Par Olivier Lahote - Architecte de la réalisation - GO Architectes
Il s'agit d'une réalisation de 29 logements sociaux BBC Rénovation du T1 au T5, dont 30% de logements PLAI (très sociaux), dans un bâtiment historique du Vieux Lille datant du XVIIe siècle, l'hôtel du Lombard.
Point fort du projet, le volet énergétique :
- isolation par l'intérieur
- chaufferie à granulés bois qui permettra de couvrir 100% des besoins avec une énergie renouvelable
Crédit photo Julien Lanoo
Description architecturale
Nous sommes donc dans l'hyper centre Vieux Lille, derrière la gare Lille Flandres, dans un environnement de rues pavées et commerçantes.
Crédit photo Julien Lanoo
Les façades et toitures ayant été restaurées par la DRAC, ICF HABITAT NORD-EST s’est attaché à transformer complètement l’intérieur du bâtiment, actuellement composé de plusieurs grands plateaux.
Le bâtiment dispose d’étages courants très ouverts basés sur une trame répétitive qui permet l’installation de grandes typologies dans les premiers niveaux. Les 29 logements sont répartis en 11 T1, 2 T2, 8 T3, 7 T4, 1 T5. Les grandes superficies sont aménagées sur les trois premiers niveaux, tandis que les logements de type 1 seront regroupés au R+3.
Crédit photo Julien Lanoo
Démarche développement durable du maître d'ouvrage
Les critères relatifs aux apports gratuits et à la lumière
naturelle étaient insuffisants sur le site du Lombard compte tenu de l’orientation du bâtiment, du positionnement des fenêtres
et de l’épaisseur des murs qui réduisent fortement les possibilités de production solaire.
Les critères de performance d’enveloppe et d’énergie renouvelable ont donc été privilégiés, notamment via l’adoption d’une chaufferie collective bois.
La performance énergétique de l'hôtel du Lombard doit être inférieure à 58kWh/m²/an.
Le plus gros problème est celui de l'étanchéité à l'air en ne travaillant que sur les parois verticales extérieures. Il faut être étanche de logements à logement et donc traiter aussi les uns aux autres. Avec la configuration du plancher existant (plancher bois + isolant + dalle béton) il est difficile d'assurer une étanchéité complète. Le fait de laisser les poutres apparentes est aussi une grande source de fuite et donc à traiter.
Les membranes verticales hygro-régulante (Sd compris entre 0,2 m et 4 m) sont raccordées au plafond placo en faisant jouer le rôle de barrière étanche à ce dernier. Une grande rigueur est nécessaire sur l'application et la jonction de ces postes. Les murs de refend sont aussi de grandes sources de fuites et donc traités par la projection d'un aéroblue. Pour la jonction avec les poutres apparentes, là aussi il faut être très vigilant sur l'application d'un joint entre le rail support et la poutre et le rail et le placo.
Pour éviter les déperditions de chaleur on assure une bonne étanchéité à l’air avec des menuiseries extérieures performantes tout en conservant leur aspect d’origine. Certaines sont doublées de menuiseries neuves à l’intérieur.
L’apport de lumière naturelle est une contrainte importante, au 3ème étage notamment où les toitures ne sont percées que de quelques lucarnes. Afin d'éviter des percements en façade avant, les petits logements seront regroupés dans le dernier niveau.
Performance énergétique de l'enveloppe
La superstructure est en brique pleine (épaisseur variant de 45 à 65 cm). Les planchers en bois existants ont été traités et des planchers béton de 25 cm repris dans les murs de façade (système bois/béton) ont été créés.
Crédit photo Julien Lanoo
Le mur de refend central en briques, constitué d’arcs en plein cintre, confère une forte matérialité à l’ensemble. Il est conservé et valorisé dans les habitations ainsi que dans les parties communes.
Crédit photo Julien Lanoo
Les poutres maîtresses laissées apparentes sont visibles dans l’ensemble des logements et à tous les niveaux. Les menuiseries d’origine sont également conservées.
