Génie climatique : la Commission européenne veut donner un coup d’accélérateur
La Commission européenne vient de proposer un paquet de mesures concernant, en particulier, la révision des directives sur l’efficacité énergétique, sur l’efficacité énergétique des bâtiments et sur les EnR. Elle veut, notamment, améliorer le comptage et la facturation des consommations d’énergie pour les installations collectives de chauffage et de climatisation. Les nouveaux compteurs devront être lisibles à distance d'ici 2020, souhaite-t-on à la Commission. Et les compteurs existants devront être adaptés pour être également lisibles à distance, d'ici 2027, du moins là où ce sera rentable. La Commission veut aussi développer la GTB, accélérer la rénovation énergétique et la décarbonisation des bâtiments existants, rationaliser les dispositions relatives aux inspections des systèmes de chauffage et de climatisation. Par ailleurs, la Commission envisage d’imposer une obligation de croissance de la part des EnR en chauffage et climatisation d’un point de pourcentage par an d’ici 2030. Elle veut également faciliter l’accès aux réseaux de chaleur ou de froid pour les producteurs d’EnR thermiques renouvelables, ainsi que pour les énergies fatales des industriels.
Elle propose aussi de renforcer les exigences de durabilité pour les bioénergies et de les étendre à la biomasse et au biogaz destinés à la production de chaleur et d'électricité. La Commission souhaite aussi que les biocombustibles du futur émettent 70% d'émissions de GES (gaz à effet de serre) en moins par rapport aux combustibles fossiles. Elle veut également que l'électricité produite grâce à la biomasse soit obtenue au moyen de cogénérations « à haute efficacité énergétique ». Par ailleurs, elle veut offrir aux consommateurs la possibilité de cesser d’acheter de la chaleur ou du froid à des réseaux urbains si ces consommateurs sont capables d’obtenir, par eux-mêmes, des performances énergétiques « significativement meilleures ». Par ailleurs, en « ecodesign », la Commission vient d’adopter un nouveau programme de travail d’ici 2019 qui imposera des exigences en matière de régulation et de GTB. Elle veut aussi imposer de nouvelles exigences minimales d'efficacité énergétique aux équipements de chauffage et de refroidissement de l'air, ainsi que des exigences de normalisation pour les chaudières à combustibles solides et les appareils de chauffage indépendants, et ce en complément des exigences d’écoconception.
9% des Français prêts à changer de chauffage en cas de hausse du prix de l’énergie
En cas de hausse des tarifs pour se chauffer, 9% des Français envisageraient de changer, chez eux, leurs appareils de chauffage pour des appareils « plus performants, moins vétustes », mais seulement 5% songeraient à changer d’énergie pour une EnR thermique, alors que 10% seraient prêts à s’engager dans des travaux d’isolation, 44% baisseraient ou éteindraient le chauffage lorsqu’ils sont absents, 39% baisseraient la température, 27% renonceraient à chauffer certaines pièces, 17% rogneraient, par exemple, sur les loisirs ou l’alimentation, et 16% utiliseraient davantage leur cheminée. C’est ce qui ressort d’un récent sondage OpinionWay pour Quelle Energie. On notera toutefois que 22% des personnes possédant une maison, 24% des propriétaires d’appartement et 20% de ceux dépensant plus de 15% de leur budget total pour se chauffer, se montrent prêts à effectuer des travaux d’économie d’énergie, contre 16% des personnes en deçà de ce seuil de 15%. Et 9% des locataires. Selon l’enquête, les Français consacrent, en moyenne, 14% de leur budget total au chauffage de leur domicile ; toutefois, si 24% n’y consacrent qu’entre 5% et 9%, le pourcentage monte à 10-14% pour 23% des Français. Et à plus de 15% pour 32%.
Les 18-24 ans sont particulièrement nombreux à consacrer une part élevée de leur budget aux dépenses de chauffage, en moyenne 16%, contre 12% pour les personnes âgées de 50 ans et plus, précise-t-on chez OpinionWay. Par ailleurs, 46% des personnes ayant des revenus inférieurs à 2 000 euros par mois déclarent que les dépenses de chauffage représentent plus de 15% de leur budget, contre 23% de ceux gagnant 2 000 euros ou plus. D’autre part, les personnes habitant des appartements consacrent une part légèrement inférieure de leur budget au chauffage (64% dépensent moins de 15%) que les personnes qui habitent dans une maison (62%). Et les propriétaires dépensent en moyenne moins que les locataires (12% contre 16%). L’enquête révèle également que, malgré l’utilisation du chauffage, 75% des Français ressentent le froid dans leur logement - 52% « parfois », 23% « systématiquement ou souvent ». Les femmes perçoivent plus fréquemment qu’il fait froid (82%) que les hommes (66%), indique-t-on chez OpinionWay. Par ailleurs, 37% des personnes âgées de moins de 35 ans déclarent avoir systématiquement ou souvent froid dans leur logement, contre seulement 15% des personnes âgées de 50 ans et plus. D’autre part, la sensation de froid apparaît plus aigüe dans les maisons, où 76% des occupants déclarent avoir froid, que pour les personnes occupant des appartements (73%).
- EN BREF - Pour atteindre les objectifs climatiques que l’Europe s’est fixés à l’horizon 2050, le marché européen du chauffage, aujourd'hui dominé par les chaudières individuelles à combustibles fossiles, devra considérablement évoluer et s’ouvrir à des technologies décarbonées ou à faible teneur en carbone, comme par exemple l'utilisation d'électricité renouvelable pour faire fonctionner des PAC, ou encore des sources locales d'EnR, qu’il s’agisse de récupération de chaleur d’origines industrielle ou urbaine, de géothermie et encore de solaire thermique. C’est ce que souligne une récente étude d’Ecofys, qui ajoute que, à l’horizon 2050, le rôle des chaudières à combustibles fossiles pourrait se limiter aux besoins de secours ou de pointe.
- EN BREF - Selon Euromonitor International, les ventes mondiales de climatiseurs domestiques «connectés» passeront de 11 millions d’unités en 2016 à 87 millions en 2020.
- EN BREF - En PAC, le marché mondial progressera de 6,02% en moyenne annuelle sur la période 2015-2021, selon une étude de la société indienne KSI.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 25 Janvier 2016