis en  œuvre des réseaux  à leur façon  habituelle, et parallèlement, ils installent le même avec des accessoires à  joints et avec les précautions que nous demandons. La différence des mesures  leur a démontré l’intérêt de poser des accessoires à joint. De plus, le  chantier test leur a permis de voir que c’était un vrai gain de temps, le  surcoût des accessoires à joint est équilibré par le gain de coût de pose. 
Il faut appliquer  aux réseaux ce qui a été fait pour la perméabilité des bâtiments :  améliorer les pratiques.  Une  installation de qualité et la professionnalisation doit passer, selon nous,  avant tout. Ainsi, on va vers des produits et une main d’œuvre plus  performants. 
Moins le bâti consomme globalement, parce qu’il est plus étanche  et mieux isolé, plus le débit de ventilation prend du poids dans le bilan  thermique. La maîtrise des débits obtenue grâce  aux systèmes de ventilation mécanique bien installés permet une évolution dans  le sens du confort et de la qualité d’air pour les usagers. D’ailleurs sur les  bâtiments tertiaires, la RT 2012  demandera la mesure des consommations des CTA, ce qui permettra de vérifier  que l’installation est correcte. En cas de fuite réseau, la consommation sera  augmentée.
- 4/ Mise en œuvre rejet d’air/prise d’air
 

Le rejet d’air  est interdit dans les combles, les garages et les vides sanitaires. Il doit respecter  une  distance minimale de 0,40 m de toute  baie ouvrante, et de 0,60 m de toute entrée d’air de ventilation. Cette  évolution facilite le rejet en façade, et la VMC individuelle des logements en  rénovation. 
3 principaux changements :
- 1/ Taux de fuite pour réseau neuf
 

Le taux de fuite  en réseau neuf est de 12% du débit foisonné, ramené à 5 % si utilisation sur  tout le réseau d’accessoires à joints de classe C au minimum, et respect de la  mise en œuvre du cahier 1.1.1.
  Il est possible aussi  d’indiquer une valeur correspondant à la classe projetée, en cas de démarche  qualité, puis de vérifier une fois le chantier terminé. 

- 2/ Taux de fuite pour réseau existant
 
Le diagnostic des conduits est obligatoire afin d’envisager des améliorations. 
- Si la mesure de  fuite est >30% du débit nominal réduit, il faut proscrire la réutilisation  en l’état. 
- Si la mesure de  fuite est < 30% du débit nominal réduit, il faut prendre la valeur mesurée. 
- S’il n’y a pas de  mesure, la valeur forfaitaire de fuite est = 30%.
Il faudrait  tester l’étanchéité des réseaux avec un appareil de mesure de la perméabilité à l'air des réseaux. (mise en œuvre et  mesure en 1h.)
- 3/ Mise en œuvre en Maison Individuelle
 
- La gaine isolée obligatoire hors  Volume Chauffé, R=0,6. 
- Recommandations de montage des  réseaux avec schémas.
- Rejet :
Le  diamètre du rejet et de sa gaine est au moins égal à celui du piquage de rejet  du groupe. Le PDC maximum (rejet + conduit) = 25 Pa pour un débit de 200 m³/h,  ou rejet aéraulique + gaine 2 m maxi.
La tuile à douille avec lanterne et les chatières <  160 mm sont interdites.
Il est  important d’avoir une sortie toiture aéraulique pour éviter la perte de charge  du refoulement.
La tuile à douille avec lanterne et les chatières <  160 mm sont interdites.
Il est  important d’avoir une sortie toiture aéraulique pour éviter la perte de charge  du refoulement.
Le groupe est désolidarisé  du support par un matériau élastique (plots ou tapis par exemple), ou suspendu  à la charpente par des fils. Le débit de  l'extracteur ne doit pas avoir de position « arrêt » (hors disjoncteur). 
![]() Gaine isolée  | 
    ![]() VMC simple flux hygroréglable  | 
    ![]() Sortie toiture aéraulique D160  | 
  

Pour les systèmes simple flux : c’est le  document de référence. Il a été la base pour la rédaction du cahier des  prescriptions techniques des systèmes simple flux hygroréglables. 
  Principales incidences Collectif : le dimensionnement intègre l’existant, le foisonnement et les  fuites. Il y a aujourd’hui de plus en plus de recommandations concernant l’étanchéité  réseau qui est l’un des critères de garantie de la qualité d’une installation.
  Principales incidences Individuel : la gaine isolée est obligatoire hors Volume Chauffé R=0,6. Il y a  aujourd’hui de fortes exigences sur le diamètre et les pertes de charge rejet.
Autres :  le rejet peut  maintenant être à 40 cm des ouvrants et à 60 cm des entrées d’air,  particulièrement important dans les cas de rénovation.
Par Sophie Bapt, Chargée de projets environnement bâtiment, société Aldes
SOURCES et LIENS

                            


