« Gazpar ne permettra de réduire la consommation de gaz que s’il y a accompagnement »
Il est « indispensable » que, dans la filière du chauffage au gaz, les BET, les installateurs, les entreprises de maintenance et les exploitants « s’emparent » des données de consommation de gaz des particuliers produites grâce au compteur communicant Gazpar, et ce afin de développer des services à valeur ajoutée permettant de « concrétiser » le potentiel d’économie d’énergie permis par l’exploitation de ces données. C’est ce qui ressort d’une conférence de presse commune de GRDF et de l’Ademe organisée, la semaine dernière, pour présenter une étude sur les premières expérimentations de Gazpar, étude réalisée par I Care & Consult, BESCB et Energies Demain pour GRDF et l’Ademe.
Ces expérimentations ont mis en évidence le fait que le potentiel d’économies d’énergie grâce à Gazpar ne pourra se réaliser sans un « accompagnement » des particuliers. Ceux-ci, a-t-il été souligné, ont besoin - pour envisager de passer à la phase de travaux d’économie d’énergie - de « conseils pratiques personnalisés » et d’une présentation de « l’impact financier » des variations de leur consommation de gaz. Pour les acteurs historiques du chauffage au gaz et les experts de la maîtrise de l’énergie, il s’agit d’intégrer les données Gazpar dans leurs outils, dans les ressources qu’ils produisent et dans leurs pratiques d’accompagnement afin d’améliorer les services qu’ils fournissent, indique l’étude. Elle ajoute que ces mêmes données peuvent permettre aux exploitants de chauffage « d’enrichir leurs outils de suivi de consommation d’énergie ou de s’équiper de nouveaux outils ». Et on signalera à ce propos qu’une expérimentation d’utilisation des données Gazpar par des exploitants doit démarrer prochainement.
Les premières expérimentations de Gazpar ont aussi mis en évidence, chez les particuliers, d’une part, la « crainte » que leurs données de consommation ne débouchent sur un « harcèlement commercial » par des entreprises venant leur proposer, par exemple, de nouveaux équipements, d’autre part, un désir de disposer d’un site Web de suivi de leurs consommations « multi-fluides » (gaz, électricité, eau). Un tel site disposerait incontestablement d’un fort avantage stratégique par rapport à des sites spécialisés, estime l’étude. Autres enseignements de celle-ci : pour communiquer avec les particuliers sur leurs données de consommation et sur la nécessité de réduire celle-ci, certains moments - par exemple, le début de la période de chauffe - apparaissent plus favorables que d’autres et, par ailleurs, « une variété de moyens de communication » est nécessaire, étant donné la grande diversité des ménages.
« En génie climatique, il faut laisser plus de liberté de réglage au consommateur »
En chauffage, climatisation et aération, « la liberté doit être laissée à l’habitant d’adapter les conditions de son logement, en recherchant des solutions simples et efficaces ». C’est ce qu’estime une récente « note thématique » du Plan Bâtiment Durable. En chauffage, le niveau de satisfaction des habitants est proportionnel aux capacités de réglage qui leur sont laissées, rappelle l’étude, qui, en conséquence, juge « opportun » de laisser « un degré de liberté » dans la fixation de la température de confort thermique hivernal. En « mobilisant » l’habitant avec, par exemple, un thermostat « simple et non nécessairement électronique programmable », cet habitant peut devenir « un acteur de la performance et du confort », poursuit l’étude. Elle souligne aussi qu’autoriser, pour les constructions neuves, une conception prenant en compte une température de 20°C ou même plus « serait d’un coût environnemental limité ». En confort d’été, l’étude juge « insatisfaisante » la démarche Tic de la RT 2012. À l’avenir, et une fois épuisées toutes les solutions passives, le bâtiment responsable pourrait envisager la climatisation comme solution lors des périodes de forte chaleur, en donnant bien sûr priorité aux solutions quasi-passives, explique l’étude. En QAI, elle appelle à une révision de la réglementation en vigueur portant sur les débits d’extraction. En confort acoustique, elle souhaite également une « relecture » de la réglementation actuelle. L’étude remet en question, par ailleurs, le principe du scénario conventionnel réglementaire unique. Et elle souhaite qu’il soit possible d’apprécier la capacité d’un projet à se plier à des variations d’usages. Une méthodologie envisageable pourrait consister à introduire des scénarios et, pour chaque scénario, à calculer les consommations énergétiques correspondantes, suggère l’étude, qui propose, notamment, des « scénarios de variables » (température, débit d’air, etc.). Ces scénarios, qui porteraient sur chaque entrée de la réglementation thermique (température, débit d’air, ECS ...), permettraient de tester plusieurs choix de température, ajoute l’étude, qui observe qu’une telle prise en compte de scénarios d’usages «pourrait inciter à des allers-retours entre conception et calcul des performances énergétiques».
- EN BREF - 17% des Français envisagent de changer leur système de chauffage, et 14% leur système de ventilation, selon un récent sondage OpinionWay pour le site monexpert-renovation-energie. Selon ce sondage, 32% des Français ont « de temps en temps » froid chez eux en hiver malgré le chauffage, et 12% « souvent », tandis que, souvent également, pour faire des économies, 46% «diminuent» le thermostat de chauffage, 43% retardent la mise en route ou l'allumage du chauffage, et 15% coupent le chauffage alors qu’il fait encore froid.
- EN BREF - D’une étude récente de l’AQC sur la pathologie des installations géothermiques à basse température, il ressort que les désordres concernent tout à la fois les PAC eau glycolée, les corbeilles géothermiques, les PAC sur sol et celles sur aquifère, ainsi que les puits climatiques. Il peut s’agir, par exemple, de fuite sur circuit de captage horizontal ou vertical à eau glycolée, de fuite de fluide frigorigène sur capteur horizontal, de venues d’eau dans les canalisations de puits climatiques, d’encrassement et corrosion d’équipements, de mauvais dimensionnement ou encore de mauvais forage. Cela dit, les risques vraiment « majeurs », liés à des désordres géotechniques ou liés à la pollution de nappes aquifères, ont « une fréquence faible », souligne l’étude.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 19 Juin 2017