Chauffage biomasse : « gros potentiel de croissance, mais multiples obstacles »
Une récente étude de l’AIE (Agence internationale de l’énergie) estime que, à court terme, au niveau mondial, il y a « de nombreuses et importantes opportunités » d’utiliser la biomasse comme combustible pour le chauffage (et aussi éventuellement pour le refroidissement) des bâtiments, et ce notamment en chauffage urbain pour remplacer des combustibles fossiles. Mais l’étude ajoute que, à moyen et long terme, dans un scénario qui, élaboré par l’AIE, intègre « une probabilité de 50% » de limiter les futures hausses de la température moyenne mondiale à 2°C d'ici 2100, le potentiel d'augmentation d’utilisation de la biomasse pour le chauffage des bâtiments serait « limité », notamment du fait de la concurrence d’autres techniques, comme par exemple le solaire thermique ou encore le chauffage électrique et les PAC alimentés par une électricité à faibles émissions de carbone, sans parler de la chaleur également à faible teneur en carbone provenant de procédés industriels ou, plus généralement, de tous les systèmes de récupération de chaleur.
L’étude observe que, toujours au niveau mondial, le rythme actuel de déploiement de la biomasse en production de chaleur est très inférieur à celui requis pour ce scénario de l’AIE. Ainsi, entre 2010 et 2015, la consommation mondiale de biomasse dans le secteur du chauffage n’a augmenté annuellement, en moyenne, que d'environ 1%. L’étude ajoute que, dans le secteur des bâtiments, le chauffage biomasse est confronté à des obstacles qui restreignent son déploiement, et elle cite en particulier « l'inertie du client », ainsi qu’une main-d'œuvre souvent insuffisante en conception, installation, exploitation et maintenance.
Cela étant dit, l'étude n’en prévoit pas moins que, dans ce scénario de l’AIE, le chauffage à la biomasse pourrait passer de 4,4 EJ (exajoules) en 2015 à 6,8 EJ d'ici 2060. Cette croissance sera liée l’installation d’équipements biomasse sophistiqués dans les zones climatiques les plus froides (généralement en remplacement ou complément de chaudières traditionnelles), ainsi qu’à une plus grande utilisation de la biomasse en chauffage urbain, où sa part du mix énergétique passerait de 7% actuellement à environ 50% d'ici 2060. Dans un autre scénario de l’AIE qui vise, quant à lui, une neutralité carbone d'ici 2060 et une limitation des hausses de température à 1,75°C d'ici 2100, l’étude estime que la contribution de la biomasse-énergie aux besoins énergétiques des bâtiments pourrait atteindre 8,2 EJ d'ici 2060, avec une part de 60% du mix énergétique du chauffage urbain.
- EN BREF - Le syndicat Enerplan vient d’estimer dans un communiqué que « 2018 sera l’année du renouveau de la chaleur solaire » et, notamment, des SSC. Par ailleurs, il réclame le cumul du Fonds Chaleur avec les CEE. Les astres s’alignent progressivement pour un redémarrage du marché, déclare Olivier Godin, vice-président d’Enerplan en charge de la chaleur solaire.
- EN BREF - Au Journal Officiel du 10 Janvier, a été publié un arrêté du 22 Décembre 2017 qui, pour la troisième période des CEE, bonifie le volume de CEE au bénéfice des ménages en situation de précarité énergétique, dans le cadre de la charte d'engagement « Coup de pouce économies d'énergie », et pour : 1) les chaudières biomasse individuelles, les PAC air/eau ou eau/eau, les PAC hybrides et les SSC, en remplacement d'une chaudière au fioul, 2) le raccordement d'un bâtiment résidentiel à un réseau de chaleur « vert », en remplacement d'une chaudière collective au fioul.
- EN BREF - Le programme Pacte vient de publier deux calepins de chantier numériques pour la mise en œuvre des appareils de chauffage divisé à bûches ou à granulés.
- EN BREF - Sur un total national de plus de 4 millions de DPE, l’électricité est aujourd’hui l’énergie de chauffage dominante (à 42%), devant le gaz (36%) et la biomasse (10%).
Génie climatique : comment évolue le marché français ?
En génie climatique, voici quelle est l'évolution du marché français selon les toutes dernières statistiques de l'INSEE :
INDICES DE CHIFFRE D’AFFAIRES :
- Commerce de gros de fournitures pour plomberie et chauffage : 133,69 en octobre 2017 (121,12 en octobre 2016).
- Production et distribution de vapeur et d’air conditionné : 103,22 en octobre 2017 (91,28 en octobre 2016).
- Fabrication de radiateurs et chaudières pour le chauffage central : 140 en octobre 2017 (120,74 en octobre 2016).
- Fabrication d’équipements aérauliques et frigorifiques : 115,11 en octobre 2017 (108,44 en octobre 2016).
- Travaux d'installation d'équipements thermiques et de climatisation : 118,84 en octobre 2017 (105,38 en octobre 2016).
INDICES DE PRIX DE PRODUCTION POUR LE MARCHÉ FRANÇAIS :
- Radiateurs et chaudières pour le chauffage central : 92 en novembre 2017 (92,4 en novembre 2016).
- Equipements aérauliques et frigorifiques : 104,7 en octobre 2017 (106,8 en octobre 2016).
- Matériel aéraulique : 92,1 en octobre 2017 (93,8 en octobre 2016).
INDICES DE PRIX D’IMPORTATION :
- Radiateurs et chaudières pour le chauffage central : 112,6 en novembre 2017 (110,5 en novembre 2016).
- Equipements aérauliques et frigorifiques : 98,1 en novembre 2017 (97,7 en novembre 2016).
INDICES DE COÛTS :
- BT 40 (chauffage central) : 105,5 en septembre 2017 (104,2 en septembre 2016).
- BT 41 (ventilation et conditionnement d'air) : 108,4 en septembre 2017 (108,1 en septembre 2016).
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 19 Juin 2017