Quel génie climatique pour les bâtiments du futur ?
Dans les bâtiments du futur, la liberté devra être laissée à l’occupant d’adapter les conditions de son logement en matière de chauffage, de climatisation, d’aération, etc., et ce en recherchant «des solutions simples et efficaces». C’est ce que vient d’estimer une note provisoire du groupe RBR 2020-2050 du Plan Bâtiment Durable. "Grâce aux progrès de la domotique, cette liberté est compatible avec un contrôle des dépenses énergétiques", ajoute cette note. En confort thermique hivernal, la note préconise l’abandon de la température de référence de 19°C - un «tabou» qu’il faut «faire sauter», souligne-t-elle. "Il semble opportun de laisser à l’habitant un degré de liberté, poursuit l’étude. Compte tenu des performances énergétiques atteintes, autoriser une température de 20°C ou même plus serait d’un coût environnemental limité." La note préconise de «s’assurer de la performance du bâtiment dans différents cas de figure de température hivernale". En ce qui concerne le confort d’été, elle estime que, à l’avenir, on pourrait envisager la climatisation comme solution lors des périodes de forte chaleur. "A tout le moins, ajoute-t-elle toutefois, la question ne mérite-elle pas d’être posée ?" Grâce au photovoltaïque, une telle solution serait «facile à mettre en œuvre sans nécessairement pénaliser la performance environnementale», explique la note. En matière de qualité de l’air intérieur, cette note « Bâtiments responsables, usages et confort : quelles lignes directrices pour demain ? » souhaite que la réglementation en vigueur soit «revue». Et elle souligne que le bâtiment du futur «appelle une ingénierie de la ventilation tournée non seulement vers le bâtiment, ses installations techniques, ses composantes, mais aussi vers l’occupant, et ce en privilégiant les solutions qui permettent à celui-ci d’adopter les gestes qu’il souhaite».
La note recommande aussi, au plan réglementaire, un remise en question du scénario conventionnel, parce qu’«éloigné de la réalité d’usage de nombreux bâtiments». Et elle préconise d’introduire la notion de scénarios dans la réglementation. Et de prendre en compte des «profils différenciés» d’occupants. "Sur le plan des logiciels, poursuit l’étude, il conviendrait de créer un module qui rassemblerait tous les choix de scénarios et d’usages afin d’avoir une approche globale et cohérente. Un scénario devrait non seulement porter sur chaque entrée de la réglementation (chauffage, ECS…), mais aussi comporter un module permettant de relier toutes ces entrées afin de former un scénario d’usage général. Pour chaque scénario seraient calculées les consommations énergétiques correspondantes. Sur la base de telles simulations, on pourrait alors apprécier la capacité du projet à se plier à des variations d’usages. Sur cette base, pourraient également être appréciées les marges de manœuvre laissées aux habitants." En résidentiel, la note propose, par exemple, d’étudier «au moins deux scénarios» selon que les occupants sont présents ou absents dans la journée. Elle propose aussi que plusieurs choix de température d’usage soient testés.
PAC : nouveaux projets de recherche à l’Agence internationale de l'énergie
"Les PAC joueront un rôle majeur pour l’atteinte de l'objectif de l'AIE (Agence internationale de l'énergie) de limiter l'élévation de la température mondiale à un niveau inférieur à 2°C", souligne le rapport annuel 2016 du programme «Pompe à chaleur» de l'AIE qui vient de paraître. Ce programme prépare le lancement d’un projet de recherche sur la mesure des performances à long terme des PAC géothermiques destinées au tertiaire, avec élaboration de recommandations en matière d’instrumentation, suivi et analyse de ces performances. Par ailleurs, il est envisagé de lancer un projet de recherche sur la climatisation et, notamment, sur les techniques de compression du type « Non-Vapor». "Dans un monde plus chaud et plus riche, la demande d'air conditionné va monter en flèche, avec un parc qui devrait passer de 900 millions d'appareils individuels de conditionnement d'air en 2015 à 2,5 milliards en 2050", prévoit-on à l’AIE.
D’autre part, le programme PAC de l’AIE vient tout juste de démarrer deux projets de recherche, qui doivent s’achever en 2020. Le premier de ces projets concernent les PAC destinées au chauffage et à la production d’ECS en habitat collectif. Réunissant des spécialistes de trois pays (Allemagne, Autriche, France), ce projet cherchera des solutions pour faire sauter les obstacles techniques au développement de la PAC en collectif, et ce par une amélioration des composants et des systèmes. Le projet travaillera, en particulier, sur des PAC adaptées à la rénovation énergétique, ainsi qu’aux immeubles d’habitation dont l’enveloppe n’a pas été rénovée. Là encore, sont prévues des recommandations, notamment, en fonction du type de bâtiment et de la zone climatique.
Le second projet, auquel participent également trois pays (Autriche, France, Suède), s’intéressera aux signatures acoustiques des PAC, aussi bien au niveau des composants (par exemple, ventilateurs et compresseurs à faible niveau de bruit) que des systèmes et des applications (en particulier en ce qui concerne les effets psychoacoustiques et la propagation acoustique). Le projet œuvrera plus particulièrement sur les techniques de mesure du bruit, ainsi que de la performance acoustique. Il devrait permettre, à terme, l’élaboration de nouvelles normes internationales. Par ailleurs, des recommandations seront rédigées à l’intention des fabricants de composants et de PAC, des laboratoires d’essais de PAC, des ingénieries et des installateurs.
- EN BREF. L’Anah vient d’indiquer que son programme Habiter Mieux avait, en maison individuelle, permis d’ajouter des travaux de ventilation, le plus souvent non prévus dans le projet initial. "Par contre, l’effet d’entraînement est plus rare sur les remplacements de chaudières", reconnaît-on à l’agence. Entre 2011 et 2016, le programme a soutenu plus de 60 000 opérations de remplacement de chauffage et plus de 20 000 installations d’une ventilation. En parties communes de copropriété, des travaux sur le système de chauffage ont été aidés par le programme sur un millier de logements, tandis que des travaux d’installation d’une ventilation concernaient quelque 5 000 logements.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 19 Juin 2017