Future RE2020 : comparaison de projets RT2012, E+C-, Effinergie+ et Bepos-Effinergie 2013

Par Yann DERVYN, Directeur du Collectif Effinergie

Cette étude a pour objectif de formuler des propositions concrètes afin de contribuer à l'amélioration des futures réglementations en particulier la Réglementation Environnementale RE 2020 à venir. Elle analyse et compare des projets RT2012, E+C-, Effinergie+ et Bepos-Effinergie 2013, regroupés par typologie de bâtiments et segmentés selon les choix énergétiques.

bâtiment Season 05

Season 05 – MO : SEFRI-CIME Activités et Services – Architecte : Jean Paul Viguier et Associés - Effinergie+

Intitulée "Etude sur les pratiques RT2012 et les labels Effinergie", ce rapport de 41 pages étudie sur plus de 50 000 logements, et 75 projets tertiaires, le coefficient Bbio, la consommation conventionnelle d'énergie primaire (Cep), les déperditions du bâtiment, les résistances thermiques des parois opaques et les ponts thermiques.

Pour chaque typologie de bâtiment, les paramètres suivants sont étudiés :

  1. Le coefficient Bbio,
  2. La consommation conventionnelle d’énergie primaire (Cep),
  3. Les déperditions du bâtiment par parois et totales,
  4. Les résistances thermiques des parois opaques,


Les ponts thermiques : Psi 9 des planchers et Psi global moyen.

Téléchargez l’étude NEUTRALITE CARBONE ET LOGEMENTS

 

bâtiment bureaux

Boréal : siège Boehringer Ingelheim – MO : Cogedim Grand Lyon – Architecte : SCAU - Bepos-Effinergie 2013
 

La conception bioclimatique – le Bbio

Principaux enseignements

  • Le niveau du Bbio max actuel de la RT 2012 (60 points) est très facilement atteint pour l’ensemble des projets étudiés.
  • Le Bbio moyen issu du lot RT2012 est inférieur de 20% par rapport à l’exigence réglementaire RT2012 (Bbio max) (Cf. Figure 1).

Bbio et Bbio max

Figure 1 : Présentation des Bbio et Bbio max par zone climatique et typologie de bâtiments pour le lot d’étude RT2012
 

  • Le niveau de Bbio des bâtiments du lot RT2012 varie en fonction des différentes zones climatiques et également par le biais de :
    - la surface des logements,
    - la compacité1 des bâtiments, notamment en logements collectifs.
  • Les Bbio moyens des projets issus du lot E+C- de niveau 1 et dans certains cas de niveau 2, sont moins performants que les Bbio moyens des projets du lot RT2012, en zone H1 et H2.
  • Les bâtiments du lot Effinergie+ présentent un Bbio inférieur en moyenne de 30% au Bbio max du lot RT2012, quel que soit le type du bâtiment et la zone climatique.

Propositions :

  • Intégrer une modulation du Bbio dans la prochaine règlementation thermique en fonction de la compacité des logements, à l’instar des labels Effinergie 2017, afin de limiter la distorsion actuelle qui permet aux bâtiments les plus compacts de respecter facilement l’exigence Bbiomax avec des niveaux de prestation d’enveloppe moindre. L’objectif est de permettre un rééquilibre des prestations entre les différents types de bâtiments.
  • Revoir l’exigence du Bbio max à 60 points de la RT2012 sur la base des exigences des labels Effinergie, à savoir Bbio max -20%.
     

1 La compacité est égale à la surface déperditive divisée par le volume habitable. Plus le facteur est faible, plus le bâtiment a une meilleure compacité.

