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Génie climatique : comment décarboner l’existant ?
Lors d’une récente réunion-débat de l’association EdEn de promotion de l’électricité, l’un des dirigeants de cette association, Jean-Pierre Hauet, a déclaré que - estimant que la décarbonation (grâce aux EnR et à une électricité décarbonée) devait être l’« objectif dominant » de la transition énergétique dans les bâtiments - il ne voyait « pas bien » la place future des énergies fossiles dans ce secteur. Il a estimé aussi que le biométhane devait être « réservé » au secteur des transports. Pour décarboner les bâtiments existants, il juge « indispensable » de remplacer « massivement » les énergies fossiles (notamment par des PAC hybrides), car, d’après lui, les seules économies d’énergie ne suffiront pas. Il a préconisé, en particulier, le remplacement des « millions de vieux convecteurs électriques » par des radiateurs électriques de nouvelle génération - « c’est un gisement fantastique d’économies d’énergie », a-t-il dit. Il a jugé, par ailleurs, que cela n’avait « pas de sens » de vouloir aller très au-delà des règles actuelles de la RT 2012. Dans un article d’un récent numéro de la revue «Responsabilité et Environnement» des Annales des Mines consacré à la transition énergétique dans le bâtiment, Jean-Pierre Hauet et Jean Bergougnoux, autre dirigeant d’EdEn, demandent que l’on « revisite » le dispositif réglementaire, incitatif et fiscal, « d’une trop grande complexité » selon eux, et à efficacité « faible », parce que « les signaux que ce dispositif envoie ne correspondent plus aux priorités actuelles ». Dans ce même article, ils préconisent une « généralisation » de la gestion active de l’énergie dans les bâtiments, en particulier par le pilotage des équipements « connectés » de génie climatique (notamment les radiateurs électriques). Ils souhaitent aussi que soient « privilégiés » les « vecteurs décarbonés » (électricité, bois, réseaux de chaleur EnR). L’électricité est sans doute le vecteur qui offre pour l’avenir le maximum de flexibilité et qui permet aussi de recourir le plus facilement aux solutions hybrides, insistent-ils.
Lors de la réunion-débat d’EdEn, Jean-Pierre Hauet a estimé qu’il fallait privilégier également, pour obtenir un effet de masse, non pas les travaux de rénovation énergétique « profonde », mais des travaux « beaucoup moins chers ». Mais ce point de vue a été vivement contesté par Yamina Saheb (du réseau international OpenExp d’experts en transition énergétique), selon laquelle il faut cesser les rénovations « légères » pour aller vers des rénovations BBC. Ces dernières, avec les techniques les plus performantes, peuvent ne pas coûter plus cher que des rénovations « légères », a affirmé Yamina Saheb. Dans la revue déjà citée des Annales des Mines, Yamina Saheb et plusieurs autres experts (notamment du Centre commun de recherche de la Commission européenne) proposent de sortir des rénovations « progressives et superficielles, financées par des subventions » pour aller vers « un marché de rénovation industrialisée et holistique conduisant à des bâtiments à consommation zéro », et ce au moyen de prêts à long terme. Cette industrialisation conduira à une réduction des coûts, rendant ces bâtiments à énergie zéro abordables pour tous, promettent-ils.
A propos de l’Accord de Paris de 2015 qui, rappelons-le, préconise d’ici 2100 une hausse de la température moyenne de la planète de 1,5°C au maximum (par rapport au niveau préindustriel), Yamina Saheb a dit lors de la réunion-débat que, sur les tendances actuelles, le monde allait plutôt vers 3,5°C. Elle a ajouté que l’on ne parviendrait pas à décarboner suffisamment le secteur des bâtiments uniquement grâce aux EnR et qu’il faudrait, en plus, s’engager dans d’ambitieuses politiques, non seulement d’efficacité énergétique (pour réduire les consommations), mais aussi de sobriété énergétique (afin de réduire la demande).
Toujours dans cette même revue des Annales des Mines, Étienne Crépon et Hervé Charrue, tous deux du CSTB, estiment que, en rénovation, les chaudières à condensation ou à basse température doivent « laisser la place » aux PAC (géothermiques, en particulier), à la cogénération (notamment par pile à combustible) et au gaz biomasse. Dans un autre article de cette revue, des membres du Conseil général de l’environnement et du développement durable et du Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies soulignent qu’« une meilleure prise en compte du pilotage actif de certains équipements en tenant compte de la puissance consommée en énergie non renouvelable pourrait permettre de réintroduire des équipements de chauffage électrique moins complexes et d’autoriser par ailleurs une utilisation plus large de la climatisation ».
Génie climatique : comment évolue le marché français ?
En génie climatique, voici quelle est l'évolution du marché français selon les toutes dernières statistiques de l'INSEE :
INDICES DE CHIFFRE D’AFFAIRES :
- Commerce de gros de fournitures pour plomberie et chauffage : 104,54 en avril 2018 (94,70 en avril 2017).
- Production et distribution de vapeur et d’air conditionné : 110,73 en avril 2018 (94,92 en avril 2017).
- Fabrication de radiateurs et chaudières pour le chauffage central : 115,75 en avril 2018 (97 en avril 2017).
- Fabrication d’équipements aérauliques et frigorifiques : 105,68 en avril 2018 (85,36 en avril 2017).
- Travaux de plomberie, chauffage et conditionnement d’air : 112,77 en avril 2018 (102,02 en avril 2017).
INDICES DE PRIX D’IMPORTATION :
- Radiateurs et chaudières pour le chauffage central : 107,4 en mai 2018 (107,1 en mai 2017).
- Equipements aérauliques et frigorifiques : 97,5 en mai 2018 (95,2 en mai 2017).
INDICES DE COÛTS :
- BT 40 (chauffage central) : 106,7 en mars 2018 (105,2 en mars 2017).
- BT 41 (ventilation et conditionnement d'air) : 109,7 en mars 2018 (108,3 en mars 2017).
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 5 Février 2018