RE 2020, Réglementation 2020, label E+C-, … Nouveauté sur Xpair ! Les chroniques d’Xpair prennent un tournant dynamique avec des « capsules vidéos » qui en moins de 5 minutes vous commentent la réglementation et les tendances techniques pour la construction neuve et la rénovation des bâtiments.
Voici la première capsule avec une VIDEO qui s’intitule « RE 2020 : Le point en moins de 5 minutes » avec Emmanuel ACCHIARDI, sous-directeur à la DHUP, secteur construction.
Trois autres capsules seront diffusées les prochaines semaines sur les colonnes d’Xpair et de ses réseaux sociaux.
« RE 2020 : Le point en moins de 5 minutes »
Avec Emmanuel ACCHIARDI, sous-directeur à la DHUP, secteur construction.
Philippe NUNES - Aujourd'hui j'ai le plaisir d'interviewer Emmanuel ACCHIARDI, sous-directeur à la DHUP, secteur construction, pour nous faire un point sur la réglementation 2020 et les tendances. Nous sommes en Septembre 2018, où en sommes-nous de la réglementation environnementale 2020 ? La RE 2020, est-ce bien pour 2020 et en ce qui concerne le label E+C- où en sommes-nous exactement ?
Emmanuel ACCHIARDI - Alors effectivement il y a un petit peu la réponse dans la question, RE 2020 c'est bien toujours ce que l'on poursuit d'ailleurs il y a un article du projet de loi ELAN qui concerne la performance environnementale des bâtiments neufs et qui fixe à 2020 l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation environnementale.
L'expérimentation est censée préparer cette phase réglementaire, elle porte à la fois sur l'énergie et le carbone, ce que je peux vous dire c'est que ça se confirme il y a un nombre de plus en plus important de bâtiments qui sont aujourd'hui évalués, c'est-à-dire pour lequel on connaît le résultat en énergie et en carbone, il y a aujourd'hui plus de 300 opérations qui ont été vérifiées, évaluées, donc ça fait un peu plus de bâtiments . On a essentiellement du résidentiel mais on commence à avoir un petit peu de tertiaire et en termes de niveaux la grande majorité des opérations se situe aux alentours du niveau E2, un peu plus ou un peu moins, et puis au niveau du carbone 1 ce qui est assez prévisible, il faudra attendre un petit peu plus de temps et d'avoir plus d'opérations pour tirer les leçons, les enseignements de ces niveaux, et on fixera bien entendu le seuil réglementaire comme on l'a toujours dit à la fin de l'expérimentation avant de faire rentrer en vigueur la nouvelle réglementation RE 2020.
PN - Emmanuel Acchiardi, une question pour les industriels.
La notion de cycle de vie implique la production de fiches FDES, est-ce que les industriels en produisent suffisamment ?
EA - On en a de plus en plus, alors évidemment pas encore assez. On note une évolution avec de plus en plus de données qui sont spécifiques, donc de ce fait moins de données qui sont pénalisées, puisque en l'absence de données fiabilisées produites par les industriels on utilise des données majorées qui pénalisent le calcul. On sait bien que cela ne doit être que provisoire et pour encourager les industriels à faire leurs données on avait introduit ce système.
On a aussi un système de configurateur qui permet d'avoir des familles de données plus massivement, on a des données plus précises en nombre plus important par grandes familles de produits et donc cela permet aussi d'affiner les calculs.
Alors je voudrais peut être délivrer un message qui se veut rassurant, évidemment qu'on tiendra compte de l'état de ces données dont on dispose pour affiner et ajuster les exigences réglementaires. Il ne s'agit pas de sanctionner, il s'agit de faire monter en compétences une profession, de sensibiliser à cette question de carbone et nullement de pénaliser.
Aujourd'hui on est dans une phase d'expérimentation, donc on veut voir ce qui se passe, on monte en compétences et ensuite on avisera le moment venu.
PN - J'ai une question commerciale concernant le secteur privé. Si je suis promoteur de logements ou de bureaux, quels avantages puis-je tirer de labelliser mon projet E+C- ?
EA - Et bien maintenant que l'échéance se précise et se rapproche dans le temps, je dirais que le principal avantage de rentrer dans l'expérimentation c'est de tester les opérations, c'est de se préparer effectivement à ce qui sera la réglementation, on ne connaît pas encore les niveaux réglementaires évidemment, mais aujourd'hui on peut au moins tester, évaluer son opération, c'est un défi, c'est un challenge de voir une opération où elle se situe sur l'échelle des quatre niveaux E et des deux niveaux C.
Je dirai aussi que l'expérimentation est un cadre méthodologique, un accompagnement, des supports pédagogiques, des MOOC, des tutoriels, c'est également un dispositif de labellisation, si vous visez finalement un niveau, vous pouvez attester que votre opération a un niveau meilleur que la réglementation, donc c'est déjà la satisfaction d'avoir fait une opération performante, et même si vous ne le visez pas puisque ce n'est pas obligatoire, vous pourrez juste connaître la situation de votre opération et monter en compétences avec l'équipe qui conçoit et qui construit le bâtiment.
Interview réalisé le 3 septembre 2018 par Philippe Nunes – DG d’Xpair
À PROPOS DE L'INTERVIEWÉ
Emmanuel ACCHIARDI
Architecte de formation, et après un parcours de directeur adjoint villes et territoires durables à l’ADEME, Emmanuel ACCHIARDI est sous-directeur à la DHUP secteur construction, la DHUP Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages étant rattachée à la fois au Ministère de la Transition Ecologique et solidaire et au Ministère de la Cohésion des Territoires.
SOURCES ET LIENS
DHUP : Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages
www.ecologique-solidaire.gouv.fr
www.cohesion-territoires.gouv.fr