« Le BIM, une évolution majeure du métier d’exploitant de génie climatique »
Pour faciliter l’exploitation et la maintenance des équipements de génie climatique, les syndicats professionnels Fedene, Sypemi, Sypim et Syntec-Ingénierie ont lancé, lors d’un colloque la semaine dernière, un « kit BIM en exploitation » qui, concernant uniquement les lots CVC, plomberie et électricité pour l’instant, est destiné à structurer les données BIM des bâtiments en vue de leur phase d’exploitation-maintenance, une phase dans laquelle, « à ce jour, la mise en pratique du BIM est faible », constate-t-on à l’association Mediaconstruct. Et pourtant une telle mise en pratique peut permettre, notamment, une réduction des temps d’intervention sur site et « un meilleur pilotage énergétique du bâtiment », comme l’a montré, lors du colloque, le retour d’expérience d’un bâtiment neuf des Yvelines.
Le « kit BIM en exploitation » - à l’élaboration duquel ont participé, en particulier, des responsables de Bouygues Energie Services, Dalkia, Engie Cofely et Vinci Facilities - est « une première brique » et sera « enrichi », a indiqué Eric Lamendour (Sypim), pour lequel le BIM va entraîner « une évolution majeure du métier d’exploitant ». De son côté, David Ernest (Sypemi) a estimé que le BIM allait « changer les pratiques d’exploitation », les méthodes de travail. Concrètement, cela devrait, notamment, « fluidifier l’information » entre les différents métiers de maintenance (chauffagiste, frigoriste, électricien ...) et permettre des interventions «plus larges et plus pertinentes». Lors du colloque, les créateurs du « kit » ont insisté tout particulièrement sur la nécessité d’une implication des exploitants « le plus en amont possible » d’un projet immobilier. Ils ont souligné également que, avec l’arrivée du BIM, le maître d’ouvrage devrait spécifier, là encore « le plus en amont possible », ses besoins en exploitation-maintenance et insérer les données nécessaires à cette phase dès les phases de programmation et de conception. Autre point sur lequel ils ont tout spécialement insisté : la nécessité, pour les exploitants, d’obtenir des fiches de mise en service des équipements installés.
Multiples défis pour les entreprises d’entretien de chauffage dans les prochaines années
Lors d’un colloque la semaine dernière à Paris à l’occasion de son cinquantième anniversaire, le syndicat d’entreprises de maintenance Synasav a affirmé sa volonté de lutter - si possible avec d’autres organisations professionnelles - pour que l’entretien d’appareils de chauffage bénéficie du crédit d’impôt Transition Energétique, et ce en ciblant tout particulièrement le marché des appareils non entretenus, qu’il s’agisse de chaudières gaz, fioul ou bois ou de PAC. Le syndicat a exprimé également le souhait qu’une obligation d’entretien annuel soit imposée aux PAC, appareils hybrides, poêles, micro-générateurs, climatiseurs et CESI. Le colloque a mis en évidence, par ailleurs, une volonté des entreprises du Synasav d’élargir leurs offres vers la qualité de l’air intérieur et celle de l’eau, ainsi que vers le chauffe-eau électrique, la VMC et le poêle. Un intervenant du colloque a estimé que, la chaudière à condensation n’étant pas, selon lui, « dans l’air du temps » pour beaucoup de particuliers, il fallait proposer à ceux-ci un choix d’appareils de remplacement plus large - par exemple, la pose d’un appareil hybride. Par ailleurs, le colloque a souligné la grande difficulté à faire accepter des augmentations de prix par le client - notamment en mise en service, avec des prix qui stagnent et auraient grandement besoin d’être revalorisés, selon le Synasav.
Il est clair, toutefois, que les débats du colloque ont été surtout consacrés aux applications de l’électronique. Parmi les applications qui, au sein de ce métier de l’entretien d’appareils de génie climatique, devraient fortement se développer dans les années qui viennent, on citera la vente d’appareils via Internet, ainsi que l’utilisation « de plus en plus massive » de tablettes par les techniciens de maintenance. Pourrait également se développer rapidement le chauffage de locaux grâce à la chaleur des « data centers » si, par exemple, les géants du Net commençaient à s’y intéresser vraiment. Par contre, les applications de pilotage à distance d’appareils de génie climatique par le particulier pourraient, eux, n’avoir que peu d’avenir : Rapidement, le consommateur s’en détourne : il a autre chose à faire, a observé un intervenant du colloque.
Quant aux appareils de chauffage « connectés », qui, selon Patrick Carré, président national du Synasav, vont « obligatoirement se généraliser » dans les prochaines années, ils pourraient provoquer une diminution drastique du nombre de marques entretenues par les adhérents du Synasav (en gaz, on pourrait ainsi passer d’une bonne quinzaine actuellement à seulement « deux ou trois », prévoit M. Carré). A défaut d’une plate-forme Internet commune à de multiples fabricants, on ne pourra pas faire autrement, estime M. Carré.
Ce qui, toutefois, a sans doute le plus occupé les esprits des participants du colloque, ce sont les plates-formes Internet qui, exploitées par des fabricants, des énergéticiens ou des « pure players », captent de plus en plus de demandes de prospects en matière de maintenance ou d’installation, avec un double risque pour le Synasav : d’une part, que des techniciens de maintenance salariés se mettent à leur compte et deviennent des sous-traitants de ces plates-formes, d’autre part, que les entreprises du Synasav elles-mêmes deviennent également des sous-traitants de ces plates-formes. Pour éviter ce dernier scénario, la solution la plus communément envisagée lors du colloque a été que les entreprises du Synasav se dotent de leurs propres plates-formes, qui offriraient à l’internaute «une expérience digitale» comparable.
- EN BREF - Selon une récente étude de BSRIA, le marché français du radiateur à eau chaude a diminué de 2,3% en volume en 2015, à 1,885 million d'unités (dont 74% de panneaux acier, 13% de sèche-serviettes et 4% de radiateurs en aluminium), contre un peu plus de 1,9 million en 2014, avec un chiffre d’affaires 2015 de 310,6 millions d’euros (dont 71% en panneaux acier, 15% en sèche-serviettes, 3% en radiateurs alu) contre 313,5 millions en 2014. En volume, le segment du radiateur panneau acier a diminué de 3,4% en 2015, au profit des sèche-serviettes, dont les ventes ont augmenté de 4,3%, tandis que les autres radiateurs en acier stagnaient, à environ 155 000 pièces. Quant aux autres types de radiateurs, ils ont reculé en 2015 et ne représentent plus qu’une part marginale du marché.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 25 Janvier 2016