Les déperditions du bâtiment (Ubat)

déperditions du bâtiment

Tableau 1 : Déperditions des bâtiments des lots RT2012, Energie 2 de l’expérimentation E+C- et BBC-Effinergie
 

Principaux enseignements

  • L’enveloppe thermique des projets issus du lot RT2012 est moins performante que celle des projets BBC-Effinergie. Par ailleurs, les déperditions moyennes des bâtiments issus du lot RT2012 sont plus importantes que celles des projets Energie 2 de l’expérimentation E+C-.
  • L’absence de prise en compte de la compacité dans le Bbio max de la RT2012 en logements collectifs est un facteur de premier ordre sur le Ubat2. En effet, comme le montre la figure 2, les bâtiments les plus compacts ont un Ubat plus élevé tout en respectant facilement les exigences de la règlementation thermique.

compacité et déperditions

Figure 2 : Corrélation entre la compacité et les déperditions pour les logements collectifs RT2012
 

Les résistances thermiques des parois opaques

Avant-propos :
L’ensemble des résistances thermiques des parois présentées dans ce rapport sont équivalentes à des Rparois, soit égales à 1/Up, avec comme source les Up des parois opaques issues des calculs RT2012.
En conséquence, afin d’obtenir le niveau moyen d’isolation par paroi, il faut soustraire l’ensemble des résistances thermiques des éléments qui les composent :

  • Les résistances superficielles, issues de la méthode de calcul réglementaires3,
  • Les résistances des éléments de structure,
  • Les résistances inhérentes aux systèmes d’isolation (plaque de plâtre, lame d’air…).

Les valeurs de résistances thermiques issues des statistiques des bases de données apparaissent plus élevées que les résistances thermiques des projets actuels. Ceci est dû au fait que la base statistique utilisée comporte des bâtiments conçus au lancement de la RT2012 et correspondent donc au niveau des bâtiments certifiées BBC effinergie période 2009 – 2013.

2 Les déperditions théoriques d’un bâtiment par transmission à travers les parois, les baies et les ponts thermiques sont caractérisées par le coefficient moyen de déperdition appelés Ubat, exprimé en W/m².K et déterminé par la méthode de calcul TH-C-E. Plus un Ubat est faible plus le bâtiment est performant.
3 Règles Th-bat - Fascicule généralités - 0,17 m².K/W pour les murs - 0,21 m².K/W pour les planchers bas - 0,14 m².K/W pour les toitures.

Principaux enseignements

Résistances thermiques des parois opaques

Tableau 2 : Résistances thermiques des parois opaques et vitrées des projets du lot RT2012 en zone H1 suivant la typologie de bâtiment
 

  • Les résistances thermiques des parois des projets du lot RT2012 sont moins performantes que celles mises en oeuvre dans les projets BBC-Effinergie. Cela est cohérent avec les points précédents (Bbio et Ubat plus élevés en dans les projets du lot RT2012).
  • Les résistances thermiques des projets du lot Energie 2 sont relativement proches des résistances observées dans les projets BBC Effinergie,
  • Les résistances thermiques des projets du lot Energie 3 sont relativement proches des résistances observées dans les projets Effinergie+ et Bepos Effinergie 2013,
  • Logiquement, les niveaux de résistances thermiques des parois opaques augmentent avec le niveau énergétique visé.

Comparatif projets Effinergie+ et RT2012

Tableau 3 : Comparatif entre les résistances thermiques des projets Effinergie+ et RT2012
 

La RT 2012 a permis et engendrée une dégradation sensible de la qualité thermique des enveloppes par rapport aux projets BBC-Effinergie. Cette dégradation s’explique avec une valeur de Bbio max de 60 points (sans modulation) au lieu d’un équivalent 50 points pour le label BBC-Effinergie de 2007. Par ailleurs, la dégradation de l’enveloppe se trouve renforcée par l’absence de prise en compte de la compacité.

Les ponts thermiques du bâtiment

Avant-propos :
L’exigence réglementaire sur les ponts thermiques est définie dans l’article 19 de l’arrêté du 26 octobre 2010 relatif aux caractéristiques thermiques et aux exigences de performance énergétique des bâtiments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments : « Le ratio de transmission thermique linéique moyen global, Ratio Psi, des ponts thermiques du bâtiment n’excède pas 0,28 W/(m².K).... De plus, le coefficient de transmission thermique linéique moyen des liaisons entre les planchers intermédiaires et les murs donnant sur l’extérieur ou un local non chauffé, Psi 9, n’excède pas 0,6 W/(ml.K) ».

