Forte croissance du marché mondial des PAC d’ici 2030 ?
C’est un boom des ventes de PAC dans le monde au cours des quinze prochaines années que prévoit une récente étude de l’Irena, l’Agence internationale des EnR. Pour cette étude, qui porte sur 40 pays, dont la France, soit 80% de la consommation mondiale d’énergie finale, trois scénarios d’évolution d’ici à 2030 ont été élaborés : un scénario n°1 qui ne fait que prolonger les tendances d’évolution des plans énergétiques nationaux actuels, un scénario n°2 plus ambitieux en matière de développement des EnR, et un scénario n°3 plus volontariste encore. L’étude pronostique que, en PAC, on passerait d’un marché de 4 millions d'unités actuellement à 32 millions en 2030 dans le scénario n°1, 42 millions dans le n°2 et 102 millions dans le n°3. Par ailleurs, l’étude prévoit que la surface de capteurs solaires thermiques installés passerait de 530 millions de m² à l’heure actuelle à 2 020 millions dans le scénario 1 et à 3230 millions dans les scénarios 2 et 3. En géothermie (hors PAC géothermiques), on passerait de 0,3 EJ (exajoules)/an à l’heure actuelle à 0,7 EJ/an en 2030 dans le scénario n°1 et à 0,8 EJ/an dans les scénarios 2 et 3. En granulés de bois, le marché passerait de 0,5 EJ/an présentement à 1,3 EJ/an en 2030 dans le scénario n°1 et à 2 EJ/an dans les scénarios 2 et 3, tandis que, en chaleur produite par biogaz, on passerait de 0,4 EJ/an à l’heure actuelle à 1,4 EJ/an en 2030 dans le scénario n°1 et à 3 EJ/an dans les scénarios 2 et 3.
Dans le scénario 2, l’utilisation de la bioénergie, de l’ECS solaire et des PAC géothermiques se développerait «de façon considérable» d’ici à 2030. Et, si ce scénario était pleinement réalisé à l'échelle mondiale, les EnR - combinées à des efforts d'efficacité énergétique pour ralentir la croissance de la demande d’énergie - pourraient représenter 30% de la consommation mondiale d'énergie finale en 2030, contre 21% dans le scénario n°1, tandis que le chauffage urbain à base d’EnR représenterait 3% de la consommation d’EnR en 2030, la chaleur géothermique 1% et le solaire thermique 9%. En 2030, toujours dans ce scénario n°2, 38% de la demande totale d'énergie des bâtiments pourrait être satisfaite par les EnR, tandis que le solaire thermique représenterait 6% des émissions de CO2 évitées, et la chaleur géothermique 1%. La part d’EnR passerait de 37% en production d’ECS actuellement à 41% en 2030, et de 7% en chauffage de locaux à 17%, tandis que, en chauffage urbain, elle bondirait de 7% à 22%. Dans le scénario n°3, plus volontariste que le scénario n°2, la part des EnR s’établirait à 36% de la consommation mondiale d'énergie finale en 2030, soit un doublement par rapport au niveau actuel, et ce surtout grâce à une électrification généralisée, notamment en matière de chauffage des bâtiments, avec l’installation massive de PAC. Dans ce scénario n°3, le chauffage urbain représenterait, en 2030, une consommation primaire de bioénergie de 7 EJ. Et le secteur des bâtiments, de 19 EJ.
Par ailleurs, l’étude de l’Irena essaie d’imaginer ce que pourrait être le « mix » énergétique mondial en 2050, avec un scénario dans lequel la part relative des EnR resterait stable et un autre scénario impliquant un fort développement de la production et des usages de l’électricité, notamment dans les bâtiments : dans ces deux scénarios, au bout du compte, la part du chauffage urbain fonctionnant aux EnR et celle de la géothermie s’établiraient, en 2050, respectivement à 2% et 1% de la consommation finale d’EnR, tandis que celle du solaire thermique s’élèverait à 13% dans le premier scénario et à 14% dans le second.
Entre autres recommandations, l’étude de l’Irena propose de produire électriquement de la chaleur et du froid dans les périodes de grosse production d’électricité éolienne ou photovoltaïque, et d’utiliser les réseaux de chaleur ou de froid pour stocker de l’énergie. Elle recommande aussi des exigences réglementaires « strictes et efficaces » en construction neuve (en encourageant les bâtiments adaptés au chauffage à basse température). L’étude recommande également un fort développement des EnR en chauffage individuel, climatisation et réseaux urbains de chaleur et de froid, ainsi qu’une expansion de la géothermie, notamment pour le stockage intersaisonnier de chaleur ou de froid. Elle souligne, notamment, que l’utilisation des EnR pour la production de froid est « un domaine présentant un important potentiel de développement, potentiel présentement encore largement inexploité ». L’étude observe également que, par une électrification du chauffage et du refroidissement au moyen des PAC, la fourniture de chaleur dans les bâtiments pourrait évoluer de façon à tenir compte des pointes de production d'électricité « verte ». L’étude ajoute que cette électrification pourrait elle-même stimuler la demande d’électricité. Elle indique aussi que des réseaux urbains « intelligents » de chaleur et de froid, en apportant de la flexibilité grâce à leurs stockages thermiques, pourraient contribuer à interconnecter chaleur, froid et production d’électricité. Avec des parts croissantes d’électricité éolienne ou photovoltaïque, le réseau électrique a besoin de davantage de flexibilité, explique l’étude, et le couplage des excédents de production d'électricité renouvelable avec la demande de chaleur ou de froid pourrait contribuer à cette flexibilité. L’étude observe à ce propos que les pointes de demande de climatisation se produisant au moment même où est produite la plus grande quantité d'électricité photovoltaïque, une « importante synergie » pourrait ainsi être réalisée, le photovoltaïque devenant « une solution » à l’accroissement prévue des besoins de climatisation dans le monde au cours des prochaines années.
- EN BREF - Au premier trimestre 2016, selon la dernière enquête trimestrielle de conjoncture de la Capeb qui vient de paraître, les entreprises artisanales de chauffage/plomberie/couverture ont enregistré une hausse de chiffre d’affaires de 1% par rapport au même trimestre de l’année précédente. Chez les entreprises artisanales d'électricité, la hausse est également de 1%.
- EN BREF - En 2015, sur le marché français, la part du PCRBT (plancher chauffant/rafraîchissant basse température) a été de 80% en maison individuelle, de 15% en tertiaire et de 5% en collectif, vient d’indiquer le syndicat de fabricants Cochebat, qui précise toutefois que le marché du PCRBT a globalement reculé de 13% l’an passé, mais avec une croissance en tertiaire. Le syndicat parle de « positionnement renforcé », avec « quasiment une maison neuve sur deux équipée ».
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 25 Janvier 2016