Génie climatique : quelles technologies pour les prochaines années ?
Une étude, que vient de publier le ministère de l’Economie, juge que, afin de développer l’intérêt des ménages pour la rénovation énergétique, une «offre packagée» proposée par des groupements d’artisans «faciliterait la décision d’achat». En systèmes énergétiques intégrés à l’échelle du bâtiment, l’étude prévoit qu’ils devraient être «à maturité dans trois ans». A propos de la filière biomasse-énergie, l’étude juge qu’elle «présente des incertitudes quant à son développement», et elle considère que la mobilisation de cette biomasse «reste insuffisante». " La disponibilité de cette ressource constitue un frein, ajoute l’étude. La difficulté à anticiper les projets est également un frein à son développement." L’étude qualifie d’«insuffisamment structurées» les filières d’approvisionnement en biomasse-énergie. Au sujet des technologies de récupération de chaleur à basse température, l’étude les juge présentement «trop chères, insuffisamment performantes ou adaptées aux multiples formes sous lesquelles ces sources de chaleur sont disponibles»."
L’amélioration des technologies existantes et le développement de nouvelles technologies de valorisation sont des enjeux majeurs", insiste l’étude, qui juge «nécessaires» de développer, d’une part, «des technologies à plus bas coût et multi-applications afin de permettre une plus large diffusion», d’autre part, un «mécanisme incitatif» pour soutenir les investissements. A propos de l’utilisation de machines à absorption pour valoriser de la chaleur fatale, l’étude estime que la recherche de fluides de travail «mieux adaptés» et le développement d’équipements moins chers sont «fondamentaux». Concernant le cycle Rankine, l’étude souligne que «le développement de nouveaux fluides, avec des coefficients de transfert thermique accrus et pouvant être utilisés à basse température, est un des principaux enjeux pour cette technologie».
Systèmes individuels chauffage/ECS : quel est leur impact environnemental ?
ThermPresse publie ci-dessous les principaux enseignements d’une étude de BIO by Deloitte sur les impacts environnementaux, en termes d’analyse de cycle de vie, de cinq solutions chauffage/ECS pour maison individuelle neuve. De cette étude, que vient de publier l’Ademe, il ressort que les impacts environnementaux de ces solutions sur le cycle de vie concernent, en particulier, la toxicité humaine et l’écotoxicité en eau douce, ainsi que les radiations ionisantes (à cause de l’électricité «nucléaire»), la déplétion de la couche d’ozone et celle des ressources abiotiques, minérales et fossiles. Pour les cinq solutions, une implantation en zone plus froide (H1b) augmente la contribution relative aux impacts de la phase d’utilisation de ces systèmes, alors qu’une implantation en zone plus chaude (H3) la diminue, tandis que le fait de passer à un bâti mieux isolé «n’entraîne pas d’augmentation significative des impacts».
Solution n°1 : PAC air/eau + chauffe-eau thermodynamique sur air extérieur avec appoint effet Joule.
Les étapes de fabrication et d’utilisation représentent plus de 90% des impacts, sauf pour l’écotoxicité en eau douce, pour laquelle l’étape de fin de vie contribue à hauteur de 40%. Pour la demande cumulée en énergie et les radiations ionisantes, la phase d’utilisation est «fortement prépondérante», tandis que, pour la toxicité humaine et la déplétion des ressources minérales et fossiles et de la couche d’ozone, c’est la phase de fabrication qui est prépondérante. La fin de vie contribue à 7% du potentiel de réchauffement global.
Solution n°2 : chaudière gaz à condensation + CESI optimisé avec appoint gaz instantané.
Les étapes principalement contributrices sont celles de fabrication et d’utilisation qui constituent plus de 97% des impacts, excepté pour l’écotoxicité en eau douce pour laquelle la phase de fin de vie contribue à hauteur de 25%. Pour la demande cumulée en énergie, le changement climatique, la déplétion de la couche d’ozone et les radiations ionisantes, la phase d’utilisation est «largement prépondérante», alors que, pour la toxicité humaine, l’écotoxicité en eau douce, l’eutrophisation aquatique des eaux douces et la déplétion des ressources abiotiques, c’est la phase de fabrication qui est majoritaire.
Solution n°3 : poêle à granulés + panneau rayonnant + chauffe-eau thermodynamique sur air extérieur avec appoint effet Joule.
Les étapes de fabrication et d’utilisation contribuent à plus de 95% des impacts, excepté pour l’écotoxicité en eau douce pour laquelle la fin de vie représente 22%. La phase d’utilisation est largement prépondérante sur les impacts de demande cumulée en énergie, les émissions de particules et les radiations ionisantes, tandis que la phase de fabrication contribue à plus de 40% aux impacts de toxicité humaine et de déplétion des ressources abiotiques et de la couche d’ozone.
Solution n°4 : panneaux rayonnants + chauffe-eau thermodynamique sur air extérieur avec appoint effet Joule.
La fabrication et l’utilisation contribuent à plus de 95% des impacts sur le cycle de vie, sauf pour l’écotoxicité en eau douce pour laquelle l’étape de fin de vie contribue à hauteur de 22%. Pour la demande cumulée en énergie et les radiations ionisantes, la phase d'utilisation est largement prépondérante, tandis que c'est uniquement sur la déplétion de la couche d'ozone que la phase de fabrication est majoritaire.
Solution n°5 : système hybride avec PAC air/eau et chaudière gaz à condensation.
Les phases de fabrication et d’utilisation représentent plus de 98% des impacts sur le cycle de vie pour tous les indicateurs, excepté pour l’écotoxicité en eau douce pour laquelle la fin de vie contribue à hauteur de 30%. Pour la demande cumulée en énergie et les radiations ionisantes, la phase d’utilisation est prépondérante, alors que, pour les impacts de toxicité humaine et la déplétion des ressources abiotiques et de la couche d’ozone, c’est la phase de fabrication qui est majoritaire (contribution supérieure à 50 % sur le cycle de vie).
- EN BREF - En chauffage central, la demande en radiateurs et chaudières sera orientée à la baisse en 2016, et les industriels n’auront d’autre choix que de répercuter la baisse de leurs coûts sur leurs tarifs, pronostique une récente étude de Xerfi, qui estime aussi que la montée en puissance des dispositifs fiscaux pourrait encourager les ménages à se tourner vers les générateurs fonctionnant aux EnR, tout en soulignant d’autre part que la compétitivité du fioul et du gaz face aux EnR continuera de jouer en faveur des chaudières à condensation.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 25 Janvier 2016