L’AFPAC explore plusieurs pistes nouvelles : faire croître le marché des PAC
La semaine dernière lors de l’assemblée générale de l’AFPAC, association de promotion des PAC, Thierry Nille, président de l’AFPAC, a estimé qu’il y avait encore « beaucoup de travail » pour relancer la PAC géothermique, en perte de vitesse sur le marché français, alors que, sur l’ensemble du marché européen, elle a fait preuve d’une « bonne résistance » l’an passé, avec des ventes plutôt stables. Thierry Nille a estimé aussi qu’il fallait « travailler énormément » pour développer les ventes de PAC dans le secteur collectif/tertiaire. A propos du marché européen de la PAC, il a observé que la croissance s’accélérait depuis quelques années et qu’il y avait même un certain « emballement ». C’est « une tendance de fond », a-t-il souligné. Et ce particulièrement en Allemagne où la PAC est en plein « boom » et qui pourrait fort bien ravir rapidement à la France sa place de premier marché national de la PAC en Europe. Thierry Nille a signalé par ailleurs que, en R&D, « énormément de solution s» étaient actuellement à l’étude chez les fabricants, en particulier en matière d’hybridation, et ce « sous toutes les formes ».
A propos d’une étude que l’AFPAC va réaliser en 2018 en partenariat avec l’Institut national de l’économie circulaire, étude sur la place de la PAC dans l’économie circulaire, Gérard Charney a expliqué qu’il s’agirait, en particulier, d’étudier le recyclage des PAC en fin de vie, ainsi que le « remanufacturing » des PAC (rappelons que le « remanufacturing » est la fabrication d'un produit selon les spécifications du produit d'origine en utilisant une combinaison de pièces réutilisées, réparées et neuves). Gérard Charney a expliqué aussi qu’était envisageable un « nouveau modèle économique » consistant à fournir en leasing la PAC au particulier, en rénovation, sous la forme d’une offre globale (pose, maintenance et, à terme, remplacement). Evoquant par ailleurs une étude que l’AFPAC est en train de réaliser sur l’évolution du marché français de la PAC aux horizons 2030 et 2050, Gérard Charney a jugé que la croissance d’ici 2050 serait surtout concentrée dans l’existant. Pour l’AFPAC, la chaleur renouvelable générée par PAC pourrait se situer : 1) dans le résidentiel : entre, d’une part, 2226 ktep en 2030 et 3084 ktep en 2050 et, d’autre part, 3389 ktep en 2030 et 6597 ktep en 2050, 2) dans le tertiaire : entre 1500 ktep et près de 3700 ktep en 2050, soit des taux de couverture entre 23% et 58% en 2050, contre 10% en 2030. En 2050, pronostique l’AFPAC, les ventes annuelles de PAC air/eau et géothermiques pourraient se situer entre une peu plus de 150 000 unités et sensiblement plus de 400 000, tandis que, en PAC air/air, l’AFPAC table sur des ventes entre 1 et 1,6 million d’unités. En ce qui concerne les chauffe-eau thermodynamiques, l’AFPAC parie sur des ventes en 2050 qui pourraient se situer plus ou moins entre 300 000 et 700 000 unités.
Génie climatique : comment évolue le marché français ?
En génie climatique, voici quelle est l'évolution du marché français selon les toutes dernières statistiques de l'INSEE :
INDICES DE PRIX DE PRODUCTION POUR LE MARCHÉ FRANÇAIS :
- Radiateurs et chaudières pour le chauffage central : 98 en février 2018 (95,9 en janvier 2018).
- Equipements aérauliques et frigorifiques industriels : 96,9 en janvier 2018 (95,3 en décembre 2017).
- Matériel aéraulique : 95,1 en janvier 2018 (94,1 en décembre 2017).
INDICES DE COÛTS :
- BT 40 (chauffage central) : 106 en décembre 2017 (104,4 en décembre 2016)
- BT 41 (ventilation et conditionnement d'air) : 108,8 en décembre 2017 (108,3 en décembre 2016).
INDICE DES PRIX DE L’ENTRETIEN/AMÉLIORATION DE L’HABITAT EXISTANT, EN GÉNIE CLIMATIQUE :
109,9 au quatrième trimestre 2017 (107,9 au quatrième trimestre 2016).
La chaleur renouvelable reste peu utilisée dans l’industrie française
En France, la géothermie TBE (très basse énergie) souffre d’un manque de diffusion dans l’industrie qui peut s’expliquer par un « manque de sensibilisation ». C’est ce qui ressort d’un récent rapport commandé par l’Ademe à Enea Consulting. L’empreinte carbone de cette géothermie TBE est principalement assimilable aux émissions de la PAC et est donc environ quatre fois plus faible que l’empreinte carbone de l’électricité consommée par les industriels en France, pour une PAC de COP 4, indique le rapport. En substitution à une chaudière au gaz naturel, la géothermie TBE permet d’éviter l’émission de 230 gCO2eq/kWhth, ce qui en fait l’énergie renouvelable la plus performante en termes de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.
A propos du solaire thermique, lui aussi encore peu utilisé dans l’industrie française, le rapport estime que « les raisons de ce retard de diffusion viennent en partie du manque de connaissance de l’industrie et des bureaux d’études ». Des efforts de communication et des nouveaux modèles de financement sont nécessaires aujourd’hui pour remédier à ce retard, ajoute le rapport, qui observe par ailleurs que la filière du solaire thermique « souffre d’un manque d’outils de dimensionnement » pour le secteur de l’industrie. En ce qui concerne la biomasse-énergie dans l’industrie (soit plus de 500 installations en service), le rapport indique que les émissions évitées en substituant une chaudière au gaz naturel par une chaudière biomasse varient entre 226 gCO2eq/kWh (paille) et 240 gCO2eq/kWh (sciures et chutes de scieries).
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 5 Février 2018