Energies de chauffage en résidentiel / tertiaire : qui progresse, qui recule ?
Alors que la dépense annuelle totale des ménages liée à l’énergie dans le logement s’élevait, en moyenne, à 1 571 euros en 2016, en hausse de 1,5%, la hausse pour les combustibles solides a été de 8,7% (contre +2,7% pour le gaz), alors qu’elle diminuait de 14,3% pour les combustibles liquides (« en raison à la fois de la baisse des prix et de celle de la consommation »). C’est ce que vient d’indiquer une étude du CGED (Commissariat général au développement durable), qui précise que, en résidentiel, la consommation énergétique corrigée des variations climatiques a baissé de 1% en 2016, après avoir été globalement stable entre 2007 et 2015. Cette diminution est intégralement portée par les produits pétroliers, dont le niveau passe d’une consommation de 6,7 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole) en 2015 à 5,7 Mtep en 2016, soit une baisse de 14%, souligne-t-on au CGDD.
En résidentiel, la consommation totale d’électricité corrigée des variations climatiques a augmenté de 0,5% en 2016 (contre une croissance moyenne annuelle de 0,9% entre 2010 et 2015). Sur ces dernières années, cet infléchissement pourrait être lié notamment à des gains d’efficacité énergétique dans les logements existants, ainsi qu’aux effets de la RT 2012, commente-t-on au CGDD. Quant à la consommation de gaz naturel en résidentiel, elle a progressé de 2,2% à climat constant en 2016 (contre +0,3% en 2015).Cette hausse, qui rompt avec une tendance globalement à la baisse depuis le début des années 2000, pourrait être en partie liée à la forte baisse du prix du gaz pour les particuliers, explique-t-on au CGDD. Pour leur part, les EnR thermiques et les déchets sont passés, toujours en résidentiel, d’une consommation de 8,8 Mtep en 2015 à 9 Mtep en 2016, soit +1,8%. Cette évolution est presque identique à celle des trois dernières années (+1,7% en moyenne entre 2013 et 2016), observe-t-on CGDD. Elle confirme un ralentissement par rapport à la forte augmentation observée entre 2006 et 2013 (+ 4,1% en moyenne). Quant à la consommation de chaleur livrée via des réseaux, elle a augmenté de 1,7% en 2016, à 1,2 Mtep.
Dans le tertiaire, la consommation énergétique corrigée des variations climatiques a diminué de 2% en 2016 (-0,9% pour l’électricité, -3,3% pour le gaz naturel). Cette baisse générale s’explique probablement à la fois par des efforts de maîtrise des consommations dans les bâtiments existants, et par une amélioration des performances thermiques des bâtiments neufs, suppose-t-on au CGDD. Quant à la consommation finale de produits pétroliers dans le tertiaire, elle s’est repliée de 5,6%, tandis que la chaleur vendue au tertiaire via des réseaux progressait de 4,6%. L’étude précise que la consommation totale de chaleur commercialisée s’est élevée à 3,4 Mtep en 2016, le secteur industriel représentant 40% de ces achats, le résidentiel 36% et le tertiaire 22%. L’étude ajoute que les livraisons de chaleur aux secteurs résidentiel et tertiaire corrigées des variations climatiques ont augmenté respectivement de 2% et 5% en 2016. Il s’agit de niveaux inédits, reflet du développement du chauffage urbain en France, souligne-t-on au CGED. Ces secteurs résidentiel et tertiaire concentrent à eux deux plus de 90% des livraisons des réseaux de chaleur. En EnR thermiques et en énergie issue de déchets, en chauffage résidentiel, la consommation corrigée des variations climatiques a augmenté de 1,8% en 2016 (contre +1,6% en 2015), à environ 9 Mtep. Sur ces 9 Mtep, 77% correspondaient à de l’énergie issue de la combustion de bois, 22% à celle tirée de PAC et 1% à celle captée par des capteurs solaires thermiques, indique-t-on au CGDD. En chauffage tertiaire, la consommation d’EnR thermiques et d’énergie issue de déchets a totalisé 0,9 Mtep en 2016, +0,6% à climat constant. La production de ces 0,9 Mtep se répartit entre biomasse solide (36%), incinération de déchets (27%), PAC (24%), biogaz (10%), géothermie (2%) et solaire thermique (1%) >, précise-t-on au CGDD.
Enfin, au sujet des émissions corrigées des variations climatiques de CO2 liées à la combustion d’énergie, l’étude indique qu’elles ont baissé de 4,3% en 2016 dans le résidentiel-tertiaire (hors chauffage urbain), et ce « en raison de la chute de la consommation de produits pétroliers ». La diminution de la part de marché de ces produits au profit du gaz et de l’électricité explique une bonne partie de cette baisse, ajoute l’étude.
Génie climatique : comment évolue le marché français ?
En génie climatique, voici quelle est l'évolution du marché français selon les toutes dernières statistiques de l'INSEE :
INDICES DE CHIFFRE D’AFFAIRES :
- Commerce de gros de fournitures pour plomberie et chauffage : 102,05 en février 2018 (97,25 en février 2017).
- Fabrication de radiateurs et chaudières pour le chauffage central : 109,43 en février 2018 (94,45 en février 2017).
- Fabrication d’équipements aérauliques et frigorifiques : 106,67 en février 2018 (93 en février 2017).
- Travaux de plomberie, chauffage et conditionnement d’air : 110,90 en février 2018 (101,60 en février 2017).
INDICES DE PRIX DE PRODUCTION POUR LE MARCHÉ FRANÇAIS :
- Radiateurs et chaudières pour le chauffage central : 98,2 en mars 2018 (97,7 en février 2018).
- Equipements aérauliques et frigorifiques industriels : 97,2 en janvier 2018 (95,5 en décembre 2017).
- Matériel aéraulique : 94,5 en mars 2018 (94,5 en février 2018).
INDICES DE PRIX D’IMPORTATION :
- Radiateurs et chaudières pour le chauffage central : 106,2 en mars 2018 (106,3 en mars 2017).
- Equipements aérauliques et frigorifiques : 96,1 en mars 2018 (96,1 en mars 2017).
INDICES DE COÛTS :
- BT 40 (chauffage central) : 105,9 en janvier 2018 (105 en janvier 2017).
- BT 41 (ventilation et conditionnement d'air) : 109,5 en janvier 2018 (108,4 en janvier 2017).
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 5 Février 2018