Climatisation : bonnes perspectives pour le marché mondial
La baisse du marché mondial des matériels de climatisation s'est ralentie en 2016 (-1%, à 92,6 milliards de dollars), par rapport aux reculs des deux années précédentes (ainsi, par exemple, -5% en 2015). Et la croissance devrait reprendre en 2017 dans de nombreuses régions du monde. C’est ce que prévoit une récente étude de BSRIA qui précise que, en Europe, 2016 a été plutôt une bonne année (+13%, après des évolutions plutôt décevantes ces dernières années), le marché de la climatisation ayant bénéficié d’un retour de la croissance économique. La reprise économique dans la plupart des pays européens combinée à une vague de chaleur dans le sud de l'Europe et à la reconstitution des stocks explique cette croissance du marché, commente-t-on chez BSRIA.
En 2016, les « splits » ont représenté plus de 80% du marché mondial de la climatisation, en volume, à un peu plus de 100 millions d'unités, en baisse de 1%, à 70 milliards de dollars. On observe chez BSRIA que, l’année dernière, l'utilisation de la technologie Inverter s'est accélérée sur de nombreux marchés «splits». L'Europe, par exemple, est désormais «Inverter» à près de 100%. Sur le marché mondial, 2016 a été une année extraordinaire pour les « multi splits» et les climatiseurs de type VRF (Variable Réfrigérant Flow) qui ont enregistré des taux de croissance à deux chiffres, indique l’étude de BSRIA.
L’étude constate également que, « de plus en plus, des produits de ventilation sont installés avec des systèmes VRF, ce qui permet aux VRF de concurrencer davantage les « chillers » dans des applications où un rafraîchissement de l'air est demandé ». Chez BSRIA, on prévoit que le marché mondial des « splits » et des VRF progressera de 2% en moyenne annuelle, en volume, entre 2015 et 2021. Une augmentation de la pénétration de la climatisation, en particulier dans les pays en développement, et une reprise économique en Europe seront les principaux moteurs de cette croissance, ajoute-t-on.
En 2016, poursuit l’étude, le marché mondial des « rooftops », concentré à près de 90% aux Etats-Unis et au Canada, a reculé de 1% en volume. Parce qu’il est très développé dans les restaurants de type « fast food » et dans le commerce de détail, et comme, par ailleurs, le commerce « on line » continue de prendre des parts de marché aux commerces de centre-ville, ce marché des « rooftops » ne devrait croître que de 2,6% en moyenne annuelle entre 2015 et 2021, en volume, pronostique l’étude.
En ce qui concerne le marché mondial de la climatisation centralisée (« chillers », centrales de traitement d’air, ventilo-convecteurs), l’étude observe qu’il s’est plutôt mal porté l’an passé. Le marché a été impacté, en 2016, par un ralentissement de la construction de bâtiments industriels et par une faible croissance des secteurs de la santé et de l'éducation. Par contre, la demande dans le secteur des bâtiments tertiaires et dans l'hôtellerie est restée forte. Le marché s’est élevé à 14,5 milliards de dollars en 2016, en baisse de 2%. Les « chillers » ont représenté environ 50% de ce marché de la climatisation centralisée, en valeur. Les niveaux de croissance ont généralement été faibles, les marchés nationaux les plus importants se situant entre 1% et 5% de croissance, précise-t-on chez BSRIA. Les évolutions majeures du marché des « chillers » en 2016 ont été la progression de la technologie Inverter, ainsi que celle des applications de type pompe à chaleur, en particulier en Europe. Les réglementations sur l'efficacité énergétique, ainsi que la rude concurrence des systèmes à détente directe, poussent les fabricants de « chillers » à redoubler d’efforts. Dans l'ensemble, on s'attend à ce que le marché mondial de la climatisation centralisée progresse de 3% en moyenne annuelle, en valeur, entre 2015 et 2021.
En climatiseurs mobiles, les ventes mondiales 2016 sont estimées par BSRIA à 2 millions d'unités, soit une augmentation de 15% par rapport à 2015, à 563 millions de dollars. On souligne chez BSRIA que ce marché des climatiseurs mobiles souffre de la concurrence des « splits » « low cost ». D’autre part, le marché mondial des « windows » a diminué de 2% en volume l’année dernière, à près de 12 millions d'unités et à 2,4 milliards de dollars.
Chauffage : « le marché va profondément évoluer et il y aura des perdants »
Le marché européen du chauffage est sur le point d’être profondément bouleversé, et l'accès à ce marché est en train de changer radicalement, estime une récente étude de la société Delta-ee qui prévoit que, sur ce marché, « il y aura quelques gros bénéficiaires et de grands perdants ». Parmi les facteurs qui, selon cette étude, vont bouleverser le marché, il y a le fait que le client final, plutôt que de continuer à faire entièrement confiance en son installateur, voudra de plus en plus participer au processus décisionnel. Et les entreprises qui sauront s’adapter à cette évolution, seront les gagnants, souligne l’étude. Par ailleurs, comme tous les nouveaux systèmes de chauffage et les thermostats, ainsi que de nombreux robinets de radiateur, seront « connectés », la façon dont les entreprises de chauffage font aujourd'hui leur « business » « paraîtra bientôt archaïque », prévoit l’étude, qui rappelle que les données informatiques ainsi obtenues permettent notamment de proposer au client final « le bon système de chauffage au bon moment ». D’autre part, l’étude observe que, en Europe, commencent à apparaître des « business models» qui se concentrent sur la fourniture, au client final, du seul service que celui-ci demande, plutôt que sur la simple vente d’un produit. En d’autres termes, ces « business models » reposent sur la commercialisation de produits en tant que services (en anglais : « Product-as-A-Service »). L’étude ajoute que les plus jeunes générations apprécient de plus en plus cette idée de payer un service plutôt que de posséder un produit. Cela va changer toute une partie de l'industrie du chauffage, pronostique Delta-ee. Autre facteur qui va modifier en profondeur le marché : l’augmentation de la proportion de la demande européenne de chaleur qui sera satisfaite par l'électricité. Et de grandes opportunités s’ouvrent en matière d’optimisation du fonctionnement des systèmes de chauffage en fonction de la production électrique, souligne l’étude, qui, par ailleurs, juge que les PAC à gaz, les PAC hybrides et la micro-cogénération ont aussi beaucoup de potentiel, alors que la chaudière à condensation, elle, est plutôt dans une impasse (en anglais : « an evolutionary dead-end »).
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 6 Mars 2017