Chauffage/ECS : quelle est la solution la moins chère en habitat collectif ?
Pour un appartement du parc social (avec une consommation de 170 kWh/m2 par an), le coût global annuel pour le chauffage et la production d’ECS a été, en 2014, de 1220 euros TTC avec une chaudière collective gaz à condensation, de 1554 euros avec une chaudière gaz individuelle à condensation, de 1694 euros avec des équipements électriques individuels, de 1549 euros avec une chaudière fioul collective et de 1263 euros avec un réseau de chaleur. C’est ce qu’a été indiqué lors d’un colloque de l’association Amorce des réseaux de chaleur la semaine dernière. Il a été précisé que, l’an passé, le prix moyen de la chaleur vendue par les réseaux de chaleur a été de 72 euros HT/MWh (contre 68,3 euros en 2013). Lors de ce colloque, Michel Cairey-Remonnay (Ademe) a annoncé que le Fonds Chaleur viendrait subventionner en 2016 la récupération de chaleur fatale provenant, par exemple, de « data centers » ou de process industriels. Les investissements qui pourront ainsi être aidés, devront concerner le captage de la chaleur résiduelle, le stockage de la chaleur (et la relève de température si nécessaire) et la distribution de la chaleur soit en interne, soit vers un réseau de chaleur urbain. Autre intervenant du colloque, Paul Voss, directeur de l’association européenne Euroheat & Power, a dit que la stratégie européenne de la chaleur que la Commission européenne doit présenter en février 2016, comporterait « un accent particulier sur les réseaux de chaleur ». L’Europe s’intéresse sérieusement aux réseaux, a-t-il déclaré. Cela devrait se traduire par plus de soutiens, à la fois financiers et réglementaires, à ces réseaux. Pour sa part, Julie Purdue, secrétaire générale du syndicat SNCU, a indiqué qu’il y avait aujourd’hui en France 536 réseaux de chaleur, qui, dans un total de 452 communes, desservent 33 691 points de livraison. Elle a précisé que la principale source d’énergie de ces réseaux était le gaz naturel (à hauteur de 10 394 GWh, en énergie entrante), assez loin devant les usines d’incinération (8 074 GWh), la biomasse (4 198 GWh), le charbon (2 792 GWh) et la géothermie (1073 GWh). En énergie thermique produite, a ajouté Mme Purdue, les EnR&R (énergies renouvelables ou de récupération) ont progressé de 2% en 2014 dans le bouquet énergétique des réseaux de chaleur, contre un recul de 29% pour les énergies fossiles. 72% des réseaux de chaleur utilisent des EnR&R. Et 82% des livraisons de chaleur proviennent de réseaux utilisant des EnR&R. Pour 2014, le contenu en CO2 de l’énergie thermique livrée par les réseaux de chaleur a été de 0,151 kg/kWh (contre 0,162 kg un an plus tôt). Au total, 2,13 millions d’équivalents-logements sont présentement raccordés aux réseaux de chaleur, soit 20,5 TWh d’énergie thermique livrée, dont 57% au résidentiel et 35% au tertiaire.
En ECS, « des techniques inefficaces dominent le marché dans presque tous les pays »
Au niveau mondial, de 2002 à 2012, la consommation d’énergie pour le chauffage et la production d’ECS a augmenté, respectivement, de 5 et 3% dans le résidentiel et de 7 et 18% pour les autres bâtiments, vient d’indiquer une étude de l’Agence internationale de l’énergie. Toutefois, les pays de l’OCDE enregistrent une baisse de la consommation d’énergie pour le chauffage, alors que, dans les autres pays, le développement économique et la croissance démographique entraînent une hausse de cette consommation. L’étude ajoute que la population mondiale et les surfaces bâties nécessitant du chauffage sont globalement en croissance et que, « avec la hausse des revenus (particulièrement dans les pays en développement), les gens attendent souvent un niveau supérieur de confort, ce qui accroît encore la demande d’énergie pour le chauffage ». Cela étant, comme le climat de la plupart de ces pays non-OCDE est plutôt chaud, la croissance mondiale de la consommation, au total, reste faible au regard de celles d’autres usages de l’énergie dans les bâtiments. L’étude observe également que « les investissements en matière d’efficacité énergétique du chauffage ont abouti, principalement dans les pays développés aux climats froids, à un découplage de la consommation d’énergie pour le chauffage par rapport à la croissance à la fois de la population et des surfaces bâties ». L’étude estime par ailleurs que, par le seul remplacement d’équipements de génie climatique, des économies d’énergie « significatives » peuvent être obtenues, et ce en s’appuyant sur des exigences minimales de performance énergétique de ces équipements de nature à inciter l’utilisateur à les changer plus fréquemment. En production d’ECS, l’étude regrette que des « techniques inefficaces » continuent de dominer le marché « dans presque tous les pays », et qu’il est difficile pour le consommateur d’investir, à des prix raisonnables, dans des techniques «extrêmement efficaces» comme, par exemple, la PAC ou le chauffe-eau solaire. En rafraîchissement des locaux, poursuit l’étude, le marché des équipements est « en grande partie saturé » dans certains pays. Et les politiques publiques en faveur de l’efficacité énergétique de l’enveloppe et des équipements de génie climatique, en particulier, contribuent à réduire les consommations d’énergie pour la climatisation. Par contre, dans les pays (dont certains, d’ailleurs, sont de grandes économies émergentes) où le marché n’est pas encore saturé, la consommation d’énergie pour le rafraîchissement des bâtiments s’accroît. Au total, au niveau mondial, les progrès en matière d’efficacité énergétique des équipements de climatisation ne suivent pas le rythme de croissance de la demande, d’où une augmentation de 43% de la consommation d’énergie pour la climatisation des bâtiments au cours des dix dernières années, augmentation très supérieure à la croissance de la population mondiale (+13%) et à celle des surfaces bâties (+34%).
- EN BREF - Certivea commencera en 2016 à délivrer un label d'empreinte carbone des bâtiments lors de leur cycle de vie, le label BBCA, qui, concernant notamment le recyclage, le réemploi et la valorisation d’énergie, sera applicable à tout système énergétique.
- EN BREF - En chauffage urbain, le potentiel de développement reste « considérable » en France, vient de souligner le syndicat SNCU, selon lequel les livraisons de chaleur par des réseaux de chaleur pourraient être multipliées par 35 en région Paca et par 38 en Aquitaine par rapport à 2012. Pourraient ainsi être livrées 7 800 millions de kWh de chaleur supplémentaire en Paca et 5 300 millions en Aquitaine, mais aussi 14 800 millions en Rhône-Alpes, 13 000 millions en Ile-de-France, 6 800 millions dans le Nord-Pas-de-Calais, 5 900 en Lorraine, 5 700 dans les Pays de la Loire.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 16 Mars 2015
Bonjour,
Si je puis me permettre une proposition d'amélioration de vos articles tels que celui-ci, il serait plus lisible et plus efficace pour les lecteurs d'avoir des tableaux reprenant les données au lieu de les noyer dans le texte.
Par ailleurs, la lecture de ces "pavés" de texte n'est pas très agréable, la division en paragraphe plus petits permettrait une lecture plus aisée.
Pour le reste, merci pour votre travail, continuez.
Amicalement,
Florian