Crédit photo Julien Lanoo
Mur courant : Brique pleine de 33 cm avec complément intérieur Th38 de 16 cm.Mur intérieur sur local non chauffé : Brique pleine de 33 cm avec complément intérieur Th38 de 14 cm.
Plancher bas : Plancher sur terre-plein ; dalle béton armé de 20 cm avec isolation sous plancher de 17 cm de laine minérale.
Toiture : Charpente bois isolée de 24 cm en Th38
Menuiseries : Double fenêtre composée d’une menuiserie PVC isolation renforcée intégrant un double vitrage (4/16/4 Argon) et d’un simple vitrage bois.
Uw = 1,3 [W/m².K] (calcul réalisé avec la règle TH-U). Pose au nu intérieur avec isolation par l’intérieur.
UBat de l\'enveloppe : 0,55 W.m-2.K-1 Indicateur : I4 (I4) m3/H.m² n50 (Vol/H) Q4
Etanchéité à l'air : 0,83
EnR et systèmes énergétiques
Pour le Chauffage et l'ECS, on privilégie les énergies renouvelables avec une chaufferie (type Hoval Biolyt) à granulés bois de 70kW avec rendement > 90% est implantée.
Le réseau de distribution d’eau chaude basse température permettra d’assurer la diffusion du chauffage via les radiateurs. La production d'ECS sera assurée par la chaufferie, l’eau sera stockée dans un ballon de 2 000 L avec une constante de refroidissement ≤ 0,2 [Wh/L.K.Jour].
Téléchargez le schéma de principe de la chaufferie
Aucun système de climatisation n'est prévu mais une VMC hygroréglable (hygro A) est installée.
Consommation et performance énergétiques
Besoin en énergie primaire : 57 kWh EP/m²/an
Besoin en énergie primaire bâtiment standard : 84 kWh EP/m²/an
Méthode de calcul : RT 2005
CEEB : 0 kWh PE / €
Consommation d'énergie finale : 57,00 kWh EF/m²/an
Répartition de la consommation énergétique :
Chauffage : 26
ECS : 17
Eclairage : 8
Auxliaires : 6
Consommation initiale : 400,00 kWh EP/m²/an
Bilan énergétique et économique
La réhabilitation, notamment énergétique est au coeur des préoccupations stratégiques du groupe
Rabot Dutilleul. Pour cette réhabilitation patrimonial, ce bâtiment datant du XVIIe siècle, les critères de performance d’enveloppe et d’énergie renouvelable ont été respectés grâce à l'isolation thermique intérieure renforcée et l’adoption d’une chaufferie collective bois. Un mode de chauffage donc 100% énergie renouvelable et des émissions de GES en phase d'usage maîtrisées de 1,00 KgCO2/m²/an.
La performance énergétique de l'hôtel du Lombard est comme souhaité inférieure à 58kWh/m²/an.
Ce bâtiment a obtenu la certification BBC Rénovation.
Architecte
Olivier LAHOTE - GO Architectes
Maître d'ouvrage
ICF Habitat Nord Est
BET fluides
MSE ingénierie
Bureau d'étude thermique
Symoé
Entreprise
Rabot Dutilleul Construction
Surface du terrain : 940 m²
Surface au sol construite : 95 %
Espaces verts communs : 234
Surface nette : 1700 m² SHON
Coût de construction : 2650 000 €
Nombre d'unités fonctionnelles : 29 logement
Coût/m² : 1 559 €/m²
Coût/Logement : 9 1 379 €/Logement
Par Olivier Lahote
Architecte de la réalisation
- GO Architectes
C'est bien joli la théorie, mais en pratique, cette installation a toujours très, très TRES mal fonctionné ! Avec du bois, un secours est conseillé et dans le cas de la mini-chaufferie du lombard, un appoint n'aurait pas été du luxe...