Comparatif projets Effinergie+ et RT2012

Tableau 4 : Présentation des ratio Psi et Psi 9 pour des projets du lot Effinergie + et du lot RT2012, toutes zones climatiques confondues
 

Principaux enseignements

  • Sur l’ensemble des projets étudiés (RT2012, Effinergie, E+C-), les valeurs de Psi global du bâtiment et Psi9 plancher sont bien en deçà des exigences réglementaires. A titre d’exemple, les gains par rapport à l’exigence réglementaire en RT2012 et Effinergie+ sont respectivement :
    - de 30% et 39% pour le Psi Global en zone H1,
    - de 21% et 45% pour le Psi 9 en zone H1.
  • Le traitement des ponts thermiques est systématiquement plus performant sur les projets labélisés Effinergie que ceux réalisés au niveau du lot RT2012, quel que soit le type de bâtiment.
  • Pour l’ensemble des projets étudiés, les valeurs de Psi global et Psi 9 dépendent du type d’isolation mise en oeuvre (extérieure ou intérieure) et du nombre d’étages du bâtiment.La part des déperditions par les ponts thermiques est plus importante dans les logements collectifs (26% des pertes totales) que dans les maisons individuelles en secteur diffus (11% des pertes totales) ou groupées (19% des pertes totales). Le traitement des ponts thermiques est donc un enjeu déterminant pour limiter les déperditions des bâtiments en assurant une homogénéité de l’enveloppe bâtie pendant toute la durée de vie du bâtiment.
  • Les niveaux de performance des Psi 9 et Ratio Psi dans les projets du lot RT2012 et du lot Effinergie interrogent sur la bonne prise en compte de l’ensemble des ponts thermiques dans les études thermiques étudiées.


Proposition

  • Abaisser le niveau d’exigence du Psi max global en dessous de 0,22 W/m².K et conserver le Psi 9 à 0,6 W/ml.K.

La consommation énergétique

Principaux enseignements

  • Les bâtiments du lot RT2012 atteignent des niveaux de consommation moyens de :
    - 52 kWhep/m².an pour les logements individuels en secteur diffus,
    - 62 kWhep/m².an pour les logements collectifs.

comparaison cep cep max

Figure 3: Comparaison des consommations énergétiques (Cep) et des exigences réglementaires (Cep max) par zones climatiques et par typologie de bâtiments pour le lot RT2012
 

L’écart de consommation entre les logements collectifs et individuels s’explique par la dérogation accordée sur l’exigence de consommation des logements collectifs. En effet, les logements collectifs ont une exigence réglementaire (Cep max) de 57,5 kWhep/m².an contre 50 kWhep/m².an pour les logements individuels.

  • Le niveau de consommation Cep de l’ensemble des bâtiments étudiés est inférieur de 10% à 20% par rapport à l’exigence réglementaire Cep max.
  • Le changement de zone climatique a un fort impact sur le niveau de consommation autorisé.
  • Le choix de l’énergie de chauffage, au sein d’une même zone climatique, peut impacter le niveau de consommation de 15% à 30% en secteurs diffus4.
  • Le niveau de consommation des projets issus du lot Effinergie, par rapport aux projets du lot RT2012, est inférieur de 20% à 30% suivant le type de bâtiments.

Propositions :

  • Annuler les dispositions de l’arrêté du 21 décembre 2017 sur la prorogation de l’exigence moyenne de 57,5 kWhep/m².an en logements collectifs.
  • Revoir les niveaux d’exigence pour les logements individuels et tertiaires à l’instar des labels Effinergie, ie :
    - Abaisser l’exigence réglementaire de 20% en résidentiel,
    - Abaisser l’exigence de 20% à 40% en tertiaire suivant l’usage du bâtiment5.

4 Les bâtiments collectifs et groupés étant chauffés à plus de 90% au gaz sur les échantillons étudiés, l’analyse par énergie de chauffage n’a pas été réalisée
5 Référentiel Effinergie+ www.effinergie.org/web/les-labels-effinergie/le-label-effinergie-plus

bâtiment bureaux

Résidence le Patio – MO : Immobilière Basse Seine – Architecte : BE Paris Bepos-Effinergie 2013

Synthèse des propositions

bâtiment bureaux

Médiathèque Aimé Césaire MO : 3M Montpellier Gardin et Gabriel Architectes François guibert Architectes Bepos-Effinergie 2013

La conception bioclimatique – le Bbio

  • Proposition 1 : Intégrer une modulation du Bbio dans la règlementation thermique en fonction de la compacité des logements, à l’instar des labels Effinergie permettant un équilibre des prestations entre les différents types de bâtiments.
  • Proposition 2 : Abaisser l’exigence Bbio max de 20% sur la base des exigences du label Effinergie+.

Les ponts thermiques du bâtiment

  • Proposition 3 : Abaisser le niveau d’exigence du Psi max global en dessous de 0,22 W/m².K et conserver le Psi 9 à 0,6 W/ml.K

La consommation énergétique

  • Proposition 4 : Annuler les dispositions de l’arrêté du 21 décembre 2017 sur la prorogation de l’exigence moyenne de 57,5 kWhep/m².an en logements collectifs.
  • Proposition 5 : Revoir les niveaux d’exigence pour les logements individuels et tertiaires à l’instar des labels Effinergie, ie :
    - Abaisser l’exigence réglementaire de 20% résidentiel
    - Abaisser l’exigence de 20% à 40% en tertiaire suivant l’usage du bâtiment6

6 Référentiel Effinergie+ www.effinergie.org/web/les-labels-effinergie/le-label-effinergie-plus



Par Yann DERVYN, Directeur du Collectif effinergie
 

Etude réalisée avec le soutien du « Collectif Isolons la Terre contre le CO2 », Saint Gobain ISOVER et la Fédération Françaises des Tuiles et Briques, membres et partenaires de l'association Effinergie.

Source et lien

Logo Efinergie

Commentaires

  • Sébastien
    0
    18/07/2020

    Bonjour,

    Le ton était peut-être trop direct et passionné, et il a de plus confondu Effinergie et Certivéa, mais je suis assez d'accord avec le commentaire de robert du 10/07.

    Et en particulier avec le paragraphe sur le label E+C- qui ressemble à un ratage, hormis la comm des gros promoteurs/constructeurs (je constate que la communication officielle a été très discrète cette dernière année, exemple : le forum d'utilisateurs qui a disparu du site batiment-energiecarbone.fr depuis quasi 2 ans, ce qui est assez incompréhensible pour ne pas être grossier).

    L'intervenant précédent ne mentionnait que le niveau E4, mais c'est surtout la partie carbone qui traîne son lot de défauts. S'engager en MOE sur une labellisation, quand le contenu des FDES de la base INIES fluctue en permanence est délicat : les BE qui réalisent les études ACV sont toujours au cul des BE structure et des économistes qui n'ont aucune donnée exploitable et fiable à fournir avant le PRO, quand les économistes ne refusent tout simplement pas qu'on utilise leurs métrés pour nos calculs. La nécessité d'anticiper très tôt certains éléments cruciaux est déconnectée de la réalité des choses en conception MOP.

    Quid de :

    - il a fallu attendre plus de 2 ans pour avoir une segmentation des MDEGD des isolants en fonction du R. Je prends l'exemple du MDEGD du polyuréthane toiture limité à R=10 depuis le début, donnée pour R=< 5 depuis à peine un an (et cela est valable pour tous les postes d'isolation). Pourquoi n'a-t-on jamais eu une échelle croissante de données sur le R par pas de 2 ?

    - le configurateur de-bois qui impose au BE de payer pour avoir la main complète sur les différentes données de la FDES établie. En accès gratuit, on peut modifier la distance site de production-chantier pour un impact pas si important (youpi). Et on nous dit que les BE devront se former à utiliser tous les configurateurs : scandaleux.

    - les coefficients de sécurité (qu'on peut voir en tout petit en base d'un tableau sur les fiches des MDEGD) allant jusqu'à 200% dans catégories où il y a peu de FDES spécifiques : pas étonnant que des projets calent sur le niveau carbone. Ces coefficients sont-ils supposer évoluer ?

    - enfin, je lis sur le rapport de synthèse de l'OBEC publié ce 12 mai que moins de 250 calculs ont été réalisés en 2 ans et quelques. Et on veut donc asseoir les futurs seuils réglementaires/labels en partie sur les résultats issus d'un échantillon qui n'a rien de statistiquement représentatif ? Ridicule et parfaitement français.


  • Yann DERVYN
    0
    13/07/2020

    Un parisien du 16ème, quelle agressivité... J'aurais bien accepté la critique constructive et j'aurais bien argumenté avec vous mais là, ce n'est pas la peine. Au fait, je ne suis pas Parisien, ni Francilien.


  • robert
    0
    10/07/2020

    Article consternant dont les propositions reflètent parfaitement la totale déconnexion entre des théoriciens perchés dans leur immeuble flambant neuf à Paris 16ème et à des années lumières des préoccupations des maîtres d'ouvrage et des bureaux d'études. Avez-vous conscience des contraintes économiques actuelles des maîtres d'ouvrages publiques, privés ou des particuliers?
    Toutes les propositions n'ont pas de sens dans le contexte économique actuel pour gratter quelques kWhep par an sans aucune réflexion sur les temps de retour sur investissement de telles préconisations. Par exemple baisser les consommations d'un logement collectif de 7.5 kWhep/m².an correspond à un gain annuel de 30 centimes d'euros par m² de logements ! Ceci est tout simplement disproportionné au regard du surcoût pour baisser les consommations 13% (passage de 57.5 à 50) sans parler de la dégradation du bilan carbone du bâtiment. On impose de plus en plus de réaliser des études en coût global pour évaluer la pertinence d'un choix technique, il serait bon que vous adoptiez également ce principe de bon sens avant de sortir des inepties de la sorte.
    Vous êtes complètement hors sol telles nos politiques dans leur tour d'ivoire à Paris, redescendez sur terre en participant à la conception d'un bâtiment dans une équipe de MOE ou rencontrez des particuliers (en dehors de vos voisins à Paris 16ème qui n'ont évidemment pas ces problématiques financières en tête).
    Cette chasse au moindre kWhep/m² est de plus en plus ridicule, complètement déconnecté de l'impact environnemental réel et des contraintes économiques actuelles et au détriment du confort d'été qui est le seul véritable enjeu à moyen et long terme dans le contexte actuel du réchauffement climatique. Le Bbio n'a plus de sens aujourd'hui, il faudrait le supprimer et rajouter un indicateur évaluant le confort d'été (un vrai indicateur, pas la Tic qui est un paramètre peu contraignant et dénué de toute réalité physique (une seule température pour un bâtiment et non par pièce, rien que le principe est une hérésie))

    En pratique, quasiment tous les particuliers ne font qu'une étude thermique bidonnée en phase conception, aucune étude thermique à la réception. Il n'y a pas de réelle obligation de devoir fournir l'attestation de fin de chantier, le seul léger souci qui peut se poser est en cas de revente < 10 ans du bien ce qui est loin d'être la majorité des gens. Il serait judicieux de vérifier l'applicabilité de vos préconisations. La théorie c'e'st bien, la pratique beaucoup mieux.

    Question pratique : nous attendons toujours depuis DES ANNEES la mise à jour du label E+C- qui devait être une expérimentation dont les retours d'expérience devaient permettre de faire évoluer les paramètres. Malgré les nombreux retours et les constats en interne chez vous de certaines incohérences majeures (impossibilité par exemple de réaliser des bâtiments E4 pour une grande partie des bâtiments notamment ceux avec plusieurs niveaux), rien n'a bougé et nous devons constamment expliqué au MO pourquoi le E4 notamment n'est que rarement atteignable.

    Tout à fait d'accord avec le premier commentaire aussi sur l'aberration de pénaliser la sobriété des bâtiments qui sont rationnels, bien conçues et donc compacts.

    Article qui plus est écrit par le directeur de Certivéa, c'est consternant...


  • BOURSIER Lauren
    0
    09/07/2020

    Bonjour,
    Je vais me faire un plaisir de lire ce rapport, mais sans même l'avoir lu et pour pratiquer la RT2012 au quotidien (300 par ans depuis 2013), j'ai quelques questions primordiales auxquelles personne ne répond jamais ! On pourrait même dire que cela semble organisé pour la non réponse tellement on cherche les fantômes qui pourraient le faire !
    Quid de la rigueur du contrôle final qui est très souvent fait par dessus la jambe et souvent arrangeant, quand les acteurs comme nous (en amont pour l'étude initiale) avons un vrai message de sobriété et de recherche d'efficacité auprès de nos partenaires et clients avec des obligations ou contraintes à leur imposer, qui sont finalement bafouées au moment de la réception ?
    Quid du message aux collectivités afin de les obliger à réclamer la réception RT en plus de la réception chantier par son achèvement ? Ca évitera peut-être que des contrôleurs qui n'y connaissent souvent rien en thermique viennent nous voler notre travail puisqu'ils auront assez de boulot avec ce qui les concerne, tellement là aussi c'est très confus !
    Quid du secret de polichinelle sur la TIC qui passe toujours quelle que soit la zone avec un inconfort pourtant notoire pour les occupants et des industriels qui s'en frottent les mains puisqu'ils vendent de la clim par wagons et communiquent même dessus alors que la décence environnementale devrait leur interdire ? Vous voulez des noms d'industriels ?
    Quid de la non obligation pour le contrôleur final d'exiger et d'avoir à contrôler les coefs de menuiseries quand d'une part nous sommes nous contraints de les inscrire avec d'ailleurs un peu d'excès dans les données d'entrée de l'étude et que d'autre part ils ont un impact significatif sur les résultats d'une étude bien plus qu'ajouter de l'isolant ? Coefs de menuiseries que les fournisseurs ont d'ailleurs beaucoup de mal à nous communiquer nous prenant je crois pour des extra terrestres !...Nombre ous disent : mais vous êtes le premier à nous le demander...J’hallucine...Alors de leur répondre : Quand vous achetez une voiture vous ne vous inquiétez pas de la puissance de son moteur et sa consommation ?
    Vous pensez que la RE 2020 va corriger un peu le tir sur ce foutoir politiquement correct, ou on part dans le même délire de l’obligation à l'entrée qui se transforme par on laisse tout faire à la sortie juste pour le célèbre et sacro-saint business ?....J'aimerai que les instances me répondent sur le sujet car là, personne à l'horizon !...C'est la grande débandade dès lors où ils faut que les institutions s'assument ! Je pense malheureusement que je vais attendre longtemps ces réponses....


  • julien
    0
    28/04/2020

    Bonjour,

    Merci pour cet article pertinent et précis !
    J'ai cependant deux questions :
    - afin de savoir si je peux réutiliser ces chiffres notamment, les valeurs Up ont-elles été vérifiées avant prise en compte dans l'étude ? (je dis ça car il m'arrive encore trop régulièrement de voir des valeurs Uc dans les études thermiques)
    - Concernant la réduction du Bbio en fonction de la compacité je ne trouve pas cela juste. En effet, il est intéressant de pousser la sobriété. La compacité en est un exemple de sobriété sur l'énergie via la surface déperditive comme sur le carbone via la quantité de produits de constructions globale. Commencer à réadapter l'indicateur Bbio pour contrebalancer une de ses réactions naturelles risque d'enlever les avantages de la construction compacte...
    Après ce commentaire je ne peux m'empêcher de me questioner sur cette éternelle question : des indicateurs basés sur des m² de SDP sont-ils plus pertinents que sur un "nombre d'occupants" (même si ce dernier est difficilement quantifiable) ?

    • Yann DERVYN
      0
      28/04/2020

      Bonjour,
      Sur la première question, je demande à Sébastien Lefeuvre qui a rédigé l'étude.
      La seconde, oui c'est un débat sans fin. Est-ce qu'on veut que des bâtiments très compacts, à l'esthétisme discutable et peu isolés mais quand même performants ou non. Le bâtiment est aussi une expression architecturale. Notre choix est plutôt de dire que quand on peut faire une enveloppe de qualité faisons là, même si la compacité du bâtiment réduit ses consommations.
      Quant à la SDP versus nombre d'occupants, pour le moment par simplicité, on reste sur les m² même si on sait que pour les autres usages ou l'ECS, le nombre d'occupants a plus d'impact mais est imprévisible dans le temps.


  • Benjamin
    0
    23/04/2020

    Bonjour votre étude est très intéressante néanmoins il reste un facteur essentiel oublié : le tic. Dans la zone H3 de la rt2012 il est très facile de passer. Il devrait y avoir une exigence plus précise surtout pour que les architectes adoptent une conception bioclimatique dès la conception des projets. De plus en zone H3 il fait très chaud l été et nombre de particuliers n hésitent pas à débloquer les clims en froid pour climatiser consommant au passage beaucoup plus que ce qu autorise la rt2012. Mais ce n est pas leur « faute ». Je pense que la rt2012 n a pas été adaptée pour cette zone car dans les fait il est quasiment impossible de vivre l été en zone H3 dans une maisons sur isolée, exposée plein sud et étanche à l air. La rt2012 est faite essentiellement pour les déperditions en hiver, hors avec le réchauffement climatique la re2020 devrait appuyer grandement sur ce point. Un changement de paradigme nécessaire et plus juste pour les habitants de la zone H3. Et plus réaliste aussi. Ceci dit bravo pour votre travail.

    • Florent
      0
      28/04/2020

      Bonjour,
      Le TIC est même facile a atteindre dans toutes zones malheureusement. Concernant la zone H3, j'ai travaillé 2 ans à Nice, et j'étais étonné de ne voir aucune isolation extérieure dans les projets, qui permettrait avec une protection extérieure bien réalisée (facile surtout plein sud) d'avoir un confort d'été très correct même sans clim. La surisolation est un problème uniquement en isolation intérieure d'après moi. Clairement il faut un nouvel indicateur afin que le confort d'été soit mieux pris en compte, et dans toutes les zones (il n'y a pas qu'en zone H3 où il fait chaud l'été). L'inertie est très souvent sous utilisée.

    • Yann DERVYN
      0
      28/04/2020

      Bonjour, vous avez raison. Je précise toutefois que l'isolation et l'étanchéité à l'air sont des outils pour gérer le confort d'été et ne sont pas contre productifs dès que la conception est bien faite. La RE2020 amenant un nombre de degré. heure d'inconfort devrait améliorer cette situation mais tout dépendra des seuils. Pour ma part, je reste persuadé que sans obligations de moyens (occultations, sur-ventilation nocturne) on n'arrivera pas à traiter ce problème.


  • Fabien
    0
    23/04/2020

    Article très intéressant
    Mais question :
    À t'on réellement besoin de tous ces calculs complexes pour faire de bâtiments performants ?
    On fait des moteurs de calculs de plus en plus complexes et sophistiqués puis on réfléchi à changer certains paramètres pour rééquilibrer une notion qui nous gêne...
    D'autant qu'aujourd'hui la plupart des bureaux d'études sous traitent à l'étranger ou font des études mal faites.
    Pourquoi ne pas donner des performances éléments par éléments, même très contraignantes mais au moins tout le monde comprendrait et la triche n'existerait plus...

    • Yann DERVYN
      0
      28/04/2020

      Bonjour. La réglementation ainsi que nos labels sont exprimés en obligation de résultats et nécessitent donc des calculs. Avec le recul que nous avons, on estime que cette approche laisse libre cours à la conception et est génératrice d'innovations. Elle permet de faire des arbitrages et des choix à condition d'atteindre l'objectif. Une obligation de moyens peut paraître plus simple mais est en fait souvent un carcan pour lequel il faut gérer de multiples dérogations. Les 2 approches sont toutefois possibles et se retrouvent en rénovation